Eglise catholique au Togo : blog d'un prêtre de Lomé !

Comprendre l'Islam

L’ISLAM

  1. 1.      Introduction

Depuis la mise en place des structures par le Concile Vatican II pour l’œcuménisme et le dialogue interreligieux, la connaissance des autres religions s’avère indispensable. C’est dans cette logique que s’inscrit la série des exposés sur l’islam. En effet, c’est le troisième grand courant monothéiste de la famille des religions abrahamiques après le judaïsme et le christianisme avec lesquelles il partage un certain nombre d’éléments communs ; ceci en vue de mieux connaître l’islam pour faciliter le dialogue. Pour ce faire, après les exemples locaux de l’expérience de l’islam chez les étudiants, il serait intéressant pour nous de faire d’abord une présentation générale de l’islam selon les statistiques et la géographie, ensuite de faire l’historique des débuts de l’islam à travers la vie de Mahomet et les quatre califats et enfin de présenter l’Umma et sa composition.   

 

1.1 Les exemples locaux de l’expérience de l’islam chez les étudiants.

Au Togo, l’expérience de l’islam n’est plus à démontrer. Il y a une présence remarquable de musulmans dans les diocèses du Nord par rapport aux diocèses du Sud.  Sokodé  est le diocèse le plus islamisé du Togo avec une concentration de musulmans à Sokodé centre, à  Sotouboua, à Tchamba et à Bafilo. Dans le diocèse de Kara on les rencontre plus à Bassar que dans les autres localités. Quant au diocèse de Dapaong leur présence se remarque plus à Cinkassé, Mango et Korbongou.

Contrairement à cette présence éminente dans les diocèses du Nord, les diocèses du Sud connaissent une faible présence de musulmans.

Ils sont minoritaires dans le diocèse d’Atakpamé (un petit nombre  à Hihéatro).  A  Lomé, ils ont un centre culturel  islamique et une forte concentration dans les quartiers “Zongo“.

Au diocèse d’Aného, on les rencontre à agbodrafo, à Kpogan, à Vogan et à Tabligbo.

Dans toutes ces localités, il est à noter que les Tem, les Bassar, les Anoufoh, les Tchamba, les Mossi et les Légba de la Binah sont des ethnies les plus favorables à l’implantation de l’islam au Togo.

De façon générale, il existe une cohabitation pacifique avec les musulmans. Cependant, ils critiquent vivement les autres religions. Ils sont fermés et pensent que l’islam est la meilleure religion et qu’ils sont les seuls à détenir la vérité sur Dieu. Ils  sont parfois agressifs quand on tente de critiquer leur pratique. Souvent, il arrive que ceux qui se retrouvent seuls avec les musulmans sont harcelés à devenir musulmans. On leur propose parfois des aides ou on les menace de perdre leur boulot, location à défaut de devenir musulmans comme leur patron ou maître de maison ou de service.

En dépit de tous ces cas malveillants, on remarque qu’il y a beaucoup d’amitié entre chrétiens et musulmans. De nos jours on constate une régression dans leurs pratiques religieuses (consommation d’alcool, de viande interdite), dépravation des mœurs (vagabondage sexuel, vol, délinquances), du syncrétisme et autres pratiques floues. Malgré cette régression dans leurs pratiques religieuses, les musulmans ne cessent de s’augmenter avec la multiplication des mosquées par exemple à Sokodé et même dans les villages reculés avec une forte sonorisation. Aussi, avec la visite de Kadafi à Lomé, l’islam ne cesse de se répandre. Les musulmans se lancent même dans les œuvres sociales comme la construction des puits, des écoles qui n’étaient pas au départ leur charisme, ce qui devient parfois inquiétant pour l’avenir.       

 

1.2 La présentation générale de l’Islam dans le monde, statistiques et géographie

-  Présentation générale de l’Islam

  • L’Islam est une religion monothéiste (croyance en un seul Dieu) dont le Dieu unique est Allah. Le terme arabe Islam signifie littéralement « se rendre », mais son sens religieux dans le Coran correspond à « répondre à la volonté ou à la loi de Dieu ». Il a été fondé par le Prophète Muhammad il y a 14 siècles environ.
  • Le Coran, livre sacré de l’Islam, est une compilation de toutes les paroles divines qui ont été révélées à Muhammad et ensuite retranscrites par les disciples de celui-ci.
  • Il existe dans l’Islam cinq grandes obligations religieuses appelées les cinq piliers de l’Islam. Ce sont : 1- la profession de foi, 2- la prière, 3- l’aumône aux pauvres, 4- le jeûne,  5- le pèlerinage à la Mecque.
  •  Les musulmans prient à la mosquée (lieu de culte) en se tournant versla Mecque. Laprière est dirigée par un imam. Le vendredi est le jour saint des musulmans.
  • Neuvième mois du calendrier musulman, le Ramadan est le mois de la révélation divine de Muhammad. Tous les ans, durant cette période, les musulmans font un jeûne purificateur.
  • Les lieux saints de l’Islam sont les villes dela Mecque(lieu de naissance de Muhammad), Médine (lieu de refuge de Muhammad) et Jérusalem (lieu de l’ascension au ciel de Muhammad).

 

-Statistiques et géographie de l’Islam dans le monde

* Au Togo

            Le Togo couvre une superficie de 56.600 km² avec une population d’environ 5 millions. Les différentes religions du pays sont :l es RTA (Religions Traditionnelles Africaines) pratiquées par 50% de la population, le Catholicisme 26%, l’Islam 15% et le Protestantisme 9%.

            L’Islam est inégalement sur l’étendue du territoire. Les zones les plus denses ou de fortes concentrations sont au nord du pays (environ 70% du nombre des musulmans) ; il s’agit de Dapaong, Sokodé, Sotouboua,  Bafilo, Tchamba.

 Les zones moyennes (environ 50%) sont Bassar, Kara, Atakpamé, Badou, Kpalimé. Le reste des villes du pays connaît une très faible  présence de musulmans surtout au sud.

 

*Dans le monde

Les chiffres ne peuvent être que très approximatifs, mais nous pouvons proposer des pourcentages assez significatifs malgré tout, en parcourant le monde.

            Avec près de 1.160.000.000(un milliard 160 millions) d’adaptes à travers le monde, l’Islam est la deuxième religion de l’humanité après le Christianisme. Les musulmans arabes ne représentent que quelques 15 à 20% du nombre total des musulmans à travers le monde : quelques 230 millions sur près d’un milliard 160 millions. La composante arabe du monde musulman vient derrière le premier grand ensemble que constituent les musulmans du sous-continent indien : près de 350 millions entre le Bengladesh (111 millions), le Pakistan (130 millions) et l’Inde (112 millions). Le reste des musulmans se répartit de la manière suivante:                                                                                                                                 

-         le Sud-Est asiatique où l’on dénombre près de 200 millions de musulmans

-         l’aire turco-iranienne où l’on compte également près de 200 millions de musulmans

-         les pays d’Afrique, non membres dela LigueArabeoù le nombre de musulmans se chiffre autour de 145 millions de personnes (principalement au Nigeria, en Ethiopie, en Tanzanie, au Mali, au Sénégal, au Tchad, au Niger, en Guinée, etc.)

-         le nombre des musulmans de Chine est estimé à près de 15 à 20 millions

-         le nombre total des musulmans en Europe occidentale se situe entre 7 et 10 millions. L’Europe centrale et l’Europe orientale ont également leurs minorités musulmanes dont la présence remonte à l’empire ottoman au 15ème siècle. Le nombre total est environ 4,3 millions.

-         Dans le continent américain, on dénombre une population musulmane de 6 à 7 millions de personnes. Les Etats-Unis comptent à eux seuls plus de 4 millions de musulmans. En Amérique latine, le nombre de musulmans dépasse les 2 millions avec près d’un million dans les Caraïbes, quelques 750.000 en Argentine et environ 450.000 au Brésil. La politique du Canada favorable à l’immigration est à l’origine de la présence de près de 150.000 musulmans dans ce pays.

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2. L’histoire des débuts de l’Islam: l’origine de l’Islam à travers la vie de Muhammad et les quatre califats « bien dirigés »

  • MUHAMMAD : sa vie

De tous les prophètes d’Allah, Muhammad est le seul dont l’existence n’ait jamais été contestée Il appartient à l’histoire, non au monde des mythes. Muhammad ou Mahomet, fils d’ADDALLAH et d’AMINA, naquit à LA Mecque, ville d’Arabie fondée par ses ancêtres Abraham et Ismaël, en l’an 570 après J-C.

Son père mourut six mois avant sa naissance. L’orphelin fut élevé successivement par la mère et le grand-père, qui moururent au cours de huit ans. Puis, ce fut Abou Talib, son oncle paternel assez pauvre qui s’occupa de lui. D’abord berger ensuite cogérant dans la boutique de son oncle, Muhammad visite la Syrie à l’âge d’environ dix ans, dans la caravane dirigée par son oncle. Lorsqu’il eut 24 ans, il la visita de nouveau, tout seul, menant les marchandises de sa future épouse KADJIJAH .Tous ses voyages avaient un caractère commercial et ne pouvaient en aucun cas lui suggérer ses conceptions et ses principes de morale religieuse, de culture et de civilisation totalement inexistante dans le monde de cette époque. Grâce à sa loyauté et à ses manières charmeuses, Muhammad captivait les cœurs qui le rencontraient et il obtint le surnom              «   d’Al-Amine » c’est-à-dire digne de confiance. A l’âge de 35ans, il se retira de plus en plus de la vie matérielle, afin d’échapper à ces abimes d’idolâtrie et de corruption. Chaque année, il se retirait pendant tout un mois dans une caverne en méditation dans une solitude. Une nuit, il eut la vision de l’ange Gabriel, lui annonçant sa nomination comme Messager d’Allah, le Seigneur des mondes, et lui apportant la Révélation du Message divin.

  • MISSION DU PROPHETE

Très vite, Muhammad a conscience d’avoir reçu une mission : annoncer à ses frères un message de Dieu. Le lundi ,dix-huitième jour ou douzième jour  du mois de Ramadan, selon des traditions, et qui fut plus tard le jour de sa mort que Allah envoya l’ange Gabriel avec l’ordre de se faire connaître à Muhammad et de lui sa mission prophétique et la sourate du coran appelé Iqra : « …Il lui dit : « O Muhammad ! Ne crains rien, car tu es le prophète de Dieu. » Ainsi, le prophète retourna vers son peuple et s’adressa à eux en ces termes : « les idoles que vous adorez sont une pure supercherie ; cessez de les adorer. L’univers tout entier, et tout ce qu’il contient, appartient au Seul Dieu. Dites la vérité, soyez justes, ne tuez pas, ne volez pas, prenez la part qui vous revient. Donnez ce qui est dû aux autres avec équité, vous êtes des êtres humains et tous sont égaux aux yeux d’Allah. Au dernier jour, vous serez appelés à rendre compte de toutes vos actions bonnes et mauvaises. » (Al-MAWOUDI, p.63). En effet, en prêchant la soumission à Allah, Muhammad posait les fondements de la foi islamique comme une recommandation à croire en six articles de foi à savoir la foi en Allah, la foi en ses anges, la foi  au livre révélé , la foi en les messagers d’Allah , la foi au jour dernier, la foi en la prédestination ;ils constituent en d’autres termes l’essence de l’Islam. Aussi, il y a des devoirs primordiaux qu’Allah a prescrit pour sauvegarder l’harmonie entre la conduite individuelle et sociale, ces devoirs constituent entre autres les piliers de l’Islam qui sont :

1-L’attestation qu’il n’est de Dieu qu’Allah et que Muhammad est le messager d’Allah

2-L’accomplissement scrupuleux de la prière

3-L’acquittement de l’aumône légale

4-Le jeûne du mois de Ramadan

5-Le pèlerinage à la Mecque

 

L’An I de l’Hégire

Muhammad se met aussitôt à prêcher à ses frères de la Mekke du Dieu Unique et de son jugement. Ceux-ci n’accueillent pas très favorablement son enseignement, en particulier les commerçants. Inquiété, il obéit à l’invitation  de nombreux fidèles venus surtout du nord de l’Hadjaz, de Yathrib. Il quitte secrètement la Mekke et parvient à Yathrib, le 24 Septembre 622.Cette émigration, la HADJIRA ou l’HEGIRE est considéré comme le premier jour de l’année dans le calendrier musulman. A Médine, il continua à proclamer la même doctrine, mais avec des nuances et des précisions nouvelles, une législation culturelle, sociale et politique qui ne semblait nullement dans la perspective de ses premiers cris d’avertisseur, avec enfin la conscience tardive devenue impérieuse du rattachement de sa mission à celle d’Abraham, par- dessus les juifs et les chrétiens. Ceux-ci devaient d’après lui, reconnaître l’identité de son enseignement avec celui qu’ils avaient reçu, car cet enseignement était resté authentiquement dans la ligne d’Abraham, le Père de tous les croyants. Dès lors, grâce à la ruse et à la cruauté, il s’imposa à toute l’Arabie et poussa des pointes conquérantes du côté de la Syrie.

 

La reconquête de la Mekke

En 630, aidé par ses disciples, Muhammad revient en triomphateur à la Mekke et purifie lui-même la KA’ABA, la maison d’Allah, de toutes les représentations des divinités qui y étaient rassemblées. La Mekke supplante toutes les autres capitales religieuses et c’est vers la KA’ABA que devront se tourner désormais les musulmans pour la prière.

 

Le grand pèlerinage de 632

La dernière partie de la vie du prophète est consacrée à répandre l’Islam au-delà de l’Hadjaz. En mars 632 a lieu le premier et le seul pèlerinage auquel le prophète participe. On l’appelle aussi le « pèlerinage d’adieu ».Muhammad fixe les règles de ce pèlerinage annuel des croyants.

 

La mort du prophète

Revenu à Médine, Muhammad malade, confie la direction de la prière à son beau père Abu Bakr.Il meurt le 8 juin 632 au dixième année de l’Hégire. En laissant derrière lui, deux femmes Khadidja et Aïcha et une fille Fatumata (Fatima) et des idées de lutte, de guerre approuvée par Allah qui marquera profondément l’idéal musulman. L’œuvre du prophète est poursuivie par des Califes.

 

  • Le califat

  a-Présentation

Califat, dignité et territoire  du calife, en sa qualité de chef suprême de la communauté musulmane et successeur légitime du prophète Mahomet. Les sunnites (adeptes de la sunna, l’ensemble des coutumes islamiques ou   voie du prophète) représentent la majorité des musulmans, considèrent la période  des quatre premiers califes comme l’âge d’or de l’islam.

En s’appuyant sur les exemples des quatre premiers califats « biens guidés » et les compagnons  du prophète, les sunnites formulèrent des exigences concernant le califat : le calife doit être  un Arabe du tribut de Mahomet, les Qorayshites ; il doit être élu à cette dignité et son élection approuvée par un conseil d’anciens représentant la communauté musulmane, et il doit faire respecter la loi divine et répandre l’islam par tous les moyens nécessaires, y compris la guerre.

b- Les successeurs immédiats : Les  quatre premiers califats

  • Abu Bakr

 Mahomet mourut en 632, sans laisser d’instruction pour le gouvernement futur de la communauté musulmane. Un groupe de souverains islamiques se réunit à Médine (actuellement en Arabie Saoudite), la capitale du monde musulman à cette époque, et élit ABU Bakr, le beau père et proche allié du prophète, à la tête de la communauté. ABU Bakr prit le titre de Khalifat Rasul Allah (en Arabe « successeur du Messager de Dieu »), dont est dérivé le terme « calife » (en Arabe Khalifah, « successeur »).

  • Omar Ier

Omar Ier devint le second calife en 634. ABU Bakr avait assigné Omar comme son successeur sur son lit de mort, et tous les membres importants de la communauté islamique l’acceptèrent immédiatement. C’est sous sa direction qu’eut lieu la première grande expansion  de l’islam en dehors des frontières de l’Arabie. L’Egypte, la Syrie, l’Irak et le nord de la Mésopotamie devinrent des territoires islamiques et les armées de l’Empire perse furent mises  en déroute plusieurs fois. Omar ajouta le titre d’amir almuninin  (en Arabe, « commandeur des croyants ») à celui de Calife.

  • OTHMAN Ibn   Affan

Après la mort d’Omar Ier en  644, OTHOMAN  ibn Affan, le gendre de Mahomet l’un de ses premiers adeptes fut nommé troisième Calife par un groupe d’électeurs de la Mecque. Bien que déjà âgé, il poursuit la politique d’expansion territoriale d’Omar. Cependant, en réalité, Othman s’attira l’inimitié d’un certain nombre de ses sujets, qui sentaient qu’il favorisait l’aristocratie de la Mecque dans les affaires politiques et commerciales. Othman éveilla également des prêcheurs islamiques en publiant un texte officiel du coran, avec l’ordre de détruire  toutes  les autres versions. Des troupes musulmanes rebelles venues de Kufah (Irak) et l’Egypte, assiégèrent  Othman à Médine et l’assassinèrent en 656.

  • Ali

Cousin et gendre de Mahomet, Ali fut  reconnu comme  IVème calife  par les habitants de Médine et les troupes musulmanes rebelles. Le gouverneur de Syrie, Mu’awiya, par la suite Mu’awiya Ier, premier calife de la dynastie des Omeyyades, refusa de reconnaitre Ali comme calife et réclama vengeance pour la mort d’Othman (qui était son Parent). En 657, les partis rivaux se rencontrent à Siffini, une plaine du Nord de la Syrie.

Là, après une bataille indécise, ils se mirent d’accord pour faire arbitrer la querelle. Ali  se retrouva simple candidat au califat. Furieux de cet affront et du fait qu’Ali s’y soumette, un groupe de ses  adeptes, connu plus tard sous le nom de Kharijites, désertèrent et jugèrent d’assassiner Ali et Mu’awiya. Ils ne réussirent à tuer qu’Ali. Le fils d’Ali, Hassan revendique alors (661) le califat toujours vacant mais Abdiqua quelques mois plus tard sous la pression des partisans de Mu’awiya, nettement plus nombreux que les adeptes d’Ali, les Chiites.

  1. 1.      Umma et sa composition

L’islam est à la fois et indivisément, religion, ensemble juridico-politique et ensemble culturel. Le terme par lequel le coran désigne déjà le peuple de l’islam est le mot : Umma. Etymologiquement, Umma vient de l’Arabe « Umm » qui  désigne la mère ; “la matrice de provenance“. Ce terme est utilisé dans le coran 51fois au singulier et 13 fois au pluriel (umam) dans des sens différents.

De nos jours la Umma devient synonyme de « la communauté islamique universelle et unique qui embrasse tous les pays sur lesquels est établie la domination musulmane et prévaut la loi islamique ».     

Appelés ainsi à obéir à Dieu et à se laisser conduire par lui, les Musulmans sont aussi appelés  à former  une seule communauté où règnent la fraternité, l’entraide, la miséricorde, la réconciliation et la paix. Si l’islam est d’abord et essentiellement une religion invitant l’homme à découvrir et à vivre sa relation à Dieu, son créateur, il est aussi une « communauté » : UMMA.

De cette communauté, le fondement est la foi en  un Dieu unique, en son envoyé Muhammad et dans le Coran. Cette foi unit les croyants, quels  que soient leur origine, leur race, le milieu social et les diversités culturelles. Cette fraternité qui unit les croyants  dans la communauté musulmane est selon le coran, un don de Dieu. En effet, à la sourate 8 verset 63 il est écrit : « O prophète, c’est Dieu qui t’assiste de son secours. C’est lui qui a uni le cœur des croyants par une affection réciproque. Même si tu  avais dépensé tout ce que la terre contient, tu n’aurais pu unir leur cœur par une affection réciproque.   C’est Dieu qui l’a suscité entre eux. Il est puissant et juste. »

Se présentant ainsi comme la vraie religion, la dernière des révélations, l’islam se veut aussi la vraie communauté : la vertueuse, la meilleure que Dieu ait créée. C’est la « Umma Wasat », c’est –à-dire la communauté intermédiaire « appelée à témoigner de Dieu parmi les hommes. Elle est immuable parce que fondée par Dieu qui l’a agréée comme religion et l’a rendue parfaite pour « la faire prévaloir sur toute autre religion, en dépit des polythéistes.

Cependant, bien qu’ayant été voulue et fondée par Dieu lui-même, l’Umma ou communauté musulmane n’a pas pu garder son unité jusqu’ au bout. Elle a cédé face aux innombrables difficultés qui l’envahirent et la minèrent sérieusement.

En effet, du point de vue religieux, elle s’est divisée dès la première génération. Les principaux groupes qui subsistent jusqu’à nos jours sont : les Sunnites, largement majoritaires, les chi’ites et les kharijites.  

            3.1 Les premières divisions

L’Islam se compose de plusieurs courants issus des premières divisions. Les deux principaux sont le sunnisme et le chiisme. A ces deux s’ajoute le Kharidjisme issus d’une division entre Chiites.

ü  Le Sunnisme

Après la mort du prophète Mahomet (632 après J.C.), les premiers musulmans s'affrontent pour savoir qui prendra désormais la tête du "peuple des croyants".

Ils y eu deux propositions. Les uns voudraient qu'Ali, gendre et cousin du Prophète prenne le califat (c'est-à-dire la "succession"). D'autres, en majorité lui préfèrent un calife n'appartenant pas à la famille du Prophète. Ce dernier groupe est le Sunnisme.

ü  Le Kharidjisme (sous sa forme ibadite).

Les Kharidjites  sont les adeptes d'une branche dissidente qui remonte aux origines de l'islam. La naissance du Kharidjisme remonte aux conflits qui éclatèrent dans la communauté musulmane dès la mort du Prophète et autour de sa succession à la tête de l’Etat musulman naissant. Ali fut élu quatrième calife mais les circonstances de son élection étaient beaucoup difficiles et compliquées puisque il n’accéda au pouvoir qu’après l’assassinat de ’Uthman ibn ‘Affâne. Un autre jeune compagnon Mu‘awiya se dressa alors pour réclamer vengeance et ainsi débute une lutte fratricide entre les 2 groupes .Mu‘awiya fait appel à la procédure d’arbitrage légalement prévue dans le Coran en cas de litiges entre musulmans. Ali accepta cette proposition.

Dès que certains furent informés que cette histoire d’arbitrage à été acceptée par leur chef, ils furent pris d’une rage indescriptible allant jusqu’à l’accuser de trahison et de faiblesse devant l’ennemi alors qu’il était sensé représenter la légalité et le bon droit contre les « séparatistes » et les fils des mécréants ! Cette frange qui fut jusqu’alors celle de fervents partisans d’Ali prendra ses distances avec lui et sortiront ouvertement des rangs quand les résultats du fameux arbitrage seront annoncés : C’est la naissance du Kharidjisme ; le parti des Khâridjites (les « Sortants »).Donc, à la base du schisme kharidjite il y’a un point majeur : le reproche adressé à Ali d'avoir accepté l'arbitrage pour mettre fin à son conflit avec Mu’awiya.

La secte des Ibadhiyya (ou Ibadites)

Importante branche du Kharidjisme, la secte des Ibadites existe toujours en Arabie  et en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie et Libye). Cette branche s’est séparée des Kharidjites extrémistes quand, en 684 un de leurs chefs, ‘Abd Allah ibn Ibâdh adopta envers les Musulmans Sunnites une attitude moins extrémiste que ces paires.

 Au cours de leur histoire et de leurs luttes, les Ibadites durent souvent renoncer à s'organiser, autour d'un imam ou en un État structuré.

ü  Le Chiisme (Ismaélien).

Le chiisme fait son apparition dans le monde islamique à peu près en même temps que le kharijisme, à la faveur des mêmes événements historiques : c'est toujours le problème de la succession au califat qui est au centre des débats. Si les kharijites refusaient le principe même de l'arbitrage humain entre le quatrième successeur de Mahomet, son gendre Ali, et le gouverneur de Syrie, Mo'awiya, les chiites, quant à eux, refusent l'issue de cet arbitrage. Pour eux, Ali est le seul successeur légitime du Prophète, les trois califes précédents n'ayant été que des usurpateurs. Politiquement, ce mouvement se situait, à l'origine, dans une ligne proprement arabe, refusant de reconnaître la légitimité de la succession du Prophète à des membres qui ne seraient pas issus directement de la famille de Mahomet : il défendait la succession héréditaire, de droit divin, dus la descendance d'Ali, le mari de Fatima, la seule fille du prophète qui ait laissé des enfants de sexe masculin.

Au régime du califat, favorisé par le sunnisme, le chiisme oppose le régime de l'imamat. Le calife sunnite n'est qu'un chef temporel chargé de veiller à l'application de la religion et du droit musulmans, ne disposant d'aucune prérogative particulière, sinon celle d'être placé à la tête des croyants rassemblés dans la communauté, tandis que l'imam chiite possède une connaissance supérieure à celle des autres membres de la communauté, puisqu'il a été investi d'une mission par désignation divine. L'enseignement des imams a une valeur particulièrement importante, puisqu'ils ont hérité des connaissances secrètes que le Prophète avait transmises à Ali.

Cet homme désigné par Dieu est investi d'une mission qui le rend infaillible et impeccable dans son enseignement ; aussi certains chiites n'ont-ils pas hésité à placer Ali et les imams au-dessus du Prophète lui-même, dans la hiérarchie religieuse. De plus, aux trois grandes vérités théologiques affirmées par l'Islam sunnite, le chiisme ajoute une quatrième vérité, celle de l'imamat, qui vient ainsi parachever l'œuvre dela Révélationde Mahomet. Dieu est unique, Mahomet est le Prophète de Dieu, Dieu établira son jugement à la fin des temps, et Dieu choisit l'imam, comme il choisit le prophète, lui donnant les mêmes droits et prérogatives que lui, à l'exception dela Révélation: l'imam est inspiré par Dieu dans toutes ses décisions. Les imams se succèdent les uns aux autres, mais leur nombre n'est pas indéfini ; et c'est sur ce nombre que les chiites n'ont pas su s'entendre, ce qui fait que ce mouvement est encore actuellement partagé en deux tendances principales :   les chiites duodécimains, qui reconnaissent la légitimité de douze imams, et les ismaéliens qui n'en reconnaissent que sept.

Les douze imams sont les suivants :

1) Ali, émir des croyants, mort en 661

2) Hasan, mort en 669, premier fils d'Ali

3) Husayn, second fils d'Ali, mort dans une bataille, à Karbala en 680, et vénéré comme un martyr par les chiites

 4) Ali Zaynol Abidin, mort en 711

5) Mahomet al-Baqir, mort en 733

6) Jafar al-Sadiq, mort en 765, père d'Ismaël, considéré par les ismaéliens comme l'imam caché qui reviendra, à la fin des temps, pour rétablir les droits de Dieu.

7) Muza al-Kazim, mort en 799

8) Ali Reza, mort en 818

9) Mahomet Jawad al-Taqi, mort en 835

10) Ali al-Naqi, mort en 868

11) Hasu al-Askari, mort en 874

12) Mahomet, fils de Hasan, disparu vers l'âge de sept ou huit ans, est le douzième imam, l'imam dela Résurrectionpour les duodécimains. Cet imam doit réapparaître un jour triomphalement pour ouvrir une ère de justice et de paix, rôle qui est attribué à Ismaël, le fils du sixième imam, chez les chiites ismaéliens.

Cet imam qui doit revenir à la fin des temps est aussi identifié au mahdi, le maître du temps, qui continue à être présent dans le monde et qui manifeste cette présence mystérieuse, en intervenant dans les affaires des fidèles. Le mahdi est le chef légitime de toute la communauté chiite qu'il délivrera de la tyrannie des pouvoirs politiques, lors de son avènement glorieux. Toutefois, les différentes sectes du mouvement chiite ne sont pas unanimes quant à la personnalité de ce mahdi. Pourtant, son avènement est attendu avec autant de ferveur, d'espérance, mais aussi d'angoisse que celui du Messie dans la religion juive.

Le chiisme se situe dans une ligne traditionnelle, demandant le retour à la pureté religieuse des origines, mais il se distingue fondamentalement du sunnisme par sa reconnaissance de l'existence d'une sorte de clergé, organisé hiérarchiquement (alors que celui-ci est totalement absent dans l'ensemble de l'Islam orthodoxe). Pour les musulmans orthodoxes, en effet, il ne peut y avoir aucun intermédiaire entre Dieu et les hommes, tandis que pour les chiites, certains chefs religieux exercent une fonction sacrale, comme les ayatollahs en Iran, qui sont des chefs religieux, ou comme les mollahs qui sont les recteurs de certaines mosquées. En plus des fêtes religieuses, communes à tout l'Islam, comme la fête de la rupture du jeûne à la fin du Ramadan, et la fête du sacrifice qui marque la fin du pèlerinage à la Mekke, les chiites célèbrent d'autres événements importants qui marquent leur tradition propre. C'est le cas de la fête du ghadir, le dix-huitième jour de Dhoulhijja, le douzième mois de l'année musulmane, pour commémorer la déclaration que Mahomet aurait faite à Ali, lui reconnaissant le même pouvoir que lui sur l'ensemble des musulmans.

C'est aussi le cas de la commémoration de l'assassinat du second fils d'Ali, l'imam Husayn, vénéré comme un martyr de la cause chiite ; cet événement est célébré le dix du mois de Moharram, premier mois de l'année, avec des processions, des lamentations et des flagellations. Pleurer sur le sort et la passion de l'imam martyr, c'est ce qui accorde du prix à la vie. Cela explique sans doute la vision pessimiste du monde dans le chiisme, ainsi qu'une notion de la valeur rédemptrice de la souffrance, idée totalement absente de la mentalité islamique sunnite.

Pourtant le chiisme, qui s'oppose fortement au sunnisme, reconnaît l'autorité dela Sunna, tout en mettant en doute l'authenticité dela Vulgatecoranique. Selon les chiites, le recensement officiel du Coran par les premiers califes aurait volontairement omis des passages relatifs aux privilèges d'Ali, comme véritable lieutenant du Prophète : c'est la raison pour laquelle ils considèrent les trois premiers califes comme des imposteurs qui auraient usurpé la fonction même d'Ali... Dès l'époque des Abbassides, le chiisme se ramifia en une multiplicité de petites sectes, allant de la modération à l'extrémisme, au niveau religieux comme au niveau politique.

Contrairement à ce qui se produit dans le cadre de la religion chrétienne, l'apparition des sectes en Islam ne constitue pas, à proprement parler, une rupture dans l'ensemble de la communauté, rupture qui serait motivée par un changement d'interprétation du dogme ou par l'introduction de dogmes nouveaux. La dogmatique musulmane reste acceptée par tous les croyants - et c'est ainsi que, malgré leur diversité, ils peuvent se retrouver communautairement pour proclamer ensemble la même foi en l'unicité de Dieu et en la vérité de la mission prophétique de Mahomet, pour effectuer, selon les mêmes rites, le grand pèlerinage à la Mekke. Le phénomène du sectarisme, avec l'excommunication de ceux qui n'acceptent pas la même idéologie religieuse ou juridico-politique, n'existe pratiquement pas en Islam ; au contraire, l'affirmation de l'unité de la communauté répondant par la même foi à l'unicité absolue de Dieu reste le souci principal de chaque mouvement : il serait même possible d'affirmer que chacune des sectes a vu le jour, quand son fondateur voulait restaurer une unité disparue entre les membres de la grande communauté. Le retour de tous les hommes dans une même communauté religieuse est le rêve de tout croyant - rêve qui se réalise chaque année dans le pèlerinage à la Mekke : le rassemblement des croyants, en cette occasion, est une Image de ce que sera le rassemblement de tous les hommes lors du Jugement que Dieu établira sur l'humanité à la fin des temps. La séparation des hommes en différentes petites communautés semble même avoir été voulue par Dieu, afin d'éprouver les croyants : Si Dieu l'avait voulu, il aurait fait de vous une seule communauté. Mais il a voulu vous éprouver par le don qu'il vous a fait. Cherchez donc à vous surpasser les uns les autres dans les bonnes actions. Votre retour à tous se fera vers Dieu : il vous éclairera, alors, au sujet de vos différends (Sourate V, 48).

 

            3.2 Les mouvements successifs et les sectes

3.2.1- Le soufisme

Le soufisme est le mysticisme de l’Islam. Décrire le soufisme est une tâche redoutable. Comme tout mysticisme, il est avant tout une recherche de Dieu et son expression peut prendre des formes très différentes. D’autre part, par ses aspects ésotériques, il présente des pratiques secrètes, des rites d’initiation, eux aussi variables selon les maîtres qui l’enseignent.
Disons cependant que le soufisme est un mouvement spirituel, mystique, et ascétique de l'islam, et une doctrine ésotérique apparue au VIIIème siècle, ayant pris ses racines initiales dans l'orthodoxie sunnite essentiellement.

Les musulmans soufis sont des personnes qui privilégient l'intériorisation, l'amour de Dieu, la contemplation, la sagesse. Le soufisme cultive volontiers le mystère, l'idée étant que Mahomet aurait reçu en même temps que le Coran des révélations ésotériques qu'il n'aurait fait partager qu'à quelques uns de ses compagnons.

En tant que notables, les soufis combattent au nom de l'islam le vice sous toutes ses formes, montrant justement par là leur aspiration à l'application pleine et entière des lois islamiques [: boissons alcooliséesvin surtout –, haschisch, prostitution]. Leurs luttes se sont souvent tournées contre ceux qui menacent de dévoyer la spiritualité des croyants, y compris des émirs licencieux.

Le soufisme a pour objectif la recherche de l'agrément de Dieu, la promotion du tawhîd -"science de l'unicité de Dieu-. Il combine la charia, la loi islamique, et l’al-haqîqa, la vérité. L'adhésion au Coran y est un nécessaire préalable à la compréhension du monde. Les rites sont inutiles s'ils ne sont pas accomplis avec sincérité. Pour certains vulgaristes, le soufisme prône l'existence d'une connaissance cachée et un idéal de non-attachement aux choses de ce monde et de combat intérieur contre le vice. Dans le soufisme, l'Être suprême est Dieu auquel on accède - c'est à dire accéder à son agrément - par l'Amour de Lui.

Le soufisme a partie liée avec l'ascétisme monastique chrétien, la religion bouddhiste ou hindoue, et les idées platoniciennes.

Du point de vue des idées, le soufisme est un courant ésotérique et initiatique, qui professe une doctrine affirmant que toute réalité comporte un aspect extérieur apparent (exotérique ou zahir) et un aspect intérieur caché (ésotérique ou batin). Il se caractérise par la recherche d'un état spirituel qui permet d'accéder à cette connaissance cachée. Cette importance accordée aux secrets a même mené jusqu'à l'invention des langues artificielles par les confréries.

3.2.2- Le wahhabisme

Histoire du Wahhabisme

Le wahhabisme est un terme péjoratifcouramment utilisé pour désigner un mouvement initié par le cheikh Mohammed-Abd el-Wahhâb vers 1745 .L'intention de ce dernier était de ramener l'islam à sa pureté d'origine. Ses fidèles rejettent donc toute tradition pour s'en tenir au Coran. Ils refusent le culte des saints.

 Son père était un cadi, un juge[], et son grand-père Soulayman ibn-ali un savant de son époque. Mohammed apprit le Coran par cœur à l'âge de dix ans. Le jeune homme entreprit de voyager pour acquérir une certaine culture. Il sillonna tout d'abord la région du Nejd, puis se rendit à la Mecque où il étudia auprès de savants.

Mohammed-Abd el-Wahhâb commença à prêcher  à la manière des « pieux prédécesseurs » (as-salaf). Il dénonçait le polythéisme (ash-shirk), les innovations (bidaa), et les choses détestables (al-munkar). Il retourna vers sa terre d'origine où il se heurta tout d'abord à des problèmes avec les notables, puis conclut une alliance avec le prince Mohammed ibn-saoud, prince de diriyya, village proche de Riyadh. Grâce au prêche (dawah) du cheikh, et l'autorité et la puissance du prince, ils réussirent à unifier les tribus arabes.

La réaction du califat musulman face au wahhabisme

- Le califatottoman de l'époque s'inquiéta rapidement de l'ampleur que prenait le mouvement et de la menace qu'il faisait peser sur son pouvoir. Ainsi, une troupe égyptienne dirigée par Mouhammad 'Ali bey fut envoyée pour tenté de détruire la dissidence.

- Après plusieurs batailles, les villages sous le contrôle du Prince al-saoud furent détruits, mais certains membres de la famille de Saoud réussirent à fuir vers d'autres régions de l'Arabie. Au fil des temps, ils purent reconstituer leur pouvoir, et achevèrent la conquête de la péninsule arabique après le démantèlement de l'empire ottoman suite à sa défaite durant la première guerre mondiale.

La doctrine wahabite

La doctrine wahabite est souvent qualifiée d'anthropomorphiste par ses détracteurs. Les adeptes de ce mouvement se défendent de cette accusation et disent suivre la doctrine de « ahl a sunna ou jamaa », en français « les gens de la tradition et du consensus ».

Quelques préceptes whabites :

1. Dieu est un et n'a pas de partenaire. Rien ne lui ressemble.
2. Les attributs de Dieu sont réels, mais ils ne sont pas semblables aux attributs humains.
3. Dieu est sans corps, sans substance, sans accidents.
4. Dieu crée ex nihilo (en partant de rien)
5. Dieu est créateur avant de créer
6. Dieu sera vu (de visu) dans l'au-delà, mais sans terme et sans modes.
7. La main, le visage de Dieu sont des attributs réels, comme l'ouïe et la vue.
8. Le
Coran est la parole de Dieu incréée et éternelle.[]

3.2.3 Les Frères Musulmans

 Mouvement  activiste fondé en Egypte en 1928 par Shaykh Hasan al-banna, alors jeune instituteur sorti de Daral-ulum (au Caire), l’année d’avant. Son programme, dans la ligne de Jamal ad-dine al-Afghani et des salafiyya (réformistes musulmans) étaient le retour à un islam observé dans son intégrité aussi bien politique que religieux. La loi musulmane devrait être appliquée sans compromis et le Coran devenir la constitution du monde. C’était une réaction contre l’occupation militaire, économique, culturelle de l’occident (y compris contre les missionnaires chrétiens) et contre le laxisme des mœurs qui en découlait.

 

3.2.4 Ahmadiyya

Secte islamique très puissante et influente ayant assez d’argent. Le fondateur est Ahmad Goulal, issu du vrai Islam. La secte passe par plusieurs moyens pour s’attirer des adeptes. Entre autres il y a l’attirance par l’argent (les adhérents sont rémunérés en participant aux diverses prières), la construction des mosquées et la doctrine de Mahomet et possède un coran modifié. Leur chef a demandé d’être invoqué et vénéré lors des prières.  

3.3 Les associations islamiques locales

 Dans le souci de réunir tous les musulmans, des associations se sont constituées au Togo. La première a vu le jour en Août  1963 c’était la UMT : Union des Musulmans du Togo. Elle est l’organe suprême qui joue le rôle de l’intermédiaire entre le pouvoir en place et les musulmans. Elle a pour objectif de réunir tous les musulmans du Togo et de coordonner leurs activités en vue de l’expansion de l’Islam. Son siège se trouve dans l’enceinte de la grande Mosquée derrière la BTCI.

 L’AEEMT : crée en 1996 est l’Association des Etudiants et Elèves Musulmans du Togo. Elle a pour objectif de donner une éducation islamique aux membres. Est membre de cette association un élève ou un étudiant. Son siège se trouve au Campus Universitaire de Lomé.

L’ACMT crée en2003, elle est l’Association des Cadres Musulmans du Togo. Elle regroupe tous les étudiants et élèves ayant fini leur étude et qui travaillent déjà.

 Dans les quartiers à forte population musulmane, les musulmans   se regroupent  en association  d’entraide. Les ONG musulmanes se font aussi jour.

Conclusion

Après ce regard  panoramique sur l’expérience de l’Islam, sa genèse à travers la vie de Mahomet son fondateur, des quatre califats, l’Umma et sa composition, il est à retenir que l’Islam est une soumission volontaire et active à Dieu ; une religion monothéiste professée par Mahomet en Arabie au VIIème  siècle. Il professe avoir la foi d’Abraham, adorer avec les Chrétiens le Dieu unique et miséricordieux, futur juge des hommes aux derniers jours. Il rassemble aujourd’hui environ un milliard  de fidèles et présent presque partout dans le monde entier. Sa face actuelle et ses moyens d’action lui font gagner du terrain. Cependant la violence de ses membres le discrédit aux yeux du monde entier.

 

INTRODUCTION

Depuis le Concile Vatican II, les rencontres et les rapports d’échange islamo-chrétiens ne sont plus à discuter. Tous deux, chrétiens comme musulmans, sont héritiers et bénéficiaires du monothéisme abrahamique. L’enjeu de notre exposé est de présenter la doctrine musulmane dans son contenu, son fondement et ses principes. A cet égard, nous essayerons de définir au prime abord le Coran et les circonstances de sa révélation,la Sunnaet le Hadith. Ensuite, nous ferons un excursus sur les cinq piliers de l’islam, la question dela Jihad, les fondements et articles de cette foi. Enfin et surtout, nous ferons un parcours condensé sur la vision ou la conception musulmane du christianisme selon le Coran etla Sunna.

4. Le Coran

L’Islam est une religion, une communauté sacrale et civile qui fonde sa foi, ses lois et ses pratiques sur deux sources complémentaires : le Coran etla Sunna(Tradition). Il est au centre de toute la religion musulmane. L’histoire nous enseigne que  lors de la destruction en 640ap. J.C de la grande bibliothèque d’Alexandrie, déjà restaurée de l’incendie à l’époque de Jules César (47 ap. J-C), le conquérant musulman ‘ARM s’inquiéta de la destruction des livres. Le grand Calife  Omar Ier lui dit : « Si le contenu des livres était en accord avec le coran ? S’il l’est,  le Coran suffit à lui-même, s’il ne l’est pas alors, il est pernicieux, nuisible moralement, donc les livres doivent être détruits ». Les livres servirent à chauffer les six cents bains publics de la ville. Nous voyons alors que le Coran est la première et irremplaçable source de référence de la foi musulmane.

4.1 Définition et Etymologie

 

Le Coran, c’est quoi ? Selon le dictionnaire Robert, nous pourrons dire d’un trait que c’est le livre saint ou le livre sacré des musulmans. En effet, le musulman croit à Abraham et reconnaît en dehors du Coran trois livres révélés :la Torahde Moïse, le psautier de David (Ez Zabur) et l’Evangile de Jésus-Christ. Malheureusement, les livres originaux ont disparu ; il n’en reste que des fragments modifiés et altérés, le message falsifié et gauchi par les communautés. Ainsi, Allah révèle le Coran à toute l’humanité comme sa dernière, définitive et authentique parole.

Etymologiquement, le mot Coran vient du syriaque « al qur’am »,de racine « qara’a » qui signifie « proclamer, réciter » comme l’avait ordonné l’ange Gabriel (Djabra’il) à Mohammed dans la grotte du mont Hira en 610 ap J.C. Dans le même champ sémantique de qara’a nous trouvons le mot « Kerygme » qui est l’annonce première de la foi. Le mot Coran est désigné par d’autres dénominations : al-kitab (le livre), furquân (discernement), hudan (voie sûre), tanzil (communication descendue), al-dhikr (rappel).

 

 

 

            4.2 Idées islamiques de la révélation

 

« Il n’est donné à l’homme qu’Allah lui parle autrement que par inspiration ou derrière un voile (comme Marie) ou par l’envoi d’un ange messager »(Cf. Ash-choura 51 – 53 ). Par révélation, Dieu a fait connaître son livre et sa religion à toute l’humanité. Comment le texte de la révélation te parvient-il ? lui demanda son épouse Aïcha. Il répondit : parfois comme des tintements de cloche, et quand l’ange me quitte, je saisis tout ce qu’il me transmet. D’autres fois, l’ange se manifeste comme un homme. Il me parle et je retiens tout ce qu’il me dit.

En dépit des controverses, nous trouvons dansla Traditionmusulmane deux sources de la révélation : la première est passive( le tanzil) et la seconde, dynamique, active et progressive, l’ilhâm (inspiration).

Pour le tanzil, Dieu a fait descendre le livre entier la nuit du destin sur Mohammed, le texte original étant contenu au ciel dans le livre exemplaire ou mère-livre comme l’appelle le Coran. Gabriel est l’ange qui a pour fonction de le garder au ciel. De cet exemplaire Dieu a dévoilé la substance, c’est-à-dire l’a fait descendre sur Mohammed en arabe selon la forme mi-récitée, mi-chantée appelée psalmodie. Cela fonde l’exigence de l’utilisation de l’arabe dans la prière rituelle. Puis Mohammed le récita morceau par morceau pendant les années qui suivent jusqu'à sa mort. Cette récitation doit être poursuivie par toute la communauté musulmane jusqu’au jour du jugement dernier.

Pour la seconde source, l’Ilhâm, il s’agit d’une descente sur le cœur du prophète, (une fois,deux fois ou plusieurs fois selonla Tradition) par l’ange à la permission d’Allah (Cf. Sourate 2/97, et sourate 26/192). C’est donc une parole qui descendit d’auprès d’Allah et reposa sur le cœur « wahl » du prophète. Les historiens décrivent le contexte dans lequel Mohammed recevait la parole de Dieu : sueurs, cris, frissons. Quand la révélation se présentait, il se couvrait de manteau. Après, il commence par prêcher avec force et conviction invincibles.

 

            4.3 Vénération du Coran comme Parole incréée de Dieu.

 

Les trois grandes religions monothéistes ou « religions du livre » (judaïsme, christianisme, islam) ne donnent pas la même signification et la même interprétation à leurs livres.  Notre exploration sur l’inspiration montre que le Coran n’est pas une œuvre d’initiative humaine. Il vient de Dieu, donc digne de vénération. Il dépasse le prophète qui n’est qu’un transmetteur ou un avertisseur. Certains vont plus loin en établissant le rapport Jésus-Coran. Le premier est pour les Chrétiens la  parole de Dieu fait Chair, et l’autre pour les musulmans, parole de Dieu descendu en livre.

Dieu est unique, il n’est engendré et ne peut engendrer. Il suffit à lui-même seul subsistant. Il n’a pas besoin d’associé. Point de secours en dehors de lui. Le Coran est donc la manifestation même de la grâce divine à l’égard des hommes.

Il ne contient ni addition, ni interprétation de l’homme, car c’est Dieu lui-même qui se communique aux hommes à travers le Coran. Et sa parole est réponse à tout ce qui me concerne au moment précis.

4.4 La constitution du livre.

Le coran ou Al-Qur’an révélé de 610 à 632, ne fut pas rédigé par le prophète Mahommet, qui ne savait sans doute ni lire ni écrire. Il fut transcrit de façon fragmentaire par certains de ses fidèles sur un matériel de fortune (os de chameaux, pièces de cuir) ou préservé dans la mémoire de ses disciples. Le Coran ne fut fixé en un "Livre" que près d’un demi-siècle après la mort du prophète de l’Islam, Mahommet. Ce fut l’œuvre de son gendre Uthman (644-655), le troisième Calife. En fait, son mérite est de rassembler en un "Livre" les éléments épars. Tous les fragments existants furent mis ensemble et la version unique et définitive du Coran fut établie. L’agencement du Coran n’est donc pas dû à Mahommet ou Mohammed. Notons que tout le livre équivaut aux quatre Evangiles du Nouveau Testament chrétien.

 

4.5  Structure et chronologie des Sourates.

Le Coran comporte 114 sourates (ou chapitres). 86 ont été dictées àla Mekket 28 à Médine. Les sourates sont subdivisées en versets ou ayat (signes) de longueurs inégales. On dénombre, pour certains, 6220 versets ; pour d’autres, 6226 et pour d’autres encore 6239.

A l’exception de la sourate d’introduction, admirable prière très courte de sept versets, les sourates sont classées suivant leur longueur décroissante, sans souci de chronologie. L’ensemble est donc assez chaotique, et rend difficile et rebutante une lecture suivie.

 

4.6  Styles et Contenu du Coran

 

Savants musulmans et critiques occidentaux s’accordent pour distinguer deux grandes périodes dans le Coran. Les sourates dictées àla Mekkpar Mahommet au début de sa carrière prophétique traduisent en un style imagé et poétique, une expérience nouvelle et bouleversante. Par contre, les sourates de Médine, plus longues, et par conséquent placées en début de recueil, son plus élaborées.

Le Coran contient des éléments très divers. De nombreuses exhortations au monothéisme (il n’y a de Dieu qu’Allah), à la prière, à la pénitence, ainsi que des menaces de châtiment au jour du jugement dernier. Il exige le jeûne pendant le mois de Ramadam, proscrit certains aliments (porc, vin et toutes les boissons fermentées), engage les fidèles à se rendre en pèlerinage àla Mekk ; le musulman est appelé au combat dans le chemin d’Allah (Sourate 9, 24).

Le Coran renferme aussi des prescriptions sur le mariage, les héritages et le droit pénal. Des légendes d’origine biblique y voisinent avec des légendes chrétiennes apocryphes qui sont des récits profanes. Le tout est inextricablement mêlé, parfois même, à l’intérieur d’une sourate.

4.7 Etudes de quelques sourates

Nous allons parler ici de quelques sourates, notamment de la 1ère. , 112ème et la  114ème sourate. Celles-ci sont les textes essentiels du Coran pour les musulmans.

  • Sourate I

Elle est intitulée ‘Al-Fatiha’ c’est-à-dire la liminaire.

  • La forme

Elle compte en tout 7 versets et est libellée comme suit :

« Au nom du Dieu le Clément, le Miséricordieux !

Louange à Dieu le Seigneur des Mondes

Le Clément, le Miséricordieux

Souverain du jour du Jugement. C’est toi que nous adorons, dont nous demandons l’aide conduis-nous dans la voie de ceux que tu combles de bienfaits, non de ceux qui t’irritent ni de ceux qui s’égarent.[1] »

  • -Le contenu

Cette 1ère sourate est celle par laquelle doit commencer toute prière musulmane. Le croyant la proclame avant toute action contenant une détermination morale. C’est un passage qui exprime le mystère de Dieu Un et de ses attributs[2] d’une part et l’esprit ou l’idée qui sous-tend l’acte d’adoration du musulman croyant d’autre part. Bref, il s’agit d’une prière de louange et de demande que le croyant adresse à son Dieu.

 

  • Sourate CXII

Elle est intitulée ‘Al-Tawhid’ c’est-à-dire proclamation de l’unité divine.

  • La forme

Elle compte 4 versets.

« Dis : Dieu est Un.

C’est le Dieu éternel.

Il n’a point enfanté et n’a pas été enfanté.

Il n’a point d’égal[3] »

 

  • Le contenu

Cette sourate est une prière ou mieux une profession de foi que les musulmans aiment réciter car elle exprime le témoignage central de l’Islam. Aussi, elle porte le nom de ‘‘Ikhlas’’ qui désigne l’acte de vouer à Dieu un culte pur, c’est-à-dire le culte qui lui convient[4]. Le Coran répète avec insistance qu’il n’y a qu’un seul Dieu, et qu’il est Un en lui-même. L’affirmation fondamentale de l’Islam est cette Unité ; unité sans composition et sans faille dans laquelle Dieu se réalise. Allah, Dieu unique est le Tout Autre, rien n’est semblable à lui. Il n’ y a nul intermédiaire entre lui et sa création. Il est suffisant à lui-même et seul subsistant. Le Coran s’en prend donc à ceux qui donnent des associés à Dieu[5].

 

  • Sourate CXIV

Elle est intitulée ‘‘Anass’’ c’est-à-dire les hommes.

  • La forme :

Elle renferme 6 versets.

« Dis : Je cherche un asile auprès du Seigneur des hommes,

Roi des hommes,

Dieu des hommes,

Contre la méchanceté de celui qui suggère les mauvaises pensées et se dérobe ;

Qui souffle le mal dans les cœurs des hommes ;

Contre les génies et contre les hommes. »

  • Le contenu :

Cette sourate est une prière de confiance du croyant qui cherche un refuge auprès de son Dieu, Seigneur et Roi. Elle est dirigée contre les forces du mal qui sont à l’affût de l’homme pour l’égarer et souiller son cœur, affecter sa tranquillité et nuire gravement à son salut. C’est aussi un recours à Dieu contre ses propres démons intérieurs et qui est un acte de suprême lucidité, de souveraine liberté, de connaissance de soi[6].

5. LA SUNNA ET LE  HADITH

La tradition, les coutumes et les pratiques sont les marques caractéristiques de toute religion. L’Islam aussi a sa Tradition qui se transmet de génération en génération. Notre exposé portera surla Sunnaet le Hadith qui constituent le fondement de la tradition musulmane.

Nous définirons la Sunna et le Hadith en exposant la première Sunna et ses aspects.

            5.1 Définitions

            5.1.1 Sunna.

Etymologiquement, Sunna en arabe signifie usage, coutume, règle. Elle est une norme de conduites et de comportements exemplaires fondée sur l’ensemble des traditions relatives aux propos du prophète. Elle est une tradition qui raconte toute la vie au prophète, depuis son lever jusqu’à son coucher. Elle contient la pratique ordinaire du prophète à savoir ses dires, ses actes, ses approbations explicites ou implicites, ses qualités morales personnelles, la chronique des événements auxquels le prophète a participé (batailles, exiles, rencontres, etc.) Elle représente les pratiques religieuses surérogatoires hors du contexte des cinq (5) piliers de la loi islamique. Elle est la seconde source législative du Coran qui est la première source et permet de définir la loi islamique ou Shari’a. La partie la plus importante  de cette tradition est formée par les Hadiths.

 

            5.1.2- Hadith

Il peut se traduire par « conversation » ou « récit » ou « propos ». Dans la foi musulmane, il se rapporte aux propos, aux discours ou récits attribués au Prophète. Ce qu’il a dit, fait ou approuvé.

Maintenant la différence entre les deux termes. A un moment, ils étaient pratiquement les mêmes mais peu à peu on a réservé au mot Sunna, un sens plus spécialement religieux : la Sunna, c’est l’ensemble des Hadiths.

            5.2- La première Sunna.

Elle comporte les dimensions physiques, morales, spirituelles etc.

            5.2.1- La Sunna physique

Elle est liée aux règles de convenances ;par exemple : Ne pas engager des conversations vives pendant le repas, se rincer la bouche après le repas ou après avoir bu, observer toutes les règles de propriété, les règles vestimentaires, porter le voile portant le turban (coiffure orientale musulmane faite d’une bande  d’étoffe ceignant la tête), laisser les souliers à la porte etc. D’autres règles demandent que l’homme et la femme ne se mêlent pas dans les assemblées ou qu’une femme ne préside pas la prière devant les hommes ou qu’elle ne peut psalmodier le Coran. Mais ces deux opinions ne sont pas crédibles.

Il faut ajouter à cela des règles élémentaires que tout musulman doit connaître, entre autres : saluer, remercier.

            5.2.2 La Sunna spirituelle

Elle concerne  le «  souvenir de Dieu » et les principes du « voyage ». Elle contient toutes les traditions ayant trait aux rapports entre Dieu et l’homme. Ces rapports sont séparatifs ou unitifs, exclusifs ou inclusifs, distinctifs ou participatifs. De cette Sunna spirituelle, il faut distinguer rigoureusement un autre domaine, bien qu’il paraisse parfois  se confondre avec elle à savoirla Sunnamorale qui concerne avant tout le domaine fort complexe des rapports sociaux.

 

            5.2.3 La Sunna morale

Comme nous le disions tantôt, elle concerne le domaine complexe des rapports sociaux et n’entre pas dans l’ésotérisme au sens propre du mot, elle est de toute évidence étrangère à la contemplation des essences à la concentration sur l’unique réel. Elle est une adéquation directe ou indirecte de la volonté à la norme humaine.

 

5.3-La composition des grandes collections du Hadith

Du vivant de Mahommet, tout cas non envisagé par le Coran lui est  soumis et il le tranche avec l’autorité liée à sa qualité de prophète. C’est ainsi qu’après sa mort ses compagnons ont regroupé ses paroles, discours, gestes et faits en un ensemble qu’on appelle « Hadith ».En effet, ces Hadiths ont été regroupés dès les premiers siècles de l’Hégire en deux temps : D’abord suivant le contenu «le Matn »pour les trois premiers Califes (Abu Bakr, Oumar et Uthman), ensuite la chaîne des transmetteurs « l’Isnad » pour (Abu Dàwud, Tirmidhi, Nasa’i). Notons que seules six collections des Hadiths datant du IXe et Xe siècle de L’Hégire sont reconnues par les musulmans. Il s’agit des Recueils ; des Contes moraux ; des Proverbes ; des Maximes ; des Formules de Prière et des Ecrits Juridiques.

 

5.4-La question de l’authenticité

Pour connaitre l’authenticité de chaque Hadith, les savants musulmans élaborèrent une science de critique du Hadith. Cette science se cristallise en trois points à savoir :

  • La vérification de la chaîne des transmetteurs (L’Isnad) qui doit parvenir, jusqu’à la personne qui était présente au moment du fait décrit.
  • L’examen minutieux de la vie et du caractère de chaque transmetteur de la chaine, afin d’établir sa vertu, sa capacité de mémoriser et sa capacité de compréhension.
  • Le troisième critère concerne la crédibilité ou la croyance du transmetteur.

Par ailleurs les Hadiths les plus authentiques sont au nombre de six et c’est le fruit des recherches de : Malik ; Al-Bokhari; Muslim ; Al-Tirmidi ; Abou Dawoud ; Au-Nassa’i et Ibn Majah.

5.5 L’autorité des Hadiths

L’autorité des Hadiths découle ipso facto de leur authenticité. Par conséquent les six Hadiths considérés comme authentiques sont reconnus comme faisant autorité.

 

6. LES CINQ PILIERS DE L’ISLAM ET LA QUESTION

DE LA JIHAD.

6.1 Les cinq piliers de l’Islam.

La prière, le jeûne, l’aumône et le pèlerinage avec la proclamation du double témoignage de foi forment les cinq « piliers du culte » (Arcan al-dîn). Ces quatre dévotions ont souvent été comparées aux quatre angles formant la base d’une pyramide dont la shahada (profession de foi) serait le sommet.

 

  • la profession de foi (Shahada)

La formule de profession de foi musulmane comprend deux temps : d’abord la l’attestation de l’unicité de Dieu, la proclamation de l’Unique (Tawid) ensuite le témoignage rendu à la mission prophétique de Mohammed.

« J’atteste qu’il n’y a pas d’autres divinités que Dieu et que Mohammed est son prophète». Cette affirmation de l’Unicité est formulée dans le Coran,la Parolede Dieu. C’est donc Dieu lui-même qui atteste son unicité.

Parfois le musulman accompagne cette proclamation d’un geste, celui de pointer l’index vers le ciel. Il est récité chaque fois que le musulman doit affronter un danger, au moment de s’endormir et à l’heure de la mort. Il faut réciterla Shahadadevant les témoins pour devenir membre de l’Umma oula Communautémusulmane répandue à travers le monde.

 

  • La prière rituelle (Salât)

Mahommet a reçu ce rite de la prière lors du Mi’râj, son voyage à Jérusalem. Ainsi sur instruction de Dieu, il recommande cinq prières par jour. Les heures de la prière sont déterminées par la position du soleil.

  • 1-avant le lever du soleil (Subh ou asbaï) à 5h
  • 2-à midi, jusqu’au moment où l’ombre d’un homme est égale à sa hauteur. (Alassar) 13h
  • 3-l’après midi (‘asr ou asafar) 15h
  • 4-Après la disparition du soleil (Magharib) 18h
  • 5-A la nuit tombée (‘Isha ou Lichaï) 19H
  • La préparation à la prière.

C’est le muezzin qui invite à la prière. La préparation est très stricte. Il faut faire ses ablutions selon un rituel strict pour être en état de pureté légale, être débarrassé de ses impuretés. Les ablutions comportent 33 gestes accomplis dans un ordre bien précis. Ça concerne le lavage respectif des deux mains, de la bouche, du nez, du visage, des avant-bras, de la tête, des oreilles, des pieds. Les ablutions se font avec l’eau mais à défaut, on peut utiliser le sable. Il faut aménager un lieu sacré dans lequel on va s’isoler, se couper du monde. Notons que les cimetières et les abattoirs ne sont pas des lieux indiqués car souillés par le sang. Les ablutions peuvent être annulées par la sortie de l’urine, des excréments, du vent, les vomissements, le sang, le sommeil, la perte de connaissance, les attouchements du plaisir.

 

  • La Prière.

Elle comporte plusieurs Rak’a ou cycles : c’est une unité de mesure de la prière qui correspond à une suite programmée de postures, de formules de protection ou de bénédiction, de sourates à psalmodier et à méditer. Ils adoptent plusieurs positions dans la prière :

  • Debout avec les mains jointes sur la ceinture ; c’est une position verticale, un axe vers lequel Dieu fait descendre sa faveur et la répand sur la terre.
  • Inclination avec les mains sur les genoux.        
  • Prostration avec le front sur le sol : le croyant exprime son humilité devant Dieu. Il touche de son front la terre en signe d’adoration et d’offrande de ce qu’il a de plus noble, son intelligence.
  • Enfin la  position assise sur les talons. Tous ces gestes de la prière sont contenus dans la sourate22.

Les musulmans prient en direction de la mekke, représenté dans la mosquée par une niche appelé mihrâb. C’est le l’Imam devant le groupe qui guide la prière.

Le vendredi la prière est solennisée, tous les croyants se rassemblent ce jour et l’Imam prêche. Les cinq prières dites en arabe, la langue sacrée, sont une dette que l’homme doit à Dieu.

  • L’aumône légale  (Zakât)

L’aumône est une sorte d’impôt calculé sur la base des richesses possédées (troupeaux, capitaux, métaux précieux…) sauf sur les terres. Cet impôt annuel est destiné à financer les travaux collectifs, à secourir les pauvres, à édifier et entretenir les lieux de culte (coran9/60). Elle est aussi destinée à atténuer ou à effacer l’attachement aux choses d’ici bas.

Notons que l’institution dela Zakâtremonte au temps de Mahommet à Médine où les pauvres de la communauté, le nombre croissant des fidèles, le respect de l’étranger était devenu un souci majeur.

En dehors dela Zakâtobligatoire, l’aumône volontaire,la Zadaqaest instamment recommandée aux croyants dans le Coran etla Sunna. Beaucoupde musulmans sont très généreux pour s’acquitter de cette aumône à l’égard des pauvres et malheureux.

 

  • Le jeûne du Ramadhan (Syam ramdam)

Tout musulman sain de corps et d’esprit ayant atteint la maturité est tenu d’observer le jeûne durant le mois de Ramadhan. Ce jeûne est obligatoire. A la base de la prescription du jeûne, il ya le texte du Coran 2/183-187. C’est ce texte qui précise les conditions et les limites du jeûne.

Il se fait durant le neuvième mois de l’année lunaire musulmane, il dure entre 29 et 30 jours. Selon les termes même du Coran, le jeûne commence lorsque l’aube « permet de distinguer un fil blanc d’un fil noir » jusqu’à la nuit. Le croyant doit s’abstenir de toute boisson, de toute nourriture et de tous rapports sexuels entre le lever et le coucher du soleil. Durant ce temps, on ne peut rien avaler, même la fumée. On ne se parfume pas. Selon les sourates précités, il ya des allégements pour les jeunes, les vieillards et les malades. Ce jeûne se charge de plusieurs significations qui varient et s’ajoutent. On se souvient durant ce mois de la révélation du Coran  et de la proximité de Dieu (s. 2/186). Il ya l’expérience de la faim et la soif qui rappelle au croyant l’existence des pauvres. Le mois du jeûne est aussi une période de maîtrise de soi et d’exercice de volonté. Le Ramadan est le temps de la patience et de l’endurance pour Dieu.

A la fin du jeûne, il y a une fête appelé Aïd es Seghir qu’il ne faut pas confondre avec l’aïd el Kbir, la fête du sacrifice d’Abraham.

 

  • Origine du jeûne

Selon TABARI, chroniqueur du 9e siècle, le prophète remarqua que les juifs célébraient un jeûne, le10 du mois en appelant ce jour Aschoura. Le prophète leur demanda pourquoi ils distinguaient ce jour. Ils répondirent : c’est le jour où Dieu a fait noyer Pharaon dans la mer, et où il a délivré Moïse qui a jeuné ce jour pour rendre grâce à Dieu ; depuis lors, nous aussi nous consacrons ce jour au jeûne. Le prophète ordonna aux musulmans de jeûner eux aussi, en leur disant : «  je suis plus digne de suivre de mon frère Moïse, fils d’Amrân ». Ensuite, que les chrétiens jeûnaient pendant 50 jours, il désira avoir dans sa religion un jeûne pareil. A la fin du mois de Scha’bân de cette même année, Dieu établit le jeûne du mois de Ramadan en révélant le verset suivant : « O vous qui croyez, le jeûne vous est prescrit comme il l’a été à ceux qui vous ont précédés. » (s.2/179)

Le prophète interrogé sur l’époque  de ce jeûne de 30 jours reçut le verset suivant : « au mois de Ramadhan, dans lequel a été révélé le Coran. » (s.2/181).

 

  • Le pèlerinage à la Mekke (Hajj)

Tout musulman qui en a les moyens, doit se rendre au moins une fois à la Mekke. LeCoran l’y exhorte : s.2/196-199 et 22/27-30. Le Hajj s’effectue lors du 12e mois de l’année.

Le Hajj a un rituel très strict et dure quatre jours. Le musulman se rend àla Mekkeoù selon la tradition, Abraham a construitla Ka’ba, la «  maison de Dieu ». Ce qui domine le voyage jusqu’àla Mekk, c’est le thème du repentir.

Pour rentrer dans le territoire sacré il faut être en état de pureté. Pour cela le pèlerin fera les rites de l’ablution rituelle. Il portera un grand vêtement blanc sans couture, appelé l’Ihrâm. Il ne se rasera ni ne se lavera plus durant le Hajj. Les gestes du cérémonial sont très strictes :

  • Le Hajj commence le 7e jour du mois du pèlerinage, par un grand sermon du l’Imam dela Mekk.
  • Le croyant, après avoir récité les prières exprimant sa soumission à Dieu, se rend près dela Ka’ba. Il en fait sept fois le tour, en envoyant chaque fois un baiser à la pierre noire, dernière pierre venue du ciel selon la tradition. Pendant qu’il tourne autour de la pierre noire, il récite les prières de demande et de repentir.
  • Le pèlerin part ensuite devant une pierre sur laquelle Abraham aurait été juché pour construirela Ka’ba. Puis il va courir entre deux petites collines ; cette course commémore la fuite de Hagar et les pleurs d’Ismaël qui avaient été renvoyés par Abraham, sur demande de Sarah.
  • A leur retour, les pèlerins lancent des cailloux sur des stèles qui représentent les esprits mauvais. Symboliquement, le démon est lapidé.
  • Le Hajj se déroulant durant la fête de l’Aïd el kbir, on sacrifie le mouton pour commémorer le  sacrifice d’Abraham. On tue le mouton le 10 du mois du pèlerinage.

Nous apercevons que les thèmes et la plupart des rites du pèlerinage renvoie à la figure d’Abraham. La signification essentielle est la démarche de repentir et l’affirmation d’une soumission renouvelée à Dieu. Le pèlerin de retour dans sa famille et sa communauté jouit d’un prestige certain ; et ce retour est l’occasion d’une fête en famille avec les amis de celui qu’on appellera désormais  avec respect, le Hajj.

Notons que le Hajj a valeur de réaliser l’unité des musulmans sous plusieurs formes :

  • Unité historique : le temps d’Abraham est rendu présent par la répétition des gestes historiques
  • Unité spatiale, matérialisée par le rassemblement des membres épars de la communauté àla Mekke.
  • Unité sacrale de la personne humaine, restaurée dans son intégrité adamique par les rites de consécration qui purifient le corps.
  • Unité des centaines de milliers de croyants, hommes et femmes « créés d’une âme unique » (4/1), également « pauvres devant Dieu ; Seul Riche et digne de louange » (35/15) qui ont repondu à l’appel de leur maître et lancent vers le ciel le même cri de soumission : labbayka yâ Rabbî, labbayka, « me voici à toi Seigneur, me Voici ».

 

6.2 La question du Djihad

Pour le Coran, la guerre est une nécessité de l’existence, aussi longtemps qu’il y a dans le monde injustice, oppression et ambitions capricieuses. C’est pourquoi l’Islam reconnait la guerre comme un moyen licite contre les oppresseurs et les ennemis de la communauté musulmane. La guerre n’est pas un objectif explicite de l’Islam. C’est un dernier recours lorsque  dans une menace toutes les autres mesures de conciliation échouent.

La religion ne doit pas s’imposer par la force mais pacifiquement. Seulement dans la propagation de l’Islam, la traversée des frontières nécessite de faire la guerre. Il est aussi permis d’user de la force contre ceux qui se montrent menaçants et hostiles à l’Islam.

En somme pour les musulmans, l’Islam est une religion de paix par excellence. Considérer l’Islam comme religion faisant usage de force est une déformation. Mais en réalité dans la pratique, il exerce plusieurs types de violence (physiques, morales et psychologiques) pour forcer à la conversion.

 

7. Les articles de foi de l’islam

La dogmatique n’a pas la même importance en Islam que dans le christianisme. Il n’y a d’ailleurs pas à proprement parler de dogmes. Les disciplines reines de la Théologieislamique sont le commentaire coranique et le Fiqh (réflexion juridico-éthique).

Le credo islamique porte sur Dieu, les Anges, les Livres révélés, les prophètes, le jugement dernier et la vie après la mort et la prédestination. Il n’y a pas de confession de foi unique, mais chaque grand théologien a donné la sienne. L’une des plus classiques dans le sunnisme est.la confession de foi de Shams al-dîn al-Dhahabî (1274-1358) et celle de Ghazâlî.

Généralement, un vrai musulman doit accepter six articles de foi principaux. Ils constituent le Shahada c’est-à-dire le témoignage.

Premier Article: La croyance en Dieu (ALLAH)

Le musulman croit qu’Allah est le Seul Dieu véritable. Il s’agit d’un monothéisme strict. Il n’est pas question de trois Personnes en Dieu. Le musulman ne peut que mépriser la conception judéo-chrétienne de Dieu.

Deuxième Article: La croyance à l’existence des anges

Le musulman croit que les anges sont des instruments de la volonté de Dieu. Il croit que Mahomet a reçu sa révélation de l’ange Gabriel.

Troisième Article: La croyance aux Ecritures

Le musulman croit en l’inspiration de quatre livres: La Torah(les cinq premiers livres de la Bibles), le Zabur (les Psaumes), l’Injil (l’Evangile), et le Coran, qui est la révélation finale.

Quatrième Article: La croyance aux prophètes

Le musulman croit aux 28 prophètes d’Allah, Mahomet étant le dernier et le plus grand selon l’islam, il y aurait 124 000 prophètes (personne n’a jamais connu tous leurs noms). Ces prophètes sont apparus tout le long de l’histoire de l’humanité. Mais il n’y a que 28 prophètes principaux. Parmi eux, on peut citer Adam, Noé, Moise, David, Salomon et Jésus. Jésus n’est considéré que comme l’un des prophètes.

Cinquième Article: La croyance au jugement dernier et ale vie après la mort

Le musulman croit au jour du jugement dernier. Seuls ceux qui obéissent à Allah et à son prophète peuvent entrer au ciel. C’est en tout cas ce qu’ils espèrent. Tous les autres iront en Enfer. Ainsi ceux qui veulent devenir musulmans, doivent réciter le Shahada. Ils doivent témoigner qu’Allah est le Seul Dieu, et que Mahommet est son prophète. Tous les musulmans doivent pratiquer des bonnes œuvres, qui seront récompensées à la fin de leur vie. Si Allah se montre miséricordieux, le musulman entrera au Paradis. Cependant le coran enseigne qu’Allah est souverain pour accorder sa miséricorde et que personne ne peut être certain d’en bénéficier. Le seul moyen d’entrer directement au ciel, pour un musulman est de mourir au cours de la Djihad, la Guerre Sainte.

 

 

 

Sixième Article : Croyance à la Prédestination (Qada Wa-Qadar)

Le musulman croit que toutes les actions des hommes, tant libres (se lever, manger, boire, s’assoir…) que nécessaires (tomber par exemple) sont voulus par la volonté du Tout Puissant. Dieu sait tout ce qui arrivera dans l’univers avant même que cela n’ait lieu, et ce qui a eu lieu, l’est selon la volonté de Dieu, grâce à Lui qui créa toute chose avec mesure.

8. La conception musulmane du christianisme

8.1 Selon le Coran

Cette conception est essentiellement portée sur deux aspects du christianisme : son fondement et sa mission.

a) Son Fondement :

Entre musulmans et chrétiens, la difficulté est grande de parler de Dieu en termes équivalents.

Pour les musulmans :

Dieu ne peut pas être un en trois personnes. Ils rejettent le mystère chrétien dela Trinité.Parconséquent, Jésus n’est pas Dieu ; il n’est pas le Fils de Dieu, il est seulement le serviteur ou adorateur de Dieu.

En Islam, Jésus, fils de Marie, est un Messager de Dieu. Dieu a envoyé Jésus (ISSA) au peuple d’Israël pour lui rappeler la foi au Dieu Unique. C’est un prophète à la suite d’Abraham (IBRAHIMA) et de Moïse (MUSA). Le Coran souligne que Jésus est un Prophète parmi les justes (cf. Sourate 3, 39). Il continue en disant que Jésus n’est pas mort, il n’a pas été tué ni crucifié, on lui a substitué un sosie, mais Dieu l’a élevé au Ciel Par conséquent, Jésus n’est pas ressuscité.

Par ailleurs, le Coran dit qu’il n’y a pas de salut par ou en Jésus Christ. Il rejette le mystère chrétien dela Rédemption.Dansla Sourate2, 136, il est dit que le musulman ne doit avoir de préférence que pour Dieu seul ; ajoute-t-il, ce n’est pas Jésus qui peut nous sauver, ce qui nous sauve c’est seulement notre foi au Dieu Unique. La notion de faute universelle est étrangère à l’Islam ; chacun sera jugé par Dieu selon ses œuvres.

Par rapport àla Bible, le Coran est conçue comme l’expression définitive dela Révélation, la « récapitulation » et le « sceau » de toute prophétie ;la Torahde Moïse et l’Evangile de Jésus ne sont que l’expression des Révélations partielles, par surcroît déformées par les Juifs et les chrétiens.

Partout Jésus est présenté comme homme exceptionnel. Il est né miraculeusement dela ViergeMarie(MYRIAM) par le souffle de l’Esprit de Dieu, sans le concours d’aucun homme. C’est pourquoi le Coran appelle Jésus Parole de Dieu.

Dieu a fait de Jésus et de sa mère des signes pour montrer la puissance créatrice de Dieu et pour inviter le monde à se convertir.

A la fin des Temps, Jésus reviendra (Sourate4, 157-158) ; il parlera contre les "gens du Livre, Juifs et chrétiens qui ont rejeté la vraie doctrine". Mais il parlera en faveur de la doctrine du prophète Mahomet qui a été fidèle à la vraie Révélation.

L’Islam reconnaît Marie, mère de Jésus, qui fut miraculeusement enceinte. Pour l’Islam donc, Marie est la fille d’Imran et sa mère l’avait consacrée à Dieu dès sa naissance. Jeune, elle fut confiée è Zacharie et gardée dansla Maisonde Dieu. C’est là que l’ange Gabriel (Djibril) lui annonça qu’elle serait la mère de Jésus. Elle est restée vierge toute sa vie. Elle déclara  vraies les Paroles de son Seigneur et ses Livres. C’est pourquoi les musulmans honorent Marie et parfois même l’invoquent avec piété. Mais le Coran refuse d’associer Marie à  Dieu de quelque manière que ce soit.    

b) Sa Mission :

En parlant de la mission du christianisme, les musulmans affirment que le christianisme est une religion qui ne s’implique pas directement dans la vie des peuples. Il cherche à rejeter les cultures des peuples en leur imposant son système, surtout le catholicisme avec sa romanisation aigue en Afrique.

Le christianisme ne ramène pas au concret le problème des peuples. Il parle de la charité aux gens sans leur préciser efficacement les voies et moyens pour y parvenir.

Le christianisme surtout le catholicisme est une religion à problèmes. Tantôt c’est le donatisme, tantôt c’est des hérésies ; les données ne sont jamais unanimes et unifiées. Devant des problèmes réels à traiter, les conceptions ou les points de vue demeurent toujours divergents jusqu’à semer des divisions à grand fossé au sein de la religion.

Que peut faire d’important une religion qui déjà au début se voit divisée ? Le christianisme est une religion profondément de grands schismes. Or la mission de toute religion est de réunir, regrouper, rassembler les enfants de Dieu dispersés. Le christianisme est donc une religion superficielle : il parle, enseigne mais ne réalise rien concrètement.                                                                                                                                                  

8.2 Conception musulmane du christianisme selon la Sunna et la Tradition (les Hadiths)

Il est question ici de découvrir les idées essentielles du croyant musulman sur le christianisme  à partir dela Sunnaetla Tradition. Autrement, quelle conception donnent les musulmans sur le christianisme à partir de leur doctrine.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, rappelons d’abord que chez les musulmans :

  • ·La Sunnaet les Hadiths constituent  après le Coran la seconde source de leur doctrine, de leur loi et de leur piété. Le terme Sunna signifie « comportement traditionnel », qui s’oppose à « innovation ». Mais il s’agit ici plus précisément de la tradition concernant le prophète Mahommet, qui rapporte ses paroles, ses comportements voire ses silences entendus comme approbations tacites.C’est une référence de vie de tout croyant musulman.La Sunnaet les Hadiths sont donc le prolongement du Coran, le seul livre révélé.
  • · Ajoutons aussi que L’Islam est une religion qui s’attache non seulement au Coran mais aussi aux paroles, aux gestes et faits du prophète.

Partant  de ces deux rappels nous allons présenter cette conception musulmane en deux volets : la nature rituelle de l’islam et  la vision musulmane sur Jésus, Fondateur du Christianisme.

8.2.1 La nature rituelle de l’Islam

La Sunnaet les Hadiths respectent scrupuleusement l’accomplissement d’un rituel de gestes et de pratiques dans le culte  rendu à Allah. Toute personne qui n’observe pas tous ces rites extérieurs avant, pendant et après les actes de prières est un incroyant. Par suite,la Sunnaetla Traditionconsidèrent cette personne comme un insoumis à Allah. Dans cette catégorie de personnes, on y classe les chrétiens car dit-on, ils ne respectent pas les prescriptions rituelles recommandées parla Sunnaet la Tradition. C’est pourquoi tout croyant qui prie doit observer un cycle d’actes à caractère rituel (As-Salah) et les positions suivantes au cours de la prière : debout, inclinée, redressée, prosternée et assise ; en direction toujours dela Mecque. LaSunna etla Traditionreconnaissent à la suite du Coran que la prière dite par celui ou celle qui va à l’encontre de ces actes précités, reste invalide et non exaucée.

Dans le domaine toujours de la prière, les moments, les pratiques sont indiquées dansla Sunnaet les Hadiths. Et, tout croyant doit respecter ces critères. Sur ces prescriptions les chrétiens se mettent à l’écart et de ce fait ne sont pas considérés comme des soumis à Allah. Et sont à juste  titre des infidèles.

La propriété est de mise pour un croyant musulman. C’est pourquoi avant la prière, il faut se laver de ses souillures extérieures, signe du lavement des souillures intérieures par Allah. Or si une personne l’omet volontiers ou l’ignore, celle-là ne peut présenter un véritable culte à Allah. C’est pourquoi les chrétiens qui n’observent pas les trente trois gestes prescrit parla Sunnaavant le culte sont considérés comme des mécréants. Sur ce point, les chrétiens ne sont pas des priants.

Dans la pratique religieuse musulmane,la Sunnaprésente à ses fidèles des interdits alimentaires auxquels ils sont tenus de respecter avec rigueur. A propos tout   vrai musulman doit éviter la consommation de la viande du porc et des boissons alcoolisées. Le porc selonla Traditionaurait sauvé le prophète Mahommet de la soif en le guidant vers un point d’eau dans le désert. Et aussi la malpropreté de cet animal symbolise l’impureté.

 En dehors de la consommation du porc, la Sunna recommande à tous les disciples du prophète de ne pas consommer toute viande d’un animal non égorgé. Pour répondre à cette recommandation le croyant musulman évitera la consommation de toute viande suspectée. Il ne mangera pas un repas lui venant du dehors de sa maison s’il vit au milieu des incroyants. Non seulement le sang contient l’âme mais aussi au cours de l’immolation d’un animal ou d’une volaille, le croyant doit exécuter une prière.

C’est pourquoi certains croyants prudents déclinent tout simplement l’offre de leur entourage non musulman.

 

8.2.2 La conception musulmane sur Jésus

La Sunnaetla Traditioncomme le Coran, connaissent Jésus comme un des plus illustres messagers d’Allah. La foi en Jésus est une composante fondamentale de la loi islamique. Cependant, ses gestes et ses paroles ne sont pas à considérer au même titre que le dernier messager d’Allah. Car ce n’est pas lui la parole définitive d’Allah. Seul  Mahommet  reste  le prophète à imiter à tout point de vue dans la croyance musulmane. Bien que Jésus soit un messager il ne peut être un Dieu, ni un fils de Dieu. Sur ce point l’Islam s’écarte du Christianisme et le critique ; de même que sur les péripéties de la mort de Jésus. A propos de la mission de Jésusla Sunnal’assigne la prédication de la vraie religion et non le salut des hommes. Alors, il ne peut être  modèle, ni référence en termes gestuels et rites. C’est ainsi que ceux qui suivent Jésus comme Dieu et Fils de Dieu, se perdent du chemin prescrit par Allah et son véritable messager Mahommet. Ils n’ont pas la connaissance d’Allah,  et sont  par ce fait des incroyants, des infidèles et des insoumis selonla Sunnaetla Tradition. 

 

 CONCLUSION

Eu égard à tout ce qui précède, nous retenons que la foi islamique recommande de croire en Allah, en son messager le prophète Mahommet et en son livre saint le Coran. Cette foi se traduit en faits dans la pratique des six(6) articles de foi et les cinq (5) piliers de l’Islam, qui sont en sorte le fondement et la manifestation extérieure de cette religion. En dehors du Coran,la Sunnaet les Hadiths constituent la seconde source de cette croyance. Enfin, le monothéisme islamique ne considère pas Jésus comme Dieu ni Fils de Dieu, mais un prophète parmi tant d’autres. Par conséquent,  le Christianisme est une religion mal comprise et abusée selon cette croyance. Elle affirme aussi que le  Christianisme est un ensemble  d’enseignements paradoxes auxquels il ne faut pas prêter foi ; car il n’a pas profité avec le temps la nature humaine. Le but de l’Islam est donc de montrer  à l’homme  la voie de la félicité terrestre et céleste : par la connaissance d’Allah créateur des mondes.

 

INTRODUCTION

La notion d’obligation morale est essentielle dans l’Islam où il existe un code de conduite, avec ce qui se fait et ne se fait pas. Pour la plupart des musulmans, l’éthique signifie des normes et des règlements de vie quotidienne plus qu’un système théorique.

Cependant, les divergences concernant l’interprétation de la loi islamique et les moyens à mettre en œuvre pour vivre le coran et la sunna conduiront à la formation de diverses écoles juridiques.

Dans la première partie de notre exposé, nous présenterons les éthiques islamiques en nous basant sur trois sources à savoir : le coran, le Hadith et la vie de Muhammad.

Ensuite, nous aborderons les écoles juridiques, les règles alimentaires, le droit de la famille-le statut des femmes, le mariage, l’éducation des enfants et la vision islamique de la vie, de la naissance à la mort.

 

9. Les éthiques islamiques

9.1 Selon le coran

9.1.1 La commanderie du bien

Quand le coran, dans les sourates médinoises, entend sertir d’un trait décisif la figure de la communauté, il insiste d’un même mouvement, sur le témoignage de la foi en Dieu et sur les règles impérées de l’agir humain : « Vous êtes la communauté la meilleure qu’on ait fait surgir pour les hommes : vous commandez le bien, interdisez le mal ».[7] Quelques versets plus loin, le texte précise les conséquences : « Ils croient en Dieu et au dernier jour ; ils commandent le bien et interdisent le mal, se hâtent dans les bonnes œuvres, et ils sont parmi les vertueux ».[8]

 

            9.1.2 Contenu de la commanderie du bien

Ibn Taymiyya explicite : « Ordonner le bien, c’est veiller à ce que les musulmans fassent les prières prescrites, s’acquittent de l’aumône légale, du jeûne, du pèlerinage, à ce qu’ils soient sincères, loyaux, reconnaissants envers leurs parents et entretiennent de bonnes relations avec les voisins »[9]. Le Muhtasib veille à l’accomplissement de ses devoirs. Par ailleurs, il intervient dans les écoles contre les maîtres qui battent leurs élèves, reçoit les plaintes des esclaves mal nourris ou maltraités, empêche les propriétaires d’animaux de surcharger leurs bêtes. Au marché et dans les échoppes, il surveille l’honnêteté des transactions commerciales et des fabrications artisanales, vérifie les poids et mesures, dépiste les fraudes et les malfaçons, dénonce les prix abusifs.

Pour se faire aider à contrôler les divers métiers, il désigne les prévôts (amim, arif) des corporations qui, chacun dans leur secteur, surveillent la qualité et l’équité des services rendus à la clientèle.

Il y a d’autres droits que le coran prescrit d’observer : hospitalité, protection de l’orphelin et du faible, fuite de la débauche, respect de la famille et des biens d’autrui, respect de la vie humaine, et pour tout résumer en une phrase, être fidèle à la parole donnée. « O, vous qui croyez, soyez fidèles à vos engagements »[10]. Il s’agit des engagements vis-à-vis de Dieu et des engagements vis-à-vis des hommes. La fidélité au pacte qui constitue la communauté musulmane sera la perfection de la justice.

 

            9.1.3 Le salut de l’homme : péché et repentir

Les écoles musulmanes seront d’accord pour voir dans les textes coraniques la norme de la moralité. Et ainsi : accomplir le bien conformément aux prescriptions divines, c’est « obéir à Dieu ; faire le mal c’est lui désobéir ». L’acte mauvais, la prévarication ‘’khatâ’’ est essentiellement désobéissance ‘’ma’ssiyya’’.

C’est ce dernier terme qu’il convient de mettre en regard de la notion chrétienne du péché. La dominante de l’islam fera avant tout du péché une désobéissance à la loi de Dieu. Certes Dieu, immuable et inaccessible n’en subit point l’atteinte. L’image est fréquente du sultan souverain absolu et de son esclave. Aucun acte de l’esclave ne saurait porter atteinte à la personnalité du sultan. Si l’esclave désobéit, le sultan peut à son gré et selon ce qu’il jugera bon, pardonner dans sa mansuétude ou châtier par sa justice. Une désobéissance à Dieu ne saurait atteindre Dieu lui-même ; elle n’en lèse pas moins ‘’les droits de Dieu et des hommes’’ tels que Dieu a chargé sa communauté de la faire observer sur terre. Et Dieu a maintes fois affirmé dans le coran son amour de bienveillance pour le serviteur qui lui obéit : « car Dieu aime tous ceux qui font le bien »[11].

La tradition musulmane a toujours reconnu, sur le plan pratique et juridique des responsabilités tenues pour valables, deux sortes de fautes : les unes appelées « petites », les autres « grandes ». La distinction ne recoupe pas celle de la chrétienté entre « péchés véniels » et « péchés mortels ». Ou plutôt le seul péché mortel au sens strict est pour l’islam le reniement de la foi. Si le reniement reste intérieur l’impie sera toujours « croyant aux yeux des hommes », mais son jugement est remis à Dieu seul qui connaît les cœurs, et qui tient les « hypocrites en abomination ».[12] S’il s’agit d’une apostasie extérieure le châtiment terrestre de la communauté, en attendant le châtiment devra s’abattre sur le coupable.

Mais la distinction entre « grandes » et « petites » fautes ne s’établit pas sur le plan de l’ « aversio a Deo et de la conversio ad creaturam ». Il ne s’agit pas, pour les grandes fautes, d’une perte de cette participation à la vie divine qu’est la vie de grâce.

Il s’agit de la désobéissance à des prescriptions données par Dieu comme essentielles. Notons, cependant que la non pratique des devoirs cultuels obligatoires ne constituent pas de soi, et pour chaque acte omis, autant de grandes fautes. Il faudrait pour devenir tel, qu’elle fut le signe d’un mépris délibéré des commandements de Dieu ou d’un abandon de la foi.

Les grandes fautes sont : l’apostasie et le refus de la foi, accuser le prophète de mensonge ou l’injurier, le meurtre d’un être humain que Dieu défend de tuer, la fornication ou l’adultère, les mauvais traitements des pères et mères, la magie noire, la calomnie grave, la fuite le jour de l’attaque, l’usure et autres semblables. Beaucoup d’auteurs y joindront l’usage des boissons fermentées, et le vol s’il est important. Nous trouvons ici la réplique négative des actes dont la « commanderie du bien » prescrivait l’accomplissement. Ces diverses fautes tombent sous le coup de « hudûd » les peines corporelles et revêtent un caractère social ; si les droits des hommes sont seuls en cause, il pourra suffire d’une réparation de caractère privée : mais la faute, qu’elle soit publique ou privée châtiée par la justice des hommes ou ignorée d’elle, reste une désobéissance personnelle à la loi positive divine, tant que le coupable ne s’est pas en son intime, dûment repenti. Les docteurs musulmans sont formels : toute grande faute, pour être effacée doit être suivie de repentir (tawba). Or trois conditions essentielles sont requises pour que le repentir soit valide :

 - quitter les conditions du péché

 - le regretter eu égard à Dieu seul, « pour la face de Dieu » (li waj allah) et non pour des motifs de crainte égoïste.

 - avoir la ferme résolution de ne plus jamais le commettre.

A l’égard de Dieu, il n’est point de réparation, puisque le péché ne l’atteint pas. Mais si la désobéissance à Dieu entraîne une injustice à l’égard des hommes, il est obligatoire de réparer cette dernière. Si le coupable en est absolument empêché, son repentir sera valide à la mesure de sa sincérité. A lui d’élever à Dieu d’abondantes prières pour qu’au jour du jugement ceux qu’il a lésés lui remettent sa peine.

 

            9.2 Dans le hadith

Le hadith donne sur les croyances comme sur les actes du culte prescrits dans le coran, une foule de prescriptions historiques, formelles, pratiques. Il contient de précieuses données sur des directives spirituelles et morales applicables aux diverses circonstances de la vie individuelle et sociale. Il rapporte parfois des traits du comportement de Muhammad : valorisées et transportées jusqu’aux confins du monde musulman, les pratiques telles que, des convenances qui règlent l’accueil de l’hôte, la préparation et consommation des repas, le vêtement, l’hygiène et la toilette corporelles (usage du henné et certains parfums, façon de couper les cheveux et les barbes)[13].

Selon le hadith, tous les hommes sont égaux comme les dents du peigne du tisserand, pas de différence entre le blanc et le noir, entre l’arabe et le non arabe, si ce n’est leur degré de crainte de Dieu. L’enfant naît musulman, car l’islam est la religion naturelle qui s’adresse à tous les hommes ; ce sont ses parents qui le font juif ou chrétien. L’islam consiste aussi en un ensemble de pratiques religieuses, en une morale à suivre. Il comporte une armature simple et puissante qui, en vertu d’une forte pression sociologique, encadre rigoureusement ses adeptes et assure l’unité parmi eux. Cette éthique repose sur cinq piliers :

* La profession de foi : shah ada

* La prière rituelle : salat

* L’aumône : zakat

* Le jeûne du mois de ramadan

* Le pèlerinage : hajj

 

9.3 A partir de la vie de Muhammad

L’éthique musulmane selon la vie du Saint prophète Muhammad a une dimension plurielle. Elle porte pour l’essentiel sur la pureté, les relations avec Dieu et avec les voisins dont les parents, les épouses, les esclaves.

9.3.1 Pureté d’âme et propreté corporelle

Contrairement à la plupart de ses contemporains, Muhammad ne jurait jamais. Il apportait un soin méticuleux à la propreté de son corps. Aussi exigeait-il que les mosquées, seuls lieux de rassemblement soit le plus propres possible.

Par ailleurs, il insistait que les rues soient propres et débarrassées de tous débris, cailloux et tous les autres articles susceptibles de gêner le passage ou d’être malodorants. C’est ainsi qu’il disait que quiconque aide à garder les rues et routes propres gagne un mérite spirituel aux yeux de Dieu.

9.3.2 Une vie simple

Muhammad avait un goût extrêmement simple en ce qui concerne la nourriture et la boisson. Il n’exprimait jamais de mécontentement si la nourriture était mal préparée, pour éviter une déception à la personne qui l’avait préparée. Il recommandait la patience dans l’adversité. Aussi, si l’on avait un choix à faire entre deux actions, il faut préférer la plus facile, pourvu qu’elle soit au-dessus de tout soupçon d’erreur ou de péché.

Très optimiste, il était contre l’arrogance, la vanité et l’orgueil. Il gardait une parfaite maîtrise de soi, écoutant chacun avec patience.

Muhammad avait un grand esprit de partage ; Abir Huraira rapporte que le saint prophète tenait beaucoup à ce que l’on ne se rendît jamais chez quelqu’un prendre un repas sans y avoir été invité. Il remarquait que la nourriture d’un homme devrait suffire toujours pour deux. En bref, il avait beaucoup de considération envers ses voisins. Aux voisins, on ne doit adresser aucune parole mauvaise ; quand on ne peut pas leur adresser de paroles vertueuses, il est préférable de se taire. Il conseillait de ne chercher que la compagnie de gens vertueux : pour lui, le caractère de l’homme prend la couleur de la compagnie qu’il fréquente.

Muhammad était prêt à pardonner les fautes et les erreurs de chacun. Il recommande de ne pas manifester de curiosité, mais penser du bien les uns des autres : « Evitez de penser du mal des autres…, ne soyez pas curieux, ne vous donnez pas de sobriquets l’un à l’autre par mépris, ne soyez pas envieux les uns des autres et n’ayez pas de mauvais sentiments les uns envers les autres. Que chacun considère les autres comme ses frères. »

En d’autres termes, l’on ne doit pas intervenir dans les affaires qui ne le concernent pas, et ne doit en aucun cas critiquer les autres. Ceci servira la cause de la paix et de l’ordre dans le monde. Car, une grande partie de nos ennuis est due à la tendance qu’ont la plupart des gens à s’immiscer dans les affaires d’autrui, et au contraire, à ne pas offrir l’assistance aux nécessiteux en détresse. S’il arrivait qu’un membre de la communauté n’ait pas de quoi régler toutes ses dettes, tous les membres participaient par une assistance mutuelle par souscriptions.

9.3.3 Ses relations avec Dieu

La vie est sacrée, inviolable, comme l’honneur et le bien d’un autre musulman. Dieu ne regarde pas les attitudes extérieures, mais les cœurs. Il enseignait qu’aucun homme ne doit désirer la mort, c'est-à-dire sa propre mort (suicide). En effet, s’il est bon, en vivant plus longtemps il pourra augmenter le nombre de ses bienfaits ; et s’il est mauvais, il peut, s’il a plus de temps, se repentir de ses méfaits et s’engager sur la bonne voie.

Muhammad était très austère : il passait par exemple des nuits entières en adoration tel que le matin il avait les pieds enflés. Il n’approuvait pas qu’on dise la prière ou qu’on rende le culte comme s’il s’agissait d’une corvée, par ailleurs, il était très jaloux de l’honneur de Dieu.

Le saint prophète recommandait la tolérance en matière religieuse. Cependant, il conçoit la pénitence comme inadéquate : le fait de s’abstenir de toute nourriture (sauf lorsque cela est prescrit ou recommandé) peut revenir au suicide et constituer ainsi un péché. Pour lui donc, manger à l’excès ou ne pas manger du tout constituent des actes immoraux. Voilà pourquoi il faut être modéré en tout.

 

9.3.4 Traitement des femmes, des esclaves, des parents et des pauvres.

Muhammad tenait beaucoup à améliorer la condition de la femme, à lui assurer un traitement juste et équitable et une place digne d’elle. Jusque là, en effet, la femme n’était qu’une pauvre esclave, livrée aux caprices du maître ; elle était dans une totale dépendance. Notons au passage que l’Islam est la première religion à accorder à la femme le droit d’héritage. Dès lors, il insistait pour qu’on donnât une bonne éducation aux filles.

Le prophète promeut aussi la sauvegarde des intérêts des pauvres et des nécessiteux. Il exhortait à traiter les esclaves avec bonté. Ou du moins, on ne devait exiger d’un esclave que des tâches qu’il pouvait accomplir facilement ; en voyage, le maître doit partager sa monture avec lui : « Les esclaves sont tes frères et la source de ta puissance ». Le maître doit aussi le nourrir de ce qu’il mange lui-même, et l’habiller de ce dont il se revêt.

Aussi, il faut traiter les parents avec bonté : les soigner, surtout les plus âgés, un moyen pour s’attirer la grâce de Dieu.

9.3.5 Equité, justice et transactions.

Les Arabes avaient un penchant pour le favoritisme. Cependant, Muhammad était juste, appliquant la même peine à tous ceux qui en venaient à enfreindre aux commandements, traitant tous les prisonniers de la même manière, même ceux de sa famille ou de son clan.

Son peuple le reconnaissait comme « Le Loyal » et « Le vrai » (Hishâm). Au cours des siècles de l’histoire arabe, en effet, seul le Prophète de l’Islam se vit attribuer ces titres.

Il combattait la thésaurisation de l’argent ou de l’or, expliquant que c’était au détriment de l’intérêt des couches les plus pauvres de la communauté.

Il recommandait très vivement l’honnêteté en tout, notamment dans les transactions : « Celui qui ne fait pas de transactions justes ne peut jamais devenir un membre utile de la société », disait-il un jour. Aussi, faut-il inspecter toujours les marchandises avant de les acheter ; en plus il ne faut pas accumuler les marchandises pour provoquer la hausse des prix.

10.1 La loi islamique et les écoles juridiques

Dès les IIème et IIIème siècles de l’hégire, des écoles juridiques se sont formées. On en distingue quatre principales dont le nom est lié aux fondateurs, leurs divergences portent sur les moyens à mettre en œuvre pour vivre le Coran et la Sunna. Cependant il n’y a pas de divergence doctrinale majeure qui mettrait en cause l’unité de la loi des musulmans liée au sunnisme.

10.1.1 L’Ecole hanafite

Fondée par l’Iranien Abû Hanafâ (699-767). On a coutume de présenter le hanafisme comme l’école juridique aux tendances les plus larges.

C’est l’école la plus libérale qui insiste sur le jugement personnel du croyant, sur la recherche du mieux. Elle ne limite pas le consensus des docteurs à ceux de Médine seulement. En plus elle fait place au raisonnement par analogie (qiyâs) : rapprocher un cas nouveau d’un cas déjà résolu avec une marge de choix de la solution la meilleure.

Elle prédomine en Turquie, Inde, Chine, Syrie et Afghanistan.

10.1.2 L’Ecole malikite

Fondée par Malik ibn Anas (712-796). On essaie davantage de chercher le consensus des savants plutôt que de se fier à la libre opinion des croyants. La jurisprudence qu’elle développe tient compte des coutumes locales des régions où elle s’est répandue, surtout en Afrique du Nord et en Afrique Noire.

10.1.3 Ecole shafiite

Fondée par Shafi’î (767-820) né à Gaza et mort au Caire. Elle fait place au consensus des docteurs d’une époque donnée en plus du coran et de la Sunna. Cela aboutit à une sorte de pragmatisme qui a permis des développements divers, par exemple le culte de Muhammad et des savants. Cette école met en valeur le consensus de la communauté plus que celui des savants. Cette école s’étend de l’Egypte au Yémen, au Golfe, à l’Afrique Orientale et en Inde.

10.1.4 Ecole hanbalite

Fondée par les disciples d’Ibn Hanbal (780-855) en s’inspirant de son enseignement. On la considère comme particulièrement rigoriste du fait de son opposition à toute ‘’bida’’ (innovation), et de son recours constant aux seuls textes du Coran et dela Sunna. Le jugement personnel s’applique à ces deux sources en cas de stricte nécessité dans la ligne des « pieux Ancêtres » (les meilleurs représentants des premières générations de l’Islam).

10.1.5 L’école jafarite ou imâmite (chiite)

L'école juridique (madhhab) de la secte chiite usuli dite jafarite est une école d'interprétation du fiqh du Coran d'inspiration chiite usuli (contrairement aux quatre grandes écoles sunnites). Elle se dit fondée par Ja’far as-Sâdiq (702-765), le sixième    imâm-duodécimain. 
 La jurisprudence de l'école jafarite d'inspiration 'usuli n'est pas très éloignée de celle des quatre écoles sunnites. L'Imâm Ja'far as-Sâdiq fut le professeur d'Abou Hanifa, fondateur de l'école juridique (sunnite) appelée hanéfisme. Le 6 juillet 1959, Mahmoud Chaltout, recteur dela Mosquée al-Azhar du Caire - l'une des références de l'islam sunnite moderne - délivre une fatwa historique reconnaissant le jafarisme (Ja’fari) ou ach-Chia al-Imamiyya al-Ithna ‘Achariyya (c'est-à-dire le douzième imam des chiites) comme une madhhab, une école juridique musulmane qui est religieusement correcte à suivre dans le culte, comme peuvent l'être d'autres écoles de pensée sunnites. La grande majorité des sunnites seront contre cet avis.

On distingue deux groupes de Chiite au sein de cette école : les duodécimains et les oulémas. Le chiisme duodécimain est le chiisme "historique" : il est majoritaire en Irak (qui a sur son territoire plusieurs villes saintes dont Kerbala), en Iran où le chiisme est religion d'État, ainsi que parmi les musulmans du Liban. Les Duodécimains ne s'éloignent pas fondamentalement du sunnisme et ils ont été reconnus musulmans par l’institut Al-Azhar du Caire, la plus connue des autorités sunnites du monde.

Pour les duodécimains, depuis l’occultation (ghayba) du douzième imâm, les hommes ne peuvent pas se réclamer d’une autre autorité et ils sont donc libres par rapport au pouvoir temporel en place. Il y a donc une séparation du spirituel et du temporel.

Les Oulémas jouent un grand rôle dans la révolution. La doctrine n’est pas figée car le douzième imâm est toujours vivant : malgré son absence physique, il informe à sa communauté l’expression de sa volonté. L’interprétation reste donc ouverte dans le chiisme et les problèmes nouveaux peuvent recevoir une solution nouvelle. Selon les critères du savoir théologique, les Oulémas peuvent interpréter les signes de l’Imâm. Les autres membres de la communauté se contentent d’imitation (taqlîd) et d’une lecture littérale du coran. Vision idéaliste de la fin des temps, l’imâm caché renvoie à une face cachée de la révélation. Il faut faire un effort pour arriver à trouver et à comprendre l’ésotérique, au-delà de ce qui est visible. L’école jafarite est implantée en Iran, en Irak, au Liban, en Afghanistan et dans quelques républiques de l’ex-URSS.

10.2 Les règles alimentaires

Ici les règles alimentaires sont celles qui pour la plupart interdisent de manger la viande de certains animaux. Mais comme il s’agit d’aliment à prendre, il est vivement recommandé que tout repas commence au nom d’Allah et finisse par une louange à Allah qui sera dite. Il est demandé de manger avec la main droite, non pas avec la gauche.

Le musulman ne doit pas manger la viande d’une  bête morte naturellement non égorgée : la bête étranglée ou tombée d’une hauteur, dévorée à moitié par une bête féroce, non égorgée avant sa mort. De même, la viande des animaux égorgés par d’autres que les musulmans comme les Juifs ou les Chrétiens. Le sang, la viande de porc, la viande des ânes domestiques, la viande sur laquelle on a invoqué le nom d’une chose ou d’une personne ou sacrifiée à autre divinité ne constituent pas le régime alimentaire musulman. Encore la viande des bêtes féroces comme les lions, les chiens…, des oiseaux carnassiers attaquant avec leurs serres, des animaux qui mangent les impuretés n’entrent pas de même dans la ration alimentaire musulmane. Toute nourriture gâtée par les ordures et non lavée avec de l’eau, les mets toxiques nuisibles au corps, l’alcool et toutes les espèces de narcotique sont interdits aux musulmans. Cependant la viande des animaux marins morts n’est pas interdite.

 

10.3 Droit de la famille-Le statut des femmes, le mariage, la famille et l’éducation des enfants.

10.3.1 Le statut des femmes

En proclamant que Dieu aime la justice et la miséricorde, qu’un châtiment frappera les oppresseurs, que seront récompensés au jour du jugement ceux qui respectent les droits de la veuve et qui secourent les opprimés, le prophète Muhammad apportait un message dont l’esprit tend à instaurer un climat de respect à l’égard de la femme dans la mesure même où la Parole révélée proclame le droit des plus faibles et appelle les croyants à les respecter.

D’une façon plus explicite, plusieurs textes coraniques affirment que la femme est l’égale de l’homme devant Dieu, qu’elle est appelée à la foi et, par là même, au « bonheur en ce monde et dans l’autre. » Nombreux sont les versets du Livre Saint tels que ceux-ci : « Dieu a promis aux croyants et aux croyantes des jardins où coulent des ruisseaux. Ils y demeureront immortels. »[14]

« Oui, ceux qui sont soumis à Dieu et celles qui lui sont soumises, les croyants et les croyantes, les hommes quivivent dans la piété et les femmes patientes, les hommes et les femmes qui font l’aumône, les hommes et les femmes qui jeûnent,les hommes chastes et les femmes chastes, les hommes et les femmes qui invoquent souvent le nom de Dieu, voilà ceux pour lesquels Dieu a préparé un pardon et une récompense sans limite ».[15] Cependant, d’autres passages semblent contredire les versets précités. C’est ainsi qu’il est dit, dans le livre saint de l’islam, que « les hommes ont prééminence sur les femmes », que l’époux peut répudier son épouse, qu’il peut avoir quatre femmes légitimes, que la part de l’homme doit être supérieure à celle de la femme dans la répartition des héritages. Le Coran déclare même : « Admonestez celles dont vous craignez l’infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les, mais si elles vous obéissent, ne leur cherchez plus querelle ».[16]

Ces passages transmis par Muhammad sont formulés en fonction des us et coutumes de la société à laquelle il s’adressait. Il ne bouleversa pas l’éthique conjugale et familiale de ses contemporains. Il se contenta de l’aménager, de l’humaniser selon les exigences de la foi nouvelle. C’est ainsi que la polygamie et la répudiation ne furent pas « instaurées » par le coran mais réglementées avec précision par de nombreux versets du livre saint qui précisent soigneusement les conditions et les limites : « Epousez, comme il vous plaira, deux, trois ou quatre femmes ; mais si vous craignez de ne pas être équitables envers elles, n’en épousez qu’une seule »[17]. « La répudiation peut être prononcée deux fois. Reprenez donc votre épouse d’une façon convenable ou bien renvoyez-la décemment »[18]. « Quand vous aurez répudié vos femmes et qu’elles auront atteint le délai fixé, ne les empêchez pas de se marier avec leurs nouveaux époux, s’ils se sont mis d’accord conformément à l’usage »[19]

 

10.3.2 Le mariage et la famille

Le mariage est certainement une notion importante dans le Coran, à la fois du point de vue quantitatif et du point de vue qualitatif. D’autre part le mariage est un des dons privilégiés de Dieu, tant dans ce monde-ci que dans l’autre : « Une des récompenses du croyant au paradis sera d’être marié à des ‘’hourris’’ aux grands yeux »[20].

L’insistance sur le thème du mariage est visiblement due à l’idée d’encadrement de la sexualité. Ceux qui n’ont de rapports qu’avec leurs épouses et leurs concubines sont mis au même plan que ceux qui font la prière et donnent l’aumône. Ce dernier trait devenant, par ailleurs, la définition même du musulman. Dieu sait que le mariage correspond à un besoin humain. En islam, le mariage est plus qu’un droit, il est une obligation. L’islam n’accepte jamais le célibat. Le mariage est la meilleure condition de la chasteté du regard et de la discipline des sens. Si l’on ne peut se marier, on devra pratiquer le jeûne ; on y trouvera une aide. Le prophète dit : « Moi qui plus que vous crains et vénère Dieu, je jeûne et j’interromps le jeûne ; je prie et je dors, et j’ai épousé des femmes. Quiconque se détourne de la voie que j’ai tracée n’est pas des miens. »

Toutefois l’islam refuse l’inceste car il inclut non seulement les liens de sang directs, mais encore les liens par alliance ainsi que la parenté de lait. Aussi la fornication fait l’objet d’une peine légale (hadd) : les fornicateurs sont flagellés de cent coups de fouet, et d’une stigmatisation sociale : le fornicateur n’épousera qu’une fornicatrice.[21]

Les droits portés sur les modalités du mariage se figurent ainsi :

Pour être conclu tout mariage suppose l’offre du tuteur matrimonial ou de son représentant, qui dit : « je te donne en mariage » ou « je te donne pour épouse ». Ensuite suivra l’acceptation (quabûl) du mari, ou de son représentant, qui dit : « j’accepte » ou « me voici marié ». Le père peut marier, sans leur consentement, tous ses enfants impubères, que ce soient des garçons ou des filles, et ses filles encore vierges. Il lui est recommandé de demander le consentement de ses filles pubères. Notons que le mariage en islam exige la dot qu’on doit verser à la femme afin qu’elle n’apparaisse pas comme une fornicatrice.

La famille musulmane est une famille large. Aussi la polygamie est autorisée. En plus le coran prône l’autorisation de posséder des concubines parmi les esclaves. Un homme a droit à quatre femmes en plus des concubines. La répudiation est accordée aux hommes. Un homme peut exiger la répudiation de sa femme sauf s’il est en état de violence ou de la folie. Mais la répudiation est valable quand elle émane d’un homme en état d’ivresse. Pour les enfants, ils demeurent parmi les jeux, amusements et veines parures dans l’acquisition des richesses du monde ici-bas, les attributions de bonnes choses que Dieu consent au croyant afin qu’il ne croie plus au faux et ne nie point le bienfait de Dieu. Ces derniers ont des droits et des devoirs envers leurs parents qui leur doivent l’éducation.

 

10.3.3 L’éducation des enfants

D’après la pensée islamique, les enfants, qu’ils soient filles ou garçons, sont considérés comme des richesses, des éléments de bonheur de ce bas monde. Les enfants sont des signes de bonne nouvelle et de bien ; c’est un don d’Allah. Il revient aux parents de droit de les éduquer pour qu’ils soient de bons musulmans. En effet, l’islam impose aux pères de prendre en charge l’entretien des enfants et plus spécialement des filles. C’est un devoir des parents d’élever leurs enfants dans l’obéissance. Dans les prescriptions de l’islam, l’éducation des filles est très soulignée. La fille est considérée comme le reflet de l’honneur de la famille, d’où la sévérité de son éducation, plus fondée sur la tradition sociale. Les recommandations en faveur d’une bonne éducation des filles sont insistantes : l’équité, la démonstration affective, la justice, le respect sont les mots clés qui doivent régir la relation entre l’enfant fille et ses éducateurs. Il revient aux enfants aussi d’obéir aux parents. L’obéissance aux parents, dit le prophète est une porte du paradis et même plus que ça, c’est une condition pour rentrer au paradis. Le prophète dit : « Le père est la porte du milieu du paradis, à toi de choisir de la garder ou de la perdre. L’enfant pour être un bon musulman a le devoir d’obéir aux parents dans tout ce qu’ils ordonnent ou tout ce qui est possible tant que ça ne s’oppose pas à la religion. Car la règle dit : pas d’obéissance aux créatures dans la désobéissance au créateur. Il faut être modeste devant ses parents, être humble, miséricordieux, avoir de la compassion pour eux.

Les enfants n’ont pas le droit d’appeler leurs parents par leur prénom. Il faut dire « abi » ou « ammi » et pour les jeunes arrêter de les appeler le daronne. Il faut les soigner lorsqu’ils sont malades, les nourrir, les vêtir. 

 

10.4 La vision islamique de la vie, de la naissance à la mort.

10.4.1 Dieu : auteur de la vie.

L’auteur de la vie est l’Etre suprême. C’est le créateur et conservateur de l’univers adoré dans diverses religions monothéistes. La durée de ce bas monde est longue.

On y vit pour un certain temps puis on le quitte. L’échéance de notre vie est, quant à elle courte. La vie d’ici bas n’est en effet qu’un passage dans ce monde où nul n’est éternel et où les peines et les plaisirs se succèdent. Dieu exalté dit : « chaque âme goûtera la mort »[22]

La vie d’ici bas nous fait rire et pleurer. L’être est heureux, parfois malheureux. Le sage est celui qui comprend la valeur et la réalité de cette vie. Le musulman doit se préparer avant que la mort ne le surprenne, alors qu’il risque d’être absorbé par le tourbillon de la vie. Combien de personnes se sont endormies sans jamais se réveiller ? Combien de malades ne se sont pas remis de leur maladie ? Toute existence a une fin que nul ne peut repousser.

Il est du devoir du croyant de réprimer les différentes tentations qu’il rencontre dans la vie en se rappelant le  ‘’destructeur des plaisirs’’, c'est-à-dire la mort. Il est de la responsabilité personnelle de chaque musulman d’affirmer au plus tôt son repentir, de renoncer à toute désobéissance aussi minime soit-elle, de faire fréquemment des actes de bienfaisance, de bien réfléchir avant d’agir. Le salut de l’autre monde dépend de la foi et des œuvres pies. Car, la vie présente est le lieu du labeur, et là bas celui de la récompense. L’homme est le régisseur de l’ordre sur cette terre que Dieu a mis à sa disposition. Il l’a chargé de l’adorer sans rien lui associer.

 

10.4.2 La mort.

L’existence de tout être est limitée, tous les êtres humains sont voués à disparaître. Parmi les vérités connues, on peut citer celle qui affirme que l’être humain est né sans l’avoir voulu et qu’il n’a aucun pouvoir sur sa destinée où celle des autres. Cela ne dépend que de la volonté de Dieu, l’Unique. L’homme ne peut que se soumettre à cette vérité.

Aucun obstacle n’entrave l’ange de la mort chargé de prendre l’âme au moment du décès. Cette affirmation nous invite à faire provision d’œuvres pieuses et bienfaisantes pour un jour où rien ne servira, ni argent, ni enfant, sinon d’aller vers Dieu avec un cœur pur. De même l’être humain n’a aucune idée et n’exerce aucune influence sur la date, le lieu et les circonstances de sa mort. Ces détails ont été fixés avant sa naissance et dépendent du terme de l’existence de chacun. La mort est le processus au cours duquel l’âme quitte le corps.

 

10.4.3 Déroulement et condition du jugement. 

Les actes accomplis dans la vie d’ici-bas sont enregistrés et notés quelle que soit leur valeur même s’ils ne pèsent que le poids d’un atome.

En ce jour brûlant on exposera les actes tenus secrets. L’être reconnaîtra la totalité de ces actions de ce bas monde, restées enfouies dans son cœur. Elles le surprendront le jour du jugement.

Les hommes oublieront leurs actes commis dans ce monde à cause de ce qu’ils subissent comme peine et souffrances. Ce jour là, les pages écrites par deux anges n’ont rien laissé de petit ou de grand qui n’y soit pas contenu. Aucun acte, aussi petit soit-il ne sera négligé. Chaque être commencera à lire personnellement son registre. Il sera surpris par ce qu’il a fait et par ce qu’il a oublié. Lorsqu’ils verront leurs livres noircis de péchés, ils commenceront par nier, déclarer qu’ils n’ont jamais fait de tels actes, mais les anges seront témoins. Les êtres ne parleront qu’avec l’autorisation de Dieu et il fera parler tous leurs membres comme les mains et les pieds. Il y aura certainement de nombreuses questions qui seront adressées à l’impie et à l’égaré au sujet des mauvaises actions qu’ils ont commises.

Les croyants seront, eux aussi, le jour du rassemblement pour le jugement, comme Dieu exalté l’indique dans le coran et comme l’affirme le prophète. Les signes de leur destination future apparaîtront le jour de la résurrection, lequel est totalement différent du jour de jugement.

Leurs visages s’éclaireront d’une lumière qui circule entre leurs mains après qu’ils auront été ressuscités par Dieu. Leur tâche est facile et leur jugement est rapide. Ils ne ressentiront aucune lassitude. Ils seront témoins que Muhammad a bien transmis le message comme l’ont fait les autres messagers venus avant lui dans ce bas monde. Après le jugement, les gens seront séparés en deux groupes : l’un ira au paradis et l’autre en enfer.

 

CONCLUSION

 

En somme, la morale musulmane est avant tout une morale révélée. Le bien est ce que Dieu commande, le mal est ce qu’il interdit. L’Islam, du point de vue éthique, touche tous les niveaux de la vie : sociale, religieuse, familiale, économique et politique. Muhammad est un modèle indispensable pour tout bon musulman. Les divergences doctrinales des écoles juridiques montrent qu’il n’y a pas d’unanimité concernant l’interprétation et l’application du Coran et dela Sunna.Lavie est un don de Dieu et les musulmans croient qu’après la mort tous les hommes devront rendre compte à Dieu de toutes leurs actions bonnes ou mauvaises ; et que l’on soit récompensé ou châtié, cela dépend de la conduite des hommes.

 

 

INTRODUCTION

 

L’Islam est considéré comme l’une des grandes religions du monde, après le Christianisme, qui conserve la croyance en un Dieu unique. Comme toute autre organisation sociale, il est embarqué sans le vouloir dans un monde aux multiples dimensions. Il est important de nos jours, pour mieux  comprendre l’Islam, de cerner les contours de l’Etat Islamique, la place des non musulmans et celle accordée à la liberté religieuse. Il est aussi important de savoir dans quelle direction la communauté islamique évolue dans le monde ; eut égard à l’existence non seulement des mouvements radicaux et militants, mais aussi d’une grande variété de penseurs et de mouvements musulmans modernes.

En bref, notre exposé se penchera sur L’Islam et la société ainsi que sur les tendances contemporaines de L’Islam.

 

11 L’islam et  la  société

11.1 L’Etat islamique : ses revendications et ses systèmes politiques.

La vie en Islam est bâtie sur de solides fondements moraux, spirituels et divins. En effet, l’Islam est à la fois religion et Etat : soumission à Allah à travers des rites clairement codifiés et en même temps modèles d’organisation de la société. La religion et l’Etat sont révélés par Dieu. L’idéal religieux ne peut se réaliser qu’à travers la politique : la cité musulmane. La politique ne se distingue pas de la religion (Coran 3, 110).

Le but de l’Etat islamique est de faire régner la justice, d’instituer les valeurs morales, de combattre la débauche et l’injustice, d’accorder la sécurité et la protection à tous sans distinction aucune : « Vous qui croyez ! Soyez fermes et impartiaux quand vous témoignez devant Allah… soyez justes ! » (Al-Maidah, 8). Il est à noter qu’au-delà de toutes ces revendications celle première de l’Etat musulman est d’assurer aux musulmans toutes les chances d’atteindre l’idéal religieux à travers un modèle public bâti sur la  loi islamique (la charia).

L’Islam est une théocratie. L’idéal religieux ne se réalise qu’à travers celui politique qui accepte le principe de pluralisme mais avec obstacles à la démocratie.

En voici les grands systèmes  politiques :

  • L’Islamisme politique : né en 1928 et fortifié par la création du Mouvement des Frères Musulmans, il s’est affirmé avec l’arrivée de KHOMEINI en IRAK. Il prône le retour aux textes sacrés et repose sur une vision politique de la religion.
  • Le Traditionalisme : lié à la tradition, il renvoie au conservatisme intégral et à la nostalgie du passé avec une dimension morale très poussée.
  • Les Fondamentalistes musulmans: ils s’intéressent davantage à la société, à la loi et au gouvernement qu’à la théologie. Ils combattent des idéologies comme le Libéralisme, le socialisme ou le nationalisme. Ils estiment que le monde musulman subit des conséquences inévitables de l’abandon de la loi et du mode de vie donnés par Allah. Pour eux la notion de démocratie n’a aucun sens.
  • Le Front Islamique du Salut (FIS) : né à la faveur de la révision constitutionnelle  algérienne de 1989 qui instaure le multipartisme, il regroupe plusieurs associations islamiques contrôlant les mosquées, les structures de bienfaisance et d’enseignement religieux. De ces grands systèmes naissent les Réseaux et Mouvements  qui deviennent de la vraie orthodoxie musulmane dans la pratique

11.2 Les systèmes économiques et bancaires

Selon une étude récente publiée par l’Université de Princeton(USA), l’économiste Timur Kuran a établi que les principes théoriques de la finance islamique ont une histoire relativement courte, ayant été formulée en grande partie par le théologien pakistanais Sayyid Abul Ala Maududi  à partir des années 1940. La notion d’économie islamique répondait ainsi à des objectifs tels que minimiser les relations entre musulmans et non musulmans et renforcer le sentiment d’appartenance à la communauté musulmane.

La finance islamique en accord avec l’éthique de l’Islam, est basée sur deux principes à savoir : l’interdiction de l’intérêt ou usure et la responsabilité sociale de l’investissement. L’Islam interdit les transactions tant civiles que commerciales, faisant recours à l’intérêt (ribâ), à la spéculation (gharar) ou au hasard (massir). La finance islamique se chiffre à mille milliards de dollars sur le marché mondial.

  • Les principes

La prohibition de l’intérêt résulte du verset 275 de la deuxième sourate du Coran : « Dieu a rendu licite le commerce et illicite l’intérêt ». Un hadith de Mahomet en interprétant ce verset définit les six produits qui font l’objet de commerce : or, argent, blé, froment, dattes et sel. Aujourd’hui nous ajouterons à ces produits cités l’or noir qui est une source considérable de richesse pour les pays musulmans. Tout échange de produits identiques (or contre or ; blé contre blé) avec un avantage pour une personne constitue une opération usuraire, sauf en ce qui concerne les avantages résultants de l’échange de produits de différentes natures (or contre blé). Tout ce qui constitue un profit pour une partie est considéré comme illicite. Ainsi pour éviter l’intérêt et rester dans la légalité, les banques islamiques et les filiales islamiques des banques conventionnelles ont développé des mécanismes juridico-financiers. Ces derniers se fondent sur des concepts comme : moudaraba, mousharaka, mourabaha, ijara.

La moudaraba permet à un promoteur de mener un projet grâce à des fonts avancés par des apporteurs de capitaux dont la clé de répartition des gains et des pertes est fixée dans le contrat.

 Les apporteurs de capitaux supportent entièrement les pertes, les promoteurs ne perdant que le fruit de leur travail. Selon la Banque Islamiquede Développement (BID) c’est une « forme de partenariat où une partie apporte les fonds et l’autre (moudarib), l’expérience et la gestion. Le bénéfice réalisé est partagé entre les deux partenaires sur une base convenue d’avance, mais les pertes en capital sont assumées par le seul bailleur de fonds ».

L’application de la moudaraba est modulable selon le degré de participation au capital (selon un instrument technique de financement des projets). Ici les partenaires contribuent aussi bien au capital qu’à la gestion des projets. Les bénéfices sont répartis selon des coefficients préétablis en fonction du niveau de participation au capital.

Dans la mousharaka, les partenaires apportent les fonds mais seulement l’un d’eux se charge de la gestion du projet. Concrètement, les banques islamiques ont développé la mousharajka mutanaquissa qui consiste à participer au financement de l’acquisition notamment d’un bien immeuble (habitation). Une grande partie des fonds (90%) est apportée par la banque et le reste (10%) par le particulier. Le remboursement obéit à un tableau d’amortissement qui comprend, outre le capital principal, les bénéfices tirés par la banque pour cette opération.

La mourabaha est un « contrat de vente entre un vendeur et un acheteur, par lequel ce dernier achète les biens requis par un vendeur et les lui revend à un prix majoré. Les bénéfices et la période de remboursement sont précisés dans un contrat initial. »

L’ijara, c’est un mode de financement à moyen terme par lequel la banque achète des machines et des équipements puis en transfère l’usufruit au bénéficiaire pour une période durant laquelle elle (banque) conserve le titre de propriété de ces biens.

Un autre aspect de ce contrat est assimilé à une opération de crédit-bail à l’issue de laquelle le titre de propriété revient au bénéficiaire.

 

  • Le secteur de la finance islamique

La finance islamique dans le monde nous fait voir que l’encours de la finance islamique dans le monde est estimé en 600 et 800 milliards de dollars en 2006 et 2007 et pourrait atteindre 1000 milliards en 2010, selon des prévisions publiées en 2008. L’encours a progressé rapidement de 2003 à 2007 (+15%/an), soutenue par les revenus des pays du Golfe Persique et d’Asie du Sud-est, en fort développement économique sur la période, les rapatriements de fonds moyen-orientaux après les attentats du 11 Septembre 2001 et la montée de la conscience religieuse islamique.

Alors que 25% de la population mondiale est musulmane, certains estiment que 40% à 50% de leur épargne sera gérée par la finance islamique d’ici 8-10 ans, différente 10% vers 2007.

Les principales banques islamiques dans le monde sont (en cours 2007) :

  • Al Rajhi Bank (Arabie Saoudite)
  • Kuwait Finance House (Koweït)
  • Dubaï Islamic Bank (Dubaï)
  • Abu Dhabi Islamic Bank (Emirats Arabes Unis)
  • Bank Al Jazira (Arabie Saoudite)
  • Al Baraka Bank (Algérie)
  • Meeran Bank (Pakistan)

 

Présence de finance islamique

-         Au Royaume-Uni

            Le système bancaire britannique compte en 2008, trois (03) banques pleinement islamique :

-         Islamic Bank of Britain

-         European Islamic Investiment Bank

-         Bank of London and Middle East

 

            11.3 Le statut des non musulmans

Vis-à-vis des non musulmans ou des autres religions, les musulmans ont des jugements tout faits que leur dicte leur livre sacré et qu’ils considèrent comme une révélation divine. Le statut d’une personne selon l’islam est donc lié à sa pratique religieuse. Dans le coran il est fait abondamment mention : des juifs, des Chrétiens, des hommes des Ecritures, des incrédules, des idolâtres et des infidèles. Mais le musulman distingue deux grands groupes de non musulmans et un troisième groupe intermédiaire

Le premier groupe est celui compose de juifs et de Chrétiens. Il est nommé les gens du livre ou ceux qui ont reçu les Ecritures ou encore les hommes des Ecritures.

Le deuxième groupe est celui des incrédules.

Le groupe intermédiaire est celui des infidèles.

  • Les hommes des Ecritures

Pour les Musulmans, ceux-ci nient la dernière prophétie. Mais ils ne sont pas des mécréants. Dans la sourate 98 il est écrit :

    3-Ceux qui ont reçu les Ecritures ne se sont divisés en sectes que lorsque le signe évident vint vers eux.

    4 Que leur commande-t-on, si ce n’est d’adorer Dieu d’un culte sincère, d’être orthodoxe, d’observer la prière, de faire l’aumône : c’est la vraie religion.

    6-Ceux qui croient et pratiquent le bien sont les meilleurs de tous les êtres crées.

    7-Leurs récompenses près de Dieu sont les jardins où coulent des fleuves, et ils y demeureront éternellement.

Certes pour les musulmans il n’y a pas de différence entre les juifs et les Chrétiens. Mais le coran parle d’eux de façon distincte puis indistinctement. En plus l’histoire à fait naître des divergences qui seront difficile à comblées. Surtout entre juifs et musulmans.

Non seulement les incidents du 7ème  siècle (massacre des Juifs à la Mecque et à Médine par les musulmans) mais aussi les évènements du 20ème  siècle en l’occurrence le sionisme (mouvement politique et religieux visent à, l’établissement et à la consolidation d’un état juif en Palestine) et la guerre de six jours en 1967 entre Israël et les Pays Arabes.

Tous ses évènements n’ont fait qu’envenimer des relations déjà tendues entre  juifs et musulmans. Compte tenu de tout ceci, les juifs sont très mal vus par les Musulmans.

Entre Musulmans et Chrétiens les relations bien que tendues bénéficient d’une cohabitation pacifique ambigu. Eut égard aux privilèges de Jésus et de Marie dans le Coran, les Musulmans sont obligés de croire comme dogme que le Christ n’a pas été conçu par l’intervention d’un père humain mais par l’intervention directe de Dieu qui là crée dans le sein dela Vierge Mariecf. sourate 19 aya 16-41. Ils croient aussi que le Christ est seulement un homme à qui Dieu a accordé ce grand privilège. Car d’après la sourate 112

    1-Dis Dieu est un

    2- C’est le Dieu unique

    3-Il n’a point enfanté, et n’a point été enfanté

    4-Il n’a point d’égal.

En plus la sourate 19,36 dit : Dieu ne peut pas avoir d’enfant loin de sa gloire ce blasphème ! Quand Il décide d’une chose, il dit sois et elle est.

D’autre part, les musulmans croient que le Christ est monté au ciel sans passer par la mort. Ils attendent aussi le retour du Christ. Pour eux les Chrétiens ont le droit de croire dans le Christ ; ils ne veulent pas les convertir, tout au moins directement .Ils offrent la religion  musulmane, mais ils croient que les chrétiens ont le droit de conserver leur religion. Cependant le devoir des chrétiens est de préparer le retour du Christ.                  Et comment ? En pratiquant la sainteté du Christ. Quelle est cette sainteté ? Dans le coran c’est Dieu que parle pour le musulman. Il y est dit « Nous avons mis dans la bouche des disciples  de Jésus l’humilité, la mansuétude et la recherche de la perfection »c’est cela que les musulmans attendent des chrétiens.

Selon les sourates 5,85et 57,27 ceux qui suivent le Messie Jésus, Fils de Marie sont reconnaissables aux faits suivent : ils ont des moines et des prêtres, ils ne sont pas orgueilleux ; ils ont au cœur la mansuétude et la bonté ; et ils cherchent à plaire à Dieu en organisant la vie parfaite. Mais la recherche de la perfection ne doit pas être disent ils limité aux prêtres, religieux et religieuses. Elle doit être le caractère de tous les chrétiens et dans la mesure où ceux-ci sont humbles et bons et s’efforcent de devenir parfaits, dans cette mesure ils préparent la justice plénière que le Christ établira à la fin des temps. Dans cette mesure, ils préparent le retour du Christ qui doit établir le royaume de Dieu. Compte tenu de tout ceci, le musulman est convaincu qu’il respect complètement la foi chrétienne en assurant au chrétien une place dans la cité musulmane et qu’il lui fait une faveur en le « protégeant ».Le chrétien lui se sent dégradé en citoyen de second ordre, exclu des instances de décision limitée dans ses mouvements et ses droits. 

 

  • Les infidèles

Bien que généralement considérés comme une partie des hommes des Ecritures, les croyants d’un moment ; on les trouve aussi parmi les musulmans. Envers eux le coran n’est pas tendre. « Les infidèles parmi ceux qui ont reçu les Ecritures et les idolâtres restent éternellement  dans le feu de la géhenne. Ils sont les plus pervers de tous les êtres crées » cf. sourate98, 5. Toute la sourate 109 leur est consacrée. Mais une certaine ambiguïté naît à partir de certains versets de la sourate5 et qui est largement exploité par les extrémistes et les musulmans peu instruit. Il est écrit au verset 19 « ceux qui disent que Dieu c’est le Messie fils de Marie, sont des infidèles » de même aux versets 76 et 62 «  O croyants, ne cherchez point d’appui chez les hommes qui ont reçu l’Ecriture, ni chez  les infidèles qui font de votre culte l’objet de leur railleries. » Au verset 77 de la même sourate 5 il  est écrit «  Infidèle est celui qui dit : Dieu est un  troisième dela Trinité ; IL n’y a point de Dieu si ce n’est le Dieu unique. S’il ne désavouent ce qu’ils avancent, un châtiment douloureux atteindra les infidèles » 

 

  • Les incrédules ou mécréants ou incroyants

Pour les musulmans les incrédules sont apparentés aux idolâtres ? Ils ne connaissent pas Dieu ou ils ne veulent pas le connaître, en plus ils nient les prophéties et se moquent du prophète. Le coran fait abondamment mention d’eux et de la sentence qui les attend.

 

Sourate 34

3-Les incrédules disent l’heure ne viendra pas

7-les incrédules disent à ceux qu’ils rencontrent : voulez-vous que nous vous montrions l’homme qui vous prédit que lorsque vous avez été déchirés et rongés en tous sens, vous serez ensuite revêtus d’une forme nouvelle.

Sourate 40

6- C’est ainsi que s’est accomplie cette sentence de ton Seigneur contre les incrédules : qu’ils seront livrés au feu.

Sourate5 ,10 « Dis aux incrédules : bientôt vous serez vaincus et rassemblés dans l’enfer. Quel affreux séjour ». Les incrédules ont un statut de sous homme, qui sont indigne de participer a une assemblée des croyant, des fidèles. Ils sont donc livrés à des actes de discrimination très prononcés.

Bref, les non musulmans sont purement victime d’un refoulement et d’une ségrégation de la part des musulmans.

 

11.4 La liberté religieuse

Dans la religion de Mahomet, parler de liberté religieuse revêt une grande ambiguïté. En effet, puisque le Coran n’en parle pas et que le prophète n’en a pas fait cas explicitement, il est parfois difficile d’avoir un accord sur le fait de la liberté religieuse. Il revient de voir les positions du prophète pour prendre des dispositions

Pour les musulmans, l’Islam est l’unique et vraie religion ; alors il faut l’imposer aux autres. Notons que dans la doctrine politico-religieuse de Mahomet, le Christianisme et le Judaïsme conservent leur caractère de religions fondamentalement vraies, ce qui leur garantit, dans certaines limites, le droit à la liberté et au respect. Mais telle qu’elle est relatée dans le Coran etla Sîra(diverses biographies du prophète), l’attitude de Mahomet vis-à-vis des autres religions apparaît plaine de contraste. Tantôt elle est respectueuse et menaçante ; persuasive et violente. Cette conduite ambiguë du prophète fournira à ses successeurs au cours des âges le fondement d’un large libéralisme comme aussi de sanglante persécution.

L’attitude religieuse islamique à ses débuts se résume en ses termes :

-L’Islam comme groupement politique fondée sur la communauté de religion doit tendre à soumettre à son hégémonie tous les groupements qui n’acceptent pas sa foi en leur imposant un pacte d’alliance et une contribution de nature très variable : gizya (tribut, capitation).

-L’islam comme croyance est la seule religion pleinement vraie.

-Les idolâtres n’ont pas de religion. S’ils sont arabes, ils doivent être contraint par tous les moyens à embrasser l’islam quand aux idolâtres non arabes, leur cas n’a pas été examine par Mahomet. Mais lors des conquêtes ils ont subit le même sort que les idolâtres arabes.

-Il faut amener les Chrétiens et les juifs à accepter l’hégémonie de l’islam qui doit soumettre toute autre religion. Car pour eux les chrétiens et les juifs ont truqué le message divin pour satisfaire leurs passions.

-La religion étant  le fondement de la nation, religion et nation s’identifiant, les Juifs, les Chrétiens et les Sabéens ont leurs nations respectives à coté de la nation musulmane et soumises à elle.

L’apostasie en Islam

Notons qu’en islam l’apostasie est synonyme de rejet de la religion islamique par un musulman. Toutefois il n’existe pas de définition ni d’attitude punitives homogènes à travers le monde islamique. Pour les  cinq écoles majeures de jurisprudence islamique « Madhhab », un apostat doit être exécuté.

L’exécution des apostats est  diversement interprétée. Il y en a qui soutiennent que Mahomet  en avait parlé ; néanmoins il y a un point commun. Les successeurs  de Mahomet en ont fait un consensus pour les musulmans : « celui que change de religion, tuez le »; de tels propos sont attribués au Prophète. Pourtant Mahomet a signé une traité avec Ouraysh, encore païen, dans lequel un article donnait la liberté à ceux qui renonçaient à leur foi de pouvoir retourner dans la tribu adverse, et donc à l’idolâtrie ante-musulmane.

Il y a deux sortes d’apostasie distinctes: Ridda et l’Irtidâd.

Ridda signifie rejet mais aussi sécession. Selon Abu Miknaf, mort en 764, une partie des tribus confédérée par la Constitutionde Médine refusait l’impôt qu’il s’agisse de la « Zakât » ou de la « Sadaqât » (aumône) qui étaient des tributs obligatoires. Ainsi nous comprenons cette affirmation de Al-Wâqidiy : « Par Dieu !nous voici devenu les esclaves des Ouraysh. Ils prennent ce qu’ils veulent de nos biens. Par Dieu !que plus jamais Ouraysh ne puisse convoiter nos bien désormais ». Nous voyons ainsi une interprétation en apostasie d’un rejet de l’impôt.

 

12 LES TENDANCES CONTEMPORAINES DE L’ISLAM

12.1 Les réformateurs et les mouvements réformistes

12.1.1 Jamal al-din al-Afghani (1839-1897)

- Vie et œuvres

Homme politique et penseur iranien, à l’origine du mouvement réformiste de l’Islam, Jamal al-din al-Afghani est né dans la région de Hamadan en Iran. Après ses études à Kaboul, il devient ministre de l’émir d’Afghanistan, Muhammad Azan.

 La chute de celui-ci en 1869, le contraint à l’exile en Inde d’abord puis au Caire où il entre en relation avec les milieux islamiques de l’université Al-Azhar. Là, il prêche la renaissance de l’Islam et appelle à la résistance au colonialisme anglais. Il fonde également à Al-Azhar une loge maçonnique qui soutient le nationalisme égyptien. Expulsé en 1879 pour  ses menées subversives, il regagne l’inde où il écrit la réfutation des matérialistes. On le retrouve en Angleterre, en Russie, en Irak. A Paris, il a surtout une activité de journaliste : dans le journal des débats, il défend l’Islam contre Renan, il fonde en 1884 avec Muhammed Abduh une revue en Arabe, "le lien indissoluble", qui dénonce l’impérialisme britannique en orient. Rentré dans son pays, il propose une réforme juridique qui entraîne une nouvelle fois son expulsion en 1891. Il se fixe à Istanbul où il este jusqu’à sa mort.

 

        - La méthodologie d’Al-Afghani dans la réforme religieuse

Le retour au Coran est l’une des grandes ambitions d’Al-Afghani, tout au long de sa vie. Il estime que la base essentielle pour la réforme et la prédication  religieuse est le Coran.

« Le Coran est  l’un des plus grands moyens attirant les occidentaux sur la beauté de l’Islam. Car il les invite à lui-même à travers son propre cadre. Mais lorsqu’ils observent la situation déplorable des musulmans à travers le spectre du Coran, il dédaigne de le suivre ou d’y croire. ».

Le Coran est ainsi l’unique moyen de guidance et la base de toute réforme. 

« Parmi les vertus du Coran, il y a celle-ci qu’avant sa révélation, les Arabes vivaient dans un état de barbarie indescriptible. Mais un siècle et demi après sa révélation, ses mêmes Arabes deviennent les maîtres de leur monde et dépassèrent toutes les nations de la terre, en politique, en science, en philosophie, en industrie et en commerce. ».

Il disait que « l’âme égyptienne est complètement absorbée par la religion ; d’une telle manière qu’on ne peut plus les séparer. Si quelqu’un essayait d’éduquer la nation égyptienne sans la religion, c’est comme si un fermier essayait de planter une graine dans un sol non fertile, ses efforts seraient vains. ».

 

12.1.2 Muhammad Abduh (1849-1905)

Muhammad Abduh magistrat et écrivain égyptien, considéré comme l’un des maîtres de la renaissance islamique.

Né à Mahallab al-nasr (Egypte) dans une famille paysanne et étudie à l’université Al- Ashar en 1866 et rédige un traité de théologie. En 1872, il suit les conférences de Djamal Al-Din Al-Afghâni qui le sensibilise aux problèmes du rationalisme Egyptien. Mohammad oppose à la corruption de l’Occident une morale islamique tolérante, fondée sur la fraternité et la raison.

 Il se faut le défenseur de la langue arabe et de l’identité musulmane dont le peuple est dépositaire. Il prêche l’unification des traditions Sunnites et Chiites et des écoles juridiques une réforme à la fois religieuse morale et linguistiques. Il enseigne alors à l’université Dar al-Ulûm.

Il retrouve AL Afghâni à Paris et fonde avec lui la revue « le lien indissoluble ». Après un séjour à Beyrouth 1885, il rentre en Egypte en1889. Il y fait connaitre les idées de son maître et fonde avec son disciple Rashid Rida la revue Al-Manar. Il occupe alors des fonctions importantes : Cadi (Juge) auprès des tribunaux indigène, membre du conseil législatif (Mufti), Interprète du droit canonique d’Egypte en1889. Il met en œuvre à travers le conseil législatif des réformes de l’enseignement et contribue considérablement à la modernisation de l’Egypte ; (affirmation du droit du peuple).

 

12.1.3 Abd-Al-Raziq

Un autre disciple d’Abduh, Cheikh’Ali Abd-Al-Ruziq qui a enseigné à l’université Al-Aghar (1920), a adopté une position très modérée prônant des réformes fondamentales et profondes et abordant même la question crutiale des relations entre la religion et le pouvoir dans l’Islam. Dans son ouvrage, l’Islam et les fondements du gouvernement (1925).

Abd-Al-Raziq affirme que le lien entre religion et politique dans l’Islam n’est pas essentiel, mais représente un phénomène propre à l’époque du prophète Mahomet. La publication de son livre a créé un tollé au sein de l’establishment religieux égyptien.

Il fut renvoyé de l’université Al-Azhar.

Il lui fut interdit d’enseigner où que se soit et son ouvrage hérétique fut retiré des étagères. La réforme modérée d’Abd-Al-Raziq est donc malheureusement bloquée et réduite au silence.

 

12.1.4 Rashid Rida

Il est né le 23 septembre 1865 en Syrie et est mort le 22 août 1935 en égypte.

Il était disciple d’Abduh. Sa réforme consistait à relire les textes sacrés pour formuler des décisions juridiques à la fois fidèles à l’esprit des textes et neuves, c’est-à-dire adaptées au monde : si la lettre du Coran et dela Sunnaest une, son application concrète est plurielle et sa fidélité suppose son adaptation. Le Coran n’a de sens que par rapport au contexte (par rapport à la vie d’aujourd’hui.

On peut tirer deux enseignements de lui :

-         il prônera une réforme du divorce qui permette de le prononcer en faveur de l’épouse et de protéger ses droits contre son abandon par le mari ;

-         il appellera  à une interdiction de la polygamie à partir d’un raisonnement subtil : si le Coran autorise les hommes à prendre quatre épouses, il impose une parfaite égalité de traitement entre elles, ce qui est impossible dans les sociétés actuelles. Donc, il faut interdire la polygamie.

 

            12.1.5 Tariq Ramadan

Il est un intellectuel et universitaire suisse d’origine égyptienne, né le 26 août 1962 à Genève. Il est le dernier des six enfants de Wafa al-Banna, fille aînée d’Hassan al-Banna, le fondateur du mouvement égyptien des Frères musulmans (qui est une formation islamiste cherchant à introduire l’Islam sur la scène politique). Son père est Saïd Ramadan, considéré comme le disciple préféré de Hassan al-Banna.

Tariq n’a aucun lien avec les Frères musulmans. Il est actuellement professeur de philosophie au lycée de Saussure, à Genève, et professeur d’islamologie à l’Université de Fribourg. Pour Lui, l’Islam est englobant : « l’Islam, dans son essence, dépasse le domaine de définition du mot religion : l’Islam concerne toute la vie du croyant et pas seulement la sphère privée ». Il faut, alors, pratiquer la religion dans sa totalité, rien introduire.

De plus, il dit que l’absence de démocratie dans le monde arabe est un facteur primordial du développement de la violence que les Frères musulmans combattent régulièrement.

 

12.1.6 Exemples locaux

Notons qu’au Togo, pour le moment, il n’y a pas de réformateurs. A chaque fois une voix radicale se lève, la majorité des musulmans étouffe cette voix et qui, de surcroît, finit par se taire.

Par exemple à Sokodé, entre temps, certains musulmans ont voulu former une chorale en vue d’intervenir au cours des prières. Cette chorale s’est éteinte d’elle-même car bien des musulmans n’étaient pas d’avis.

 

12.2 Les penseurs radicaux

12.2.1 Hasan Al-Banna

            Sa vie

Hasan Al Banna est né en 1906 en Egypte. Aîné d’une famille pieuse de cinq garçons, il reçut sa première formation dans son village natal de 1914 à 1918 puis au chef lieu Damâhur, tout en s’initiant au métier d’horloger et au travail de reliure. A 8ans, il sera élu président d’une ‘ association pour les bonnes mœurs’. Il sera membre de la confrérie Hasàfiyya.

En 1920, à 14ans, Hasan Al Banna décide de s’orienter vers le métier d’instituteur plutôt que vers le cycle d’études préparatoires de l’université Al-Azhar. De 1920 à 1923, il est muezzin de la mosquée de l’école de Damâhur, une fonction qu’il accomplissait avec zèle.  En 1923, à 17ans, il est admis à l’école normale de Caire où il fait preuve de sérieux. Il reçoit une bourse du ministère de l’éducation égyptien pour poursuivre ses études en Europe. Ce qu’il refusa. En juin 1926, à 20ans il est nommé instituteur à Ismalîyya.

Le 11 avril 1929, il fonda l’Association des Frères Musulmans très active dans sa lutte islamique. Il est convaincu que le seul moyen de libérer son pays de la colonisation britannique passe par l’émergence de ce qu’il appelle un Islam social. Il s’engage à lutter contre l’emprise laïque occidentale et contre l’imitation aveugle du modèle européen. Il prêche dans des lieux populaires comme les cafés, invite à la pratique religieuse et l’observance de la loi islamique. Ses militants sont formés sur les plans théorique et pratique. En avril 1932, la branche femme : les sœurs musulmanes est fondée. Hasan Al Banna devient très populaire. Il fonde des écoles, associations de charité, des dispensaires, des     bibliothèques et des entreprises. Le 12 février 1949, Hasan Al Banna meurt assassiné. Son gendre Said Ranadan continue son projet panislamiste.

Sa doctrine

Hasan Al-Banna s’oppose vigoureusement à la conception spiritualiste de l’Islam. Selon lui, l’Islam doit englober toutes les affaires privées comme publiques.

Le musulman doit agir concrètement à l’égard d’Allah. C’est pourquoi sa doctrine est surnommée comme ‘une philosophie de l’action ’. Il affirme : « Sache mon frère que Dieu t’accorde la réussite, que chaque individu possède dans sa vie un but essentiel autour duquel s’organisent ses pensées, vers lequel se dirigent ses actes. Aussi, plus ce but est élevé et noble, plus les actes qui en découlent sont saints et nobles.  L’Islam veut réformer les âmes, les purifier et les élever au plus haut degré de la perfection. Dis en vérité : ma prière, mes actes de dévotions, ma vie, ma mort… appartiennent à Dieu. »

Ainsi donc, le croyant par des actes de piété concrets doit organiser sa journée, ses semaines, les mois, les années, toujours pour Allah. Ceci étant, il doit participer aux cinq prières de chaque jour, doit faire la lecture quotidienne du Coran, doit suivre les leçons et les enseignements religieux, doit faire les aumônes et le jeune et autres pratiques de piété.

12.2.2 Abu-l-a-Lawdudi

            Sa vie

Il est né en 1903 en Inde. Après la naissance de l’Etat séparatiste, le Pakistan, il y choisit d’y travailler. Il fréquenta dans sa jeunesse les ordres soufis.

 L’œuvre de Mawdudi est à lire dans le cadre de la scission de l’Inde qui donna naissance à l’Etat islamique de Pakistan et d’autre part une majorité hindoue qui constitue une menace sérieuse pour la minorité musulmane en forte croissance.

            Sa doctrine

Deux idées principales se dégagent de sa doctrine : la théo-démocratie et le jihad. Dans la théo-démocratie Mawdudi affirme la souveraineté absolue de Dieu, cette souveraineté n’appartient qu’à Dieu seul, les gouvernants et les gouvernés sont égaux en ce sens qu’ils ont l’égal devoir d’agir conformément aux principes divins qui prêchent le bien et condamne le mal. Pour Mawdudi le « jihad » est souvent traduit par l’expression impropre de «  guerre sainte ». En effet, la tradition islamique reconnaît « le grand jihad » qui est l’effort sur soi-même pour atteindre une vie religieuse parfaite et « le petit jihad » qui est la guerre pour la défense et le triomphe de l’Islam. Le jihad est d’abord un effort sur soi (ascèse) en vue d’acquérir une vie pure. Et pour Mawdudi, c’est la négligence de ce jihad qui est la cause des désordres socio-politique, économique et religieux.    

 

12.2.3 Sayyid Qutb (1906- 1966)

Sa vie

Sayyid Qutb est né en 1906 dans un village proche d’Assiout en Haute-Egypte. Il était diplômé de l’école normale du Caire comme Hassan al-Bannâ et mena une carrière d’enseignant et d’homme de Lettres. Il fut l’ami des trois plus grands écrivains contemporains : Taha Hussein, Taoufiq al-Hakîm et Aqqâd. Il était poète, essayiste et critique littéraire égyptien. En 1951, il adhère à l’Association des Frères Musulmans, où il est nommé responsable de la da’wa (mission de la propagande)  et de l’idéologie. Arrêté et torturé fin1954, il passera le reste de sa vie en prison, hormis huit mois de liberté de Décembre1964 à Août 1965. Il est exécuté, sur l’ordre de Nasser, par pendaison le 29 Mai 1966.

Il a écrit un grand nombre de livres politiques et théologiques dont voici quelques unes :

- Fi Zilal al Quran (Sous les ombrages du Coran) écrit en prison.

- Ma’alim fitarîq (Jalons sur la route de l’Islam)

- Haza dîne (cette religion)

-  Mouchkilâte Al-hadhâra (Les problèmes de la civilisation)

- Attaswir Al-fanni fil Quraan (La figuration artistique dans le Coran)

 

Sa doctrine

Principal théoricien de l’islamisme moderne, Qutb estime que la société musulmane doit être nettoyée de l’influence occidentale et que les Etats musulmans actuels, souvent issus de la colonisation sont des Etats impies, car ils appliquent des lois crées par les hommes et non la charia qui est la loi crée par Dieu.

L’Islamisme de Qutb s’oppose à l’arabisme de Michel Aflaq, qui recherchait l’unité de tous les arabes (sur la base de la langue) et non l’unité de tous les musulmans (donc sur la base de la religion). La société islamique est la flèche terminale, la réalisation terminale de l’humanité. En tant que communauté d’Abraham, elle est en quelque sorte le peuple élu. Si la communauté musulmane a été finalement élue de préférence aux juifs, c’est que les chrétiens et les juifs auraient privé le genre humain de la  loi (la charia) et de la guidance divine.

Si la communauté musulmane n’occupe pas la place qui lui revient par élection divine à la tête du genre humain, c’est qu’elle néglige son propre système, qu’il convient donc de restaurer, notamment la charia.

Dans les années 1950 et 1960, Qutb établit une doctrine basée sur le concept Jahiliya « état d’ignorance de l’Islam » : il faut créer un Etat islamique fidèle au Coran en remplaçant les hommes à la tête du pouvoir grâce à une révolte sociale.

Ses travaux se sont spécialisés sur le Tawhid Hakimiyya (unicité divine dans l’autorité politique : un véritable Etat musulman est un Etat qui reconnaît l’autorité de Dieu en matière légale. Un  Etat bâti sur des lois humaines ou qui abolit les lois coraniques pour les replacer par les lois positives est un Etat tyrannique (taghout) qu’il qualifia donc de mécréant. Cela a justifié la lutte contre l’Etat socialiste nassérien.

Les idées de Qutb se résument schématiquement ainsi : 

-  L’Islam est en crise. Les millions de gens qui se réclament de l’Islam n’en comprennent en réalité pas grand-chose ; ils ne sont pas de vrais musulmans.

-  Un retour aux vraies valeurs de l’Islam est nécessaire. Malheureusement les masses populaires manipulées par le Nassérisme sont incapables de s’en sortir.

-  L’Islam apporte une solution complète à tous les problèmes politiques, économiques et sociaux.

-  Selon lui, le djihad devait être mené non seulement contre les ennemis externes à l’Islam, mais également contre ses ennemis internes.

 

12.2.4 Ayatollah Koméini (1902-1989)

 

Sa vie

Ayatollah Koméini est une personnalité religieuse et politique en Iran. Son vrai nom est Ruhollah Al-Moussawi. Il est né le 24Septembre 1902 dans une famille d’intellectuels chiites  à Khomein, un village situé près de Téhéran. Son père, Seyyed Moustafa Al- Moussawi, meurt six mois après la naissance de Ruhollah. Il est élevé par sa mère et sa tante, mais celles-ci décèdent alors qu’il est âgé de 15 ans. Après ses études de théologie, Khoméini fait une carrière académique d’expert en théologie.

En 1927, il enseigne à Qom. Il est ensuite nommé Ayatollah, titre donné aux membres de la haute autorité chiite. Il installa en Iran une République islamique qu’il gouverna jusqu’à son décès au titre de « Guide Suprême ». Il meurt le 03 Juin 1989, après  11 jours passés à l’hôpital en raison d’une hémorragie interne.

L’Imam Koméini est l’auteur d’une trentaine d’ouvrages répartis dans différentes branches des sciences islamiques.

Sa doctrine

Khoméini s’engage dans l’opposition au régime dictatorial de Mohammad Reza. Il dénonce la « révolution blanche » qui désigne l’ensemble des réformes menées par le chah en vue de moderniser la société iranienne, incluant le droit de vote des femmes.

En 1962, il proteste ouvertement contre la torture et les emprisonnements dictés par le chah, dont le régime est vu comme garant des intérêts des Etats-Unis.

Il systématise sa pensée autour d’une conviction selon laquelle la démocratie n’est pas un modèle adéquat pour l’Iran. Selon lui, c’est aux oulémas, héritiers du prophète, que revient l’autorité religieuse et politique.

Reconnu comme « Guide Suprême », Khoméini détient la plus haute autorité. Lui seul a le pouvoir de déclarer la guerre. Il lance une campagne pour « exporter » la révolution dans les pays musulmans environnants. Sa provocation à l’égard de l’Irak cumulée à sa prétention sur certaines régions pétrolifères de la région, pousse le leader irakien Saddam Hussein à envahir l’Iran. La guerre qui s’ensuivra durera 8 ans et ne se terminera qu’après que les Etats- Unis aient coulé des bateaux de guerre iraniens dans le Golfe persique. Khoméini décrira la défaite comme « plus mortelle que du poison »

Toute opposition à sa personne, au gouvernement religieux ou à l’Islam en général se voit durement réprimée.

Le 14 Février 1989, Khoméini lance  une fatwa, c’est-à-dire un avis juridique contre Salman Rushhdie pour les propos tenus dans ses « versets sataniques ». Le roman de Russhdie contient en effet des passages qui laissent suggérer que certains versets du coran n’auraient pas été dictés par Dieu mais  bien par Satan. L’Imam Khoméini déclare l’auteur coupable d’avoir offensé l’Islam et appelle tous les musulmans à exécuter Rushdie et ses éditeurs. Avec son successeur Ali Khoméini (Guide Suprême), l’Iran évolue progressivement vers un régime plus modéré.

 

12.2.5 Les exemples locaux

Nous ne donnerons pas ici des exemples éloquents ou des auteurs avec leurs pensées en ce qui concerne notre pays, parce qu’ils n’ont pas écrit et donc ils sont inconnus.

Cependant, d’une façon générale, les musulmans lettrés et les jeunes musulmans universitaires prônent, dans leur discours, un Islam observé dans son intégrité, dans sa totalité. Ils sont fermés à toute nouveauté, à tout ce qui vient de l’extérieur.

12.3 Les mouvements militants

12.3.1 Jama’a islamiyya

La Jama’a islamiyya est un groupe politique de la mouvance des frères musulmans, présents  dans de nombreux pays musulmans.

Selon l’encyclopédie libre du site wikipédia, la jama’a  islamiyya commença au Liban et y est installée en 1952 par Moustafa Sabaï, supérieur général des frères musulmans syriens.

Les idéologies principales de ce mouvement s’articulent en cinq points suivants :

-Répandre le message de l’islam

-Organiser les structures des adhérants au message de l’islam sur le plan socioculturel

-Se protéger contre l’invasion de la culture occidentale notammentla Démocratie

-Agir pour une nouvelle société dans laquelle l’islam régit les comportements individuels

-Rassembler les diverses mouvances musulmanes autour du retour aux sources (le Coran etla Sunna)

Ces idéologies ont connu très tôt une expansion rapide dans plusieurs villes sunnites du Liban grâce à certaines figures charismatiques telles que Fathi Yakan, (l’ancien député fondamentaliste), Fayçal Mawlawi(actuel secrétaire général du mouvement) et  Assaad Harmouche(le président en exercice de son bureau politique)

Cette expansion a touché aussi les cercles professionnels et estudiantins grâce à l’organisation des camps de formation et d’encadrement, à la construction des écoles, des dispensaires, des centres culturels, des Radio et télévision etc.

En dehors de ce cadre la jama’a islamiyya a connu une dynamique expansion sur le plan économique. Déjà en 1964 ce mouvement fut officiellement établi en tant que parti politique mais en 1980 il connut une expansion plus poussée à l’intérieur qu’à l’extérieur du Liban. Enfin la jama’a islamiyya a aussi pris part a la résistance contre l’occupation israélienne du Liban après l’invasion de 1982.

 

            12.3.2- Jama’at al-takfir wa-l-hijra

C’est un groupe islamiste extrémiste (fondamentaliste) fondé en Egypte en 1971 par Moustapha Choukri, un ingénieur agronome.

La structure de l’organisation est très peu connue. Il a des membres dans d’autres pays et dans la mouvance d’Alquaîda. Moustapha Choukri souligna la rupture totale du mouvement avec la société musulmane qu’il qualifia de kufr (mécréante) : sont membres de ce groupe : des personnes qui se trouvent marginalisées ou aliénées dans l’Egypte moderne. On note parmi eux un nombre surprenant de femmes qui rompent avec leur famille qu’elles qualifiaient de kufr. Ces personnes adhèrent  ce mouvement pour son sens de communauté. Ils vivaient dans des communautés alternatives ou même dans des grottes en haute Egypte. Ayant bénéficié d’une autorité incontestée à l’intérieur du groupe Moustafa Choukri s’autoproclama Madhi, arrangeant les mariages et interdisant les contacts externes. Ce fait suscita des plaintes des familles dont les filles avaient rejoints le groupe.

 

12.3.3 Exemples locaux

Au regard de ces deux mouvements militants, nous pouvons dans le contexte togolais dire après investigation qu’il n’existe pas en tant que tel des mouvements militants comme nous venons de le souligner plus haut. Néanmoins il existe sur le Campus du Togo une association des étudiants musulmans qui travaille à faire répandre davantage les idéologies et la foi musulmane.

12.4- Etat actuel de l’islam radical : Croissance ou déclin ?

Nous notons des atrocités commises par les terroristes en Occident, telles que les attentats du 11 septembre 2001, ceux de Bali, de Madrid, de Beslan et de Londres. La plupart d’entre elles sont perpétrés par des musulmans de tendance radicale.

          But de l’islam radical        

Son but est l’accession au pouvoir par tous les moyens possibles. Pour cette raison il dispose de deux organes ou ailes en vue de l’exécution de son plan. Une aile violente qui est illicite et une aile licite, non violente qui est politisée. L'aile violente est représentée d'abord et surtout par le fugitif le plus recherché de la planète, Oussama Ben Laden. Le populaire et puissant premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, représente l'aile licite. Tandis qu'Al-Qaida, réseau illicite et violent a plus d'adversaires qu'aucune autre force dans l'histoire. Des imams politisés tels que Youssouf Al-Qaradawi s'adressent à de très vastes audiences sur Al-Jazira et fréquentent des personnalités telles que le maire de Londres, Ken Livingstone. Les attentats à la bombe du 7 juillet se déroulèrent pendant le sommet du G8 en Écosse, alors que les dirigeants mondiaux se penchaient sur le réchauffement planétaire, l'aide à l'Afrique et les grandes questions macroéconomiques. Les événements londoniens incitèrent alors les politiciens à diriger leur attention sur le contre-terrorisme. Ainsi, les terroristes ravivent ce que Mona Charelle appelle «le dernier résidu de détermination qui subsiste encore dans la civilisation occidentale avachie».

Ces atrocités commises aident-elles l'Islam radical à atteindre son but ? Non ! L’islam radical est  croissant comme nous le montrent ces différentes actions de violence. Cependant son but qui est l’accession ou pouvoir ne peut être atteint pour plusieurs raisons : Entre les deux ailes règne une forte tension qui laisse apparaître sa propre contre production. La stratégie de l’aile licite a fait la preuve de son efficacité mais l’approche violente lui met les bâtons dans les roues. Les dirigeants mondiaux ne le laisseront jamais gagner du terrain. Les états forment des coalitions et mettent en place des  stratégies de lutte contre le terrorisme sous toutes ses formes.

 

Conclusion

Au terme de notre exposé, il est à noter que L’Islam aujourd’hui prend des allures inquiétantes à travers les Etats islamiques. Il tant à influencer le monde par son système aussi bien politico-religieux que celui économico- bancaire. De nos jours L’Islam radical est rendu caduc par la nouvelle donne dans laquelle s’inscrivent les réformateurs et les mouvements réformistes. Quoi qu’il en soit, L’Islam a du chemin à parcourir sur le plan des libertés pour mériter sa place dans le concert des grandes religions monothéistes  Car notre monde moderne a fait de l’humanisme et de la liberté des valeurs presque incontournables

 

BIBLIOGRAPHIE

 

  • Google.com
  • Lumière d’islam, Jean Louis MICHON
  • L’islam et la liberté religieuse
  • Le coran
  • Jean Mohammed Abd-el-Jalil, L’islam et nous, collection foi vivante, Paris cerf, 1991
  • Encyclopedia universalis, vol 9, 8ème publication, Août 1975
  • GARDET louis, connaître l’Islam, édition Fayard, Paris, 1960
  • Centre Culturel Islamique
  • MABILLON-MARLETTA, dictionnaire de théologie, tome IX, 2, 1927

 

 

 

13. Islam en Afrique

            Introduction

Dans la continuité des exposés présentés jusqu’ici sur l’Islam qui est la troisième religion monothéiste après le Judaïsme et le Christianisme, notre exposé pour sa part voudrait montrer comment cette religion s’est répandue et continue de se répandre en Afrique et les  tendances actuelles qui s’y retrouvent.

Enfin, une idée claire sur l’enseignement de l’Eglise et l’attitude des catholiques devant cette religion qui connaît de plus en plus une vitalité accrue nous permettra de nous situer.         

                                                         

13.1. L’histoire générale, régionale et locale

13.1.1. L’histoire générale

L’Islam religion d’une tribu perdue au milieu d’Arabie est apparu en Afrique au VIIème siècle de notre ère. La grande conquête entreprise par le prophète Mahomet  même après sa mort en 632  sera achevée par ses successeurs les califes. Tour à tour l’Egypte tombe en 642 puis Tripolis entre 642 et 644.

Pour ce qui est de l’Afrique noire notons que c’est le commerce qui permit l’expansion rapide de l’Islam.

 

            13.1.2. Histoire générale

Au sud du Sahara l’Islam aujourd’hui compte une centaine de millions de fidèles. Les  vieux sites comme Tombouctou, Agadès, Zanzibar sont les marques  de la présence depuis de longues dates de la religion de Mahomet dans ces régions. Ceci est le fruit des échanges commerciaux entre peuple Arabo-musulmans et ceux de la zone subsaharienne, échanges basés sur les chevaux, le sel (Dégaza), et des produits manufacturés.

Aujourd’hui en Afrique de l’ouest on compte 99% de musulmans en Mauritanie, 91% au Sénégal, 90% au Niger, 87% en Gambie, 78% au Mali, 73% en guinée, 52% au Tchad, 50% en Sierra Leone, 45% au Nigéria, 42% au Burkina Faso, 40% en Guinée Bissau, 30% en Cote d’Ivoire, 24% au Libéria, 18% au Cameroun, 16% au Benin, 16% au Togo, et 15% au Ghana.

En Afrique Australe les musulmans représentent 1,6% de la population, 23% en Afrique centrale, 30%en Afrique de l’Est et 40% en Afrique de l’Ouest. Notons que les pays d’Afrique du Nord tel l’Egypte, la Libye, la Tunisie, le Maroc sont islamiques.

 

13.1.3. Histoire locale

L’Islam au Togo a une forte concentration dans la région centrale : Sokodé, Tchamba, Bassar, Bafilo et Sotouboua. Les villes comme  Mango, Bassar, Atakpamé, Sokodé comptent  un nombre considérable de musulmans. A Sokodé particulièrement l’Islam a pu s’emparer d’une ethnie celle des tem mal enracinés dans leur religion traditionnelle.

            13.1.4. Les Confréries

De façon inadéquate confrérie traduit le terme arabe « Tari Qua » qui veut dire « voie ». En ce sens les membres d’une même tariqua se considèrent comme des frères.

            13.4 La Da’wa

Essai de définition

Le premier sens auquel renvoie la da’wa  est l’appel. L’appel à l’écoute d’une nouvelle celle apportée par le prophète Mahomet en vue de la conversion des cœurs. A ses débuts la da’wa consistait essentiellement au djihad. Au prime abord le djihad serait un effort accompli en vue de la conversion ,il s’agit de dire peu sur Allah  pour  convaincre, convertir ; C’est donc le refus de conversion des mekkois et des autres peuples d’Arabie qui amena les mahométans arabisés à recourir aux armes pour soumettre les insoumis .C’est ce que soutient par ailleurs la formule éthique « le paradis est à l’ombre des sabres ».

Cette acception liée au plan local est dépassée aujourd’hui et la da’wa prend plutôt une tendance de persuasion qui s’appuie sur les vertus de l’éthique islamique comme : la générosité, la bonté, la justice, l’hospitalité, la charité et autres .La da’wa se définirait alors comme  l’ensemble des voies et moyens, des facteurs et stratégies de diffusion de l’Islam.

Pour le cas de l’Afrique particulièrement de la  zone sub-saharienne quels seraient donc les facteurs déterminants de la diffusion rapide de l’Islam ?

13.4.2 Le Commerce, l’économie et les pouvoirs politiques et militaires

  • Le commerce et l’économie

Le commerce est l’une des activités primordiales chez les musulmans. Ils en donnent un intérêt particulier.

En effet, la Mecque, ville natale du prophète, est reconnue dans l’histoire comme étant un carrefour de caravaniers. C’est un marché agricole actif avec de riches oasis. C’était un centre de commerce et de troc. Ainsi, le commerce était l’une des activités premières des arabes. Mahomet lui-même, avant sa prédication, ne gérait-il pas les affaires commerciales de la riche Khadija qui deviendra sa première femme ?

L’Islam prend donc des racines dans une société essentiellement commerçante. C’est ainsi que par le biais du commerce, l’Islam a pu atteindre plusieurs coins du monde et particulièrement l’Afrique.

-L’exemple du grand commerce  transsaharien à partir du VIIIème siècle (dont la 1ère route reliait la cité de Sidjilmassa au sud du Maroc, à Aoudaghost, au sud de la Mauritanie) en est une preuve.

-Par ailleurs, au XIème siècle avec la prise d’Aoudaghost et l’empire du Ghana par les almoravides musulmans, Tombouctou devint une métropole commerciale et religieuse musulmane réputée  et désormais le centre le plus visé par les commerçants transsahariens.

D’autre part, le coran, lui-même, préconise que les biens temporels, signe de bénédiction d’Allah servent à faire pencher les cœurs indécis vers l’islam.

C’est ainsi que dans leurs voyages commerciaux, les musulmans surent attirer nombre de peuples, souvent en difficultés, par leur générosité, leur pratique de la charité et de la bonté selon l’éthique du Coran.

De nos jours, le commerce demeure l’activité essentielle qui soutient l’économie dans l’Islam et un grand moyen de son expansion. Les états islamiques pèsent dans la balance de l’économie mondiale par leur forte économie basée surtout sur l’exportation du pétrole. Ils ont, en effet, le monopole de l’exportation de l’or noire, ce qui leur permet d’avoir un pouvoir particulier sur les grandes puissances. Cette économie leur a permis la création de grandes banques et d’organisations  dans le domaine du social. C’est ainsi que furent créés la Banque Islamique pour le Développement (B.I.D.) qui a son siège en Arabie Saoudite, le Centre Islamique pour le Développement et le Commerce. Ces institutions ont pour but d’octroyer des prêts à des Etats, d’entreprendre des actions sociales (construction et équipement d’écoles et universités et soutien des organismes de santé et d’aides humanitaires) dans ces Etats qui deviennent  ainsi des terrains favorables pour l’expansion de la religion.

En Afrique le binôme Commerce-économie vient comme facteur principal et a une influence directe  sur les pouvoirs politiques et militaires.

  • Les pouvoirs et militaires

Un des facteurs qui font la force de l’Islam est qu’il est à la fois religion et Etat, c’est-à- dire soumission à  Allah et en même temps modèle d’organisation de la société. Ainsi l’idéal religieux ne va pas sans l’idéal politique. L’Islam qui s’est imposé en Afrique Sub-saharienne grâce au binôme commerce-économie s’immisce facilement dans la gestion des affaires des gouvernements africains. Par ailleurs, le mélange politique-pétrole-religion est un facteur influent en Afrique aussi bien que dans le monde.

La dépendance des Etats africains en matière de l’or noir et le boom de la pétrochimie du Moyen Orient tourne les dirigeants africains à ouvrir grandement les mains aux financements et à la coopération avec les pays islamiques qui, devant le marasme économique africain se font la panacée.

Les débats d’opinion en Afrique ne se limitent plus à la mosquée ou dans les groupes d’échange d’idées, ils prennent plutôt une dimension politique. Les groupes islamistes réclament le droit de se regrouper en partis politiques où Dieu occupe le premier rang ; l’on aspire à une démocratie basée sur le Coran. Tel est le cas à Kano au Nigéria avec la pratique de la Charia par les islamistes. Au fait l’islamisme désigne des courants radicaux de l’Islam politique contemporain. En Afrique Subsaharienne, les Islamistes mènent une activité voilée sinon modérée sauf dans les zones comme : le Delta du Niger, l’Etat du Niger, en Mauritanie. En effet l’exhortation à l’endurance dans l’espoir du martyre qu’enseigne l’éthique islamique suscite malheureusement l’engouement chez certains Africains qui, pour gagner le paradis sont prêts à recourir aux armes. C’est le cas de  l’expérience amère de l’Algérie avec les kamikazes du Front Islamique du Salut (F.I.S.) dans les années 90 qui ont fait des milliers de morts. Ce mouvement si on se rappelle a fait place au groupe salatiste GSPC qui après les évènements du 11 septembre 2001 aux USA est devenu le mouvement Alcaida du Maghreb. Un  autre cas est celui des attentats pétroliers perpétrés par les islamistes au Nigeria et des prises d’otages  par les pirates islamistes dans la corne de l’Afrique pour des raisons idéologiques et économiques. Par ailleurs, le réseau Alcaida  continue par faire des admirateurs dans certaines régions d’Afrique notamment le Soudan.

 

13.4.2 Le mariage avec les femmes  chrétiennes

Les musulmans sont autorisés et même conseillés d’épouser les chrétiennes et les juives. C’est d’ailleurs une obligation pour eux : « …Il vous est permis même de prendre vos femmes tant parmi les croyantes vertueuses que parmi les femmes moins chastes ; appartenant  au peuple des Ecritures… » (Sourate 5,5)

Les musulmans réussissent ce projet grâce à leur fortune qu’ils  font miroiter et la crise économique de nos milieux.

Par  contre un  non  musulman  ne peut  épouser  une  musulmane à moins qu’il ne se convertisse à l’Islam.

Dans la tradition musulmane l’homme est le pilier de la famille. Il a autorité sur les femmes, en vertu de la préférence que Dieu lui a accordée sur elle, et à cause des dépenses qu’il fait pour assurer l’entretien de ses épouses.

 

 

            13.4.3 L’Influence étrangère et le financement

  • L’Immigration

Depuis quatre décennies, des personnes d’origine musulmane s’établissent un peu partout dans le monde. Les vagues d’immigration continuent sans que les pays d’accueil puissent mettre en œuvre les moyens pour leur intégration. Ils forment rapidement des communautés soudées avec des mosquées improvisées ça et là. Alors surgissent des imams intégristes et des associations islamistes faisant des convertis dans la population locale par une forme de fraternité et d’entraide économique. Ainsi arrivent-ils aisément à organiser des pressions pour imposer aux autorités des pays hôtes le respect des rites spécifiques à la religion musulmane ou du moins la liberté de pouvoir les observer sans aucune entrave. Par exemple : le vestimentaire, les habitudes alimentaires, le refus de l’autorité de la femme etc.

  • L’Islam Politique

Il est apparu depuis les années 1940 par l’entremise du mouvement des frères musulmans ; ses visées sont exprimées clairement : l’islamisation du globe. Les pays du monde sont par conséquent classifiés en trois catégories :

Le Dar al Islam (la maison de l’Islam) est constituée des pays dirigés par des musulmans et gouvernés par les lois islamiques, la charia en occurrence ; nécessairement, le dar al Islam doit être en progression continue.

Le dar al harbl (la maison de la guerre) constituée des pays non musulmans donc dirigés par des infidèles, des mécréants (kufr en arabe) ; aucune coexistence pacifique n’est possible à long terme et le fait que les islamistes acceptent leur présence c’est soit parce que ces pays acceptent de se rallier au troisième groupe.

Le dar al Suhl appelé aussi Dar al Ahd (la maison du traité, de la trêve). Ce sont des pays n’étant pas sous la loi islamique mais qui se mettent par traité sous la domination musulmane .Tous les pays du monde seront progressivement enroulés dans la religion du  dar al Islam.

  • Le Terrorisme

Le terrorisme est l’un des grands moyens dont se sert l’Islam pour s’imposer dans le monde. Il intimide les gens, les autorités politiques, farce des conversions et étale impunément l’intolérance religieuse. A l’avantage des mouvements terroristes qui l’ont précédé il est le seul qui a vision et un développement mondialisé. Il est aujourd’hui sur tous les continents, sur tous les territoires sans exception. Il bénéficie de la faiblesse des démocraties, surtout africaines, qu’il achète par des financements réguliers, des projets de développement (hôpitaux, écoles etc.).

  • L’Islam dans la Mondialisation Globalisation

On assiste au règne des multinationales musulmanes  qui établissent la loi des marchés islamiques. On  note des  accords politiques entre Etats musulmans et non musulmanes en vue d’une possible ouverture vers la foi musulmane.

Des activités sont relevées dans plusieurs domaines :

-Le Social surtout : construction des hôpitaux, des écoles, des centres d’insertion social, des ONG, des forages etc.

-L’économique : banques, entreprises islamiques, le commerce dont il essaie de détenir le monopole.

-La communication : radio-télé, cinéma, internet etc.

-L’urbanisation : construction des hôtels, des cités habitats, des routes, des ponts etc. 

La mondialisation de la violence et du terrorisme dit « islamistes »n’est pas des moindres. Elle se sert de l’Internet, de la circulation des capitaux, de la sur médiatisation de la planète des déplacements humains incessants. On dit que Ben Laden c’est la charia plus l’internet. Les  graves attentats attribués aux islamistes depuis le 11septembre 2001 inaugurent  un cycle sinistre de chocs des civilisations et de la mondialisation de la violence.

Cependant l’Islam politique véhicule avant tout des valeurs du dialogue des cultures et un retour à la spiritualité élevée. Malheureusement c’est cet autre aspect, celui de l’islamisme, de la fanatisation et de la violence terroriste qui trouve les ressources et les hommes favorables à sa vision apocalyptique du monde faisant du nihilisme destructeur sa seule réponse aux frustrations et aux désarrois de ceux qu’il  recrute.

 

            13.4.4 L’éducation, la scolarisation, l’arabisation

  • L’éducation

La société musulmane accorde  une importance particulière à  l’éducation  de la personne. En effet elle débute des le bas âge. La charge d’éduquer  l’enfant revient à la femme selon la coutume de la religion. Elle aura le souci de l’éducation et du bien -être de ses enfants. C’est  dans le sillage que Cheikh Mohamoud A- Subki (1858-1935)[23] en Egypte veillait à ce que les femmes reçoivent des éducations spécifiques. La femme inculque à l’enfant, les notions de base sur la religion musulmane telles que les cinq piliers de l’Islam, la prononciation avec le respect du nom d’Allah, la prière, le jeûne et l’aumône.

Des parents et des adultes, l’enfant apprend quelques notions qui reposent sur les éléments fondamentaux de la morale islamique à savoir : la foi, l’adoration et la vertu. Le jeune  musulman est éduqué à  aimer, à obéir, à respecter et à traiter avec générosité ses parents. Enfin il est instruit sur les interdits de sa religion.

  • La scolarisation

A l’âge de sept ans, le jeune musulman débute l’école coranique où il apprend à lire et écrire le Coran. C’est ainsi qu’il prend goût à la récitation du Coran, comme pour suivre la recommandation de l’ange à Mahomet  la nuit du destin : «Prends et lis ». De nos jours, la religion musulmane favorise la scolarisation par la création des écoles coraniques avec cours primaire et secondaire et l’octroi des bourses d’études universitaires en Arabie.

  • L’arabisation

La langue de la religion musulmane est l’arabe. Dans le but de rester dans la tradition de cette religion, toutes les prières sont dites en arabe. C’est donc le motif d’une arabisation. Ainsi les autorités islamiques se lancent dans la politique de construction des mosquées et des écoles arabes partout dans les localités. Au Togo par exemple, nous remarquons du Sud au Nord, de l’Est à l’Ouest ce grand effort arabisation.

 

            13.5 Les tendances actuelles de l’Islam en Afrique, au niveau local et régional

  • Les raisons de la propagation de l’Islam et courants en Afrique

La présence de l’Islam en Afrique n’est pas un fait récent. Depuis plus d’un millénaire des musulmans vivent en Afrique. Les pays à dominance musulmane sont l’Afrique du Sud, l’Ile de Zanzibar dans l’Océan Indien. Quand aux pays à forte ou faible minorité musulmane, ils sont en Afrique Occidentale et Afrique Orientale[24].

Plusieurs raisons expliquent l’avancée de l’Islam notamment :

-Le développement des moyens de communication et de transport permettent aux propagateurs de l’Islam (commerçants et prédicateurs) des déplacements fréquents à travers le continent.

L’Afrique connaît une situation économique désastreuse et sans espoir où la religion est le seul  recours.

C’est dans les mosquées que tous les besoins personnels, familiaux et communautaires sont pris en compte. Ainsi les mosquées se multiplient à travers le continent.

La communauté musulmane procure une solidarité. Les communautés musulmanes s’organisent, se structurent et s’équipent avec tout ce que la technique moderne offre.

*Les divers courants qu’on retrouve en Afrique sont :

le Sunnisme : les sunnites forment la majorité et sont fidèles à la coutume du prophète.

le Shiisme et le Kharidjisme sont deux groupes minoritaires.

Pour ce qui est de notre pays le Togo, nous avons essentiellement les Sunnites. L’Union Musulmane du Togo (U.M.T.) sert d’intermédiaire entre l’Etat et les musulmans.

Par ailleurs, il est à noter l’influence des marabouts, ces hommes connus pour leur pouvoir de devin et de guérisseur. Le Sénégal est le pays africains où se pratique beaucoup le maraboutage.

  • Les influences extérieures sur la foi musulmane

L’économie marxiste et son efficacité exerce une réelle séduction sur les peuples musulmans. Ces pays musulmans disent qu’ils accepteront  des investissements de l’étranger d’où qu’ils viennent à condition qu’il n’en résulte aucun amoindrissement de leur indépendance.

Les Etats musulmans qui furent indépendants ou presque dès après la première guerre mondiale ont d’abord conçu leur organisation nouvelle à l’exemple des nations européennes. Leur histoire est celle de la rencontre des tendances laïcistes  et de solution ou d’attitude spécifiquement musulmane. On devait veiller à une représentation équitable des divers courants en présence (C’est la raison d’être  de l’AMUPI : Assemblée Musulmane pour l’Unité et le Progrès de l’Islam au Mali.)

Les perspectives réformistes s’appuient sur « des droits de Dieu et des droits de l’homme »non à partir des seuls « droits de l’homme » du XIX siècle européen ; tel est l’exemple du Maroc Arabe. Un Etat musulman « réformé » s’il veut protéger et éclairer l’attitude religieuse des citoyens, doit finaliser les mises en place sociale et économique par des valeurs plus hautes qui engagent la destinée éternelle de chaque croyant. Il se doit d’entreprendre sans retard l’éducation de tous les siens.

Cependant, malgré les influences avantageuses de ces tendances, l’Islam se retrouve confronter à certains problèmes dont voici quelques uns :

L’analphabétisme pèse lourd sur la plupart des pays musulmans en Afrique. L’Islam en souffre aujourd’hui comme de ses plus sérieux handicaps.

La vie musulmane traditionnelle est allée dans le sens d’une totale coupure entre la société masculine et celle féminine. L’évolution de la femme de nos jours a pu se présenter spontanément comme une désacralisation, une laïcisation si l’on veut de la vie musulmane ; l’exception du Maroc et la Tunisie qui ont proscrit la polygamie[25].

 

14. L’enseignement de l’Eglise et l’attitude des catholiques devant l’Islam

  • L’enseignement de l’Eglise devant l’Islam

« La doctrine sociale de l’Eglise se caractérise par un constant appelle au dialogue entre tous les croyants des religions du monde qu’ils sachent rechercher ensemble les formes le plus opportunes de collaboration »[26].

A ce propos le Pape Jean Paul II disait dans son Encyclique Sollicitudo Rei Socialis : « Les religions ont un rôle important à jouer  dans la réalisation de la paix qui dépend le l’engagement commun pour le développement intégral de l’homme. »[27]

Le concile Vatican II quant à lui donne un enseignement plus explicite sur les relations de l’Eglise avec l’Islam. Cet enseignement est présenté dans la déclaration sur les relations de l’Eglise avec les religions non chrétiennes (Nostra Aetate).

Dans son préambule cette déclaration stipule : « les hommes attendent des diverses religions la réponse aux énigmes cachées de la condition humaine qui, hier comme aujourd’hui, troublent profondément le cœur humain : qu’est –ce que l’homme ? Quel est le sens et le but de sa vie ? Qu’est-ce que le bien et qu’est-ce que le péché ? Quelle est l’origine et le sens de la souffrance ? Quelle est la voie à suivre pour parvenir au vrai bonheur ? Qu’est-ce que la mort, le jugement, la rétribution après la mort ? Qu’est-ce qu’enfin le mystère dernier et ineffable qui entoure notre existence, d’où nous tirons notre origine et vers lequel nous tendons ? »[28]

Le Concile n’entend pas cependant affirmer que pour répondre à ces questions épineuses il faille que l’Eglise regroupe dans sa sainte doctrine toutes les conceptions des autres religions. Il prend donc soin d’expliciter la relation de l’Eglise avec ces religions. Que dit-il de la religion islamique ?

« Eglise regarde avec estime les musulmans qui adorent le Dieu un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant, créateur du ciel et de la terre,  qui a parlé aux hommes. Ils cherchent à se soumettre de toute leur âme aux décrets de Dieu, même s’ils sont cachés, comme s’est soumis à Dieu Abraham, auquel la foi islamique se réfère volontiers. Bien qu’ils reconnaissent pas Jésus comme Dieu, ils le vénèrent comme prophète ;ils honorent sa mère virginale, Marie, et parfois même l’invoque avec piété. De plus, ils attendent le jour du jugement où Dieu le rétribuera  tous les hommes ressuscités. Aussi ont-ils en estime la vie morale et rendent-il un culte à Dieu surtout par la prière, l’aumône et le jeûne. Si, au cours des siècles, de nombreuses dissensions et inimités se sont manifestées entre les chrétiens et musulmans, le Concile exhorte tous à oublier le passé et à s’efforcer sincèrement à la compréhension mutuelle, ainsi qu’à protéger et à promouvoir ensemble, pour tous les hommes, la justice sociale, les valeurs morales, la paix et la liberté. »[29]

 

  • L’attitude des catholiques devant l’Islam

L’Eglise a un profond respect envers l’homme. Elle pense qu’on  ne peut invoquer Dieu le Père de tous, si nous refusons de nous conduire fraternellement  envers certains créés aussi à son image. Se comporter ainsi c’est méconnaître Dieu puisqu’il est amour (1Jn4 ,8).

Par conséquent, l’Eglise Catholique réprouve toute discrimination ou vexation opérée à l’égard l’homme en raison de sa race, de sa classe sociale ou de sa religion.  Voilà pourquoi elle adopte une attitude positive à l’égard des musulmans : ce qui se manifeste par le dialogue, l’ouverture et le respect de ceux-ci. Cette attitude de dialogue et d’ouverture est dirigée dans l’Eglise par la commission pour la promotion des relations avec les musulmans. La dite commission a pour tâche d’améliorer les relations entre chrétiens et musulmans, promouvoir l’unité et la charité entre les fidèles de ces deux religions pour une collaboration toujours plus étroite dans la promotion du bien commun et la croissance de la personne humaine. Ensuite favoriser la connaissance de la foi de l’autre pour une cohabitation plus pacifique. Ce souhait de la commission pour  la promotion des relations avec les musulmans s’est soldé en Afrique par :

Le plus d’attention de l’une à l’autre

L’adresse de messages d’estime, d’amitié et de communion à la fin des temps fort des deux religions à savoir Ramadan et Carême

Les voyages du Pape Jean Paul II dans les pays à majorité musulmane (Soudan, Mali, Sénégal) où  ceux-ci  l’accueillent avec joie et respect.

Aussi, dans certains diocèses où les musulmans sont en nombre important, il existe des initiatives pour accentuer ou susciter des relations entre musulmans et chrétiens : célébrations de mariage mixte entre chrétiens et musulmans, mariage dans lequel chacun garde sa religion.

Les œuvres caritatives catholiques ouvertes à tous sans distinction de religion.

La fondation Nostra Aetate, placée sous l’égide du Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux octroie des bourses aux étudiants musulmans pour parfaire leurs connaissances de la religion chrétienne.

En Afrique de l’Ouest, il existe un secrétariat permanent qui se charge d’animer et de promouvoir le dialogue entre les chrétiens et musulmans, qui  répercutent  leurs activités dans les diocèses. Ce secrétariat est basé à Bamako au Mali. Pour notre pays, l’évêque chargé du dialogue avec le monde musulman est Mgr Ambroise Kotamba DJOLIBA  (diocèse de Sokodé).

Ces initiatives sont des signes manifestes de la volonté d’une bonne cohabitation entre les fidèles de nos deux religions.

Toutefois, si l’Eglise a esquissé des pas intéressants et appréciés avec  les musulmans qui font tomber des barrières pour les relations améliorées, il faut reconnaître qu’il reste du chemin à faire pour un dialogue vrai, où l’on se rencontre, s’échange, parle ensemble sans aucune crainte ni résistance liée à quoi que se soit. C’est pour cela que Jean Jacques Pérennes du couvent dominicain du Caire exhorte aux chrétiens catholiques d’avoir chacun un ami musulman, cela changerait beaucoup nos relations.

 Conclusion

En somme, la Da’wa qui a pour fondement l’éthique islamique n’est en réalité qu’un "trompe l’œil" pour les pays africains fragilisés par la crise économique. Cette expansion qui se fait sous diverses formes en contact avec les diversités culturelles d’Afrique à pour corollaire la naissance de tendances et de courants islamiques multiples qui donnent à l’Islam une vitalité.

Malgré cette vitalité, l’Eglise dans sa sagesse exhorte les catholiques à rester fermes dans la foi en Jésus Christ et à tendre la main aux musulmans dans le dialogue car c’est aussi des frères à aimer, à qui s’étend le salut du Christ.

 

 Un groupe d'étudiants

 

BIBLIOGRAPHIE

 

1-     Concile Vatican II, Déclaration Nostra Aetate, éd. Saint  Augustin Afrique, Lomé, 2000.

2-    Jean Paul, Encyclique Sollicitudo Rei Socialis, n°2.

3-    Cardinal Raffaele Renato MARTINO, Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise sociale de l’Eglise, Ed. Liberia editrice vaticana, Rome, 2004.

4-    Sorel Zissu,  Sur l’impact de l’Islam dans le monde, le 15 Avril 2008.

5-    Dr Dalil Boubakeur, recteur de l’institut musulman de la mosquée de Paris, Lisbonne le 14 octobre 2002.

6-    Louis GARDET, connaître l’Islam

7-    Pierre LANARES, Qui dominera le monde ? Ed.S.D.T., France, Novembre1982, n°702.

8-    HARUN Yahya Alias Adnan Oktar, In Atlas de la création.

9-    Principes de l’Islam, l’agence des musulmans d’Afrique

10-                      WWW.Portstnicolas. org

11-                      WWW.Google. fr

 

 



[1] Mémo Larousse, Religions et Mythes, p.334a

[2] Idem, p.334b.

[3] Encyclopédie Théo, p. 143b

[4] Mémo Larousse, Religions et Mythes, p.335c

[5] Mémo Larousse, Religions et Mythes, p.335a

[6] Coran, Organisation de la prédication islamique, p.172.

[7] Sourate 5,110

[8] Sourate 3,114

[9] Louis GARDET, Connaître l’islam, éd Fayard, Paris, 1960, p.82

[10] Sourate 5,1.

[11] Sourate 2,195.

[12] Sourate 65,3.

[13] Jean-Louis Michon, Lumière d’islam, institution, Art et Spiritualité dans la cité musulmane, p 26.

[14] Sourate 9, 72

[15] Sourate 33, 35

[16] Sourate 2, 228

[17] Sourate 4, 3

[18] Sourate 2, 229

[19] Sourate 2,233

[20] Sourate 2, 50

[21] Sourate 24, 3

[22]  Sourate 3, 189

[23] www.google.fr

[24] Louis GARDET, Connaître l’Islam

[25] Idem n°2

[26] Commissission Justice et Paix, Compendium de la doctrine sociale de l’Eglise, ed. Liberia editrice vaticana, Rome, 2004, n°537

[27] Encyclique Sollicitudo Rei Socialis,n°32

[28] Nostra Aetate n°1

[29] Nostra Aetate n°3



06/06/2011
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