Eglise catholique au Togo : blog d'un prêtre de Lomé !

Inculturation : une école de tolérance !

Inculturation : une école de tolérance !

  • Inculturation : le particulier au service de l’universel

Le message chrétien recèle des valeurs universelles qu’aucune culture particulière ne peut épuiser.[1] De ce constat se dégagent deux dimensions de l’inculturation. D’une part l’inculturation n’implique pas une lutte interculturelle consistant à nettoyer – au détergent – toute trace culturelle portée par le message chrétien avant de se l’approprier, elle serait plutôt accueil des valeurs déjà et bien assumées dans des cultures dans la mesure où elles ne choquent pas la culture hôte. D’autre part, l’inculturation est une occasion d’enrichissement de tout le peuple chrétien. En effet les valeurs universelles assimilées ou monnayées par le catalyseur culturel propre à une communauté (Eglise locale) sont censées profiter à l’ensemble de l’Eglise et l’inculturation devient une aubaine dans la mesure où la pluralité culturelle se met au service de l’universalité en permettant une meilleure entrée dans la logique et une plus grande assimilation des valeurs universelles du message chrétien révélé. « Et c’est dans ce cadre que l’inculturation fait advenir des nouvelles réalités, et génère des ressources nouvelles pour la vie culturelle des croyants » (Modeste NIYIBIZI,  la pertinence des efforts d’inculturation en Afrique à l’heure de la mondialisation, in Spiritus n°165, décembre 2001, p 412)

  • Au-delà de la culture : une métataculture

L’incarnation rejoint l’homme plus dans sa nature que dans sa culture. La nature est universelle et identique chez tout le genre humain. La culture pose la spécificité, la collectivité, les limites identitaires subjectives.


Le Christ s’incarne avant tout et au-delà de tout comme homme[2] et après coup comme Juif – car le Peuple de la promesse était juif. La culture (hébraïque) est une contingence et non une condition sine qua non de l’incarnation sinon nous aurons tort de parler d’inculturation.


Le fait que le Christ peut aussi bien s’incarner dans une culture du Proche Orient que dans une culture d’Afrique Noire, autorise et postule d’une part l’inculturation comme un devoir indispensable (immanence) et d’autre part nous accule à reconnaître que le message chrétien, sans pour autant négliger les dimensions culturelles, peut être proposé ou vécu au nom de la nature humaine (transcendance).

 

Romain Séménou, diacre

Lomé le 17 janvier 2012



[1] Voir Modeste NIYIBIZI,  la pertinence des efforts d’inculturation en Afrique à l’heure de la mondialisation, in Spiritus n°165, décembre 2001, p 412

[2] C’est vrai, qu’il est difficile de concevoir un homme abstrait de toute culture !



17/01/2012
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