Eglise catholique au Togo : blog d'un prêtre de Lomé !

 

 

Le denier du culte

  

 

 

 

 

 

  

 

 

Un mot, toute une histoire

 

 

 

 

 

 

 

Le mot denier vient du latin denarius et signifiait à l’origine la monnaie. Il connaîtra une extension de sens plus général pour désigner l'argent, l'unité de mesure et le taux ou pourcentage d'intérêt.

 

 

 

L'entrée du mot dans le langage ecclésiastique serait en rapport avec l'expression denier de Saint Pierre (en latin denarius Sancti Petri) qui fut d'abord un tribut annuel versé par l'Empire d’Angleterre au Saint-Siège de la période du VIII ème siècle à 1534. Sous le pontificat de Pie IX (1792-1878), le nom est repris pour désigner une contribution volontaire des fidèles à la papauté. Le mot fait fortune, de nos jours, grâce à l’expression très familière denier du culte née en France après la loi du 9 décembre 1905 qui sonna la fin des subventions de l’Etat pour les frais du culte. De ce fait l’Eglise s’est trouvée dans la nécessité de demander à ses fidèles propres une aide financière qu’on baptisa du nom de denier du culte. Le denier du culte est une contribution volontaire des fidèles pratiquants ou non. Il fait office de cotisation du catholique vis-à-vis de l’Eglise.

 

 

 

 

 

 

 

 

Portée canonique de l’expression

 

 

 

 

 

 

Le groupe de mots denier du culte, est inexistant dans le Code de Droit Canonique. Le Catéchisme de l’Eglise Catholique également ne l’emploie pas. Cependant l’expression est présente dans des manuels de catéchisme propres à certains diocèses et elle se rencontre dans plusieurs textes et documents du magistère ordinaire.

 

 

 

L’expression denier du culte tient son fondement juridique de deux séries canons.

 

 

 

D’une part, des canons posent le principe@:

 

 

 

Le canon 222 §1 stipule que «@Les fidèles sont tenus par l'obligation de subvenir aux besoins de l'Eglise afin qu'elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d'apostolat et de charité et à l'honnête subsistance de ses ministres@».

 

 

 

Le canon 1261 §1@:@«@Les fidèles ont la liberté de disposer de leurs biens temporels en faveur de l'Eglise@».

 

 

 

D’autre part, des canons qui tracent les grandes lignes d’applicabilité@:

 

 

 

Le canon 1261 §2 précise que «@L'Evêque diocésain est tenu d'avertir les fidèles de l'obligation dont il s'agit au canon 222 §1, et d'en urger l'application de manière opportune@».

 

 

 

Le canon 1262 rappelle que «@Les fidèles aideront l'Eglise en s'acquittant des contributions demandées selon les règles établies par la conférence des Evêques@».

 

 

 

Il découle de la lecture de ces canons que l’acte de contribuer ou de subvenir aux besoins temporels de l’Eglise est à la fois une obligation et un exercice conséquent de la liberté des fidèles. De même, il revient à la conférence des Evêques de fixer la nature et la périodicité des contributions.

 

 

 

Quand payer le denier du culte@?@

 

 

 

Le denier du culte se veut une contribution financière annuelle. Chaque fidèle est, de fait, tenu de verser sa participation à la construction de l’Eglise une fois l’an. Cette périodicité annuelle est très prégnante dans la traduction éwé@du terme denier du culte : «@

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour finir, …

 

 

 

Soulignons que le denier du culte est un devoir élémentaire de solidarité en vue de l’accomplissement de la mission de l’Eglise. Il ne constitue qu’une forme de concrétisation parmi tant d’autres de l’obligation des fidèles de contribuer à la vie matérielle de l’Eglise tel qu’énoncé par le canon 222 §1. Au demeurant, l’obligation du denier du culte est inscrite au nombre des commandements de l’Eglise dont le caractère obligatoire «@a pour but de garantir aux fidèles le minimum indispensable dans l'esprit de prière et dans l'effort moral, dans la croissance de l'amour de Dieu et du prochain@» (CEC 2041).

 

 

 

Puisse l’Esprit du Seigneur nous aider à toujours percevoir le denier du culte comme un devoir filial envers notre mère l’Eglise et comme une occasion de sanctification, et non un visa pour les funérailles religieuses@!

 

 

 

@

 

 

 

Abbé Romain SEMENOU

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Code de Droit Canonique bilingue et annoté, 3e éd., Wilson & Lafleur, Montréal, 2007

Catéchisme de l’Eglise Catholique, Centurion/ cerf/ Fleurus-Mame/ CECC, Paris, 1998

 

 

G. MARSOT, «@Denier du culte@» in Encyclopédie Catholicisme Hier Aujourd’hui Demain, sous la direction de G. JAQUEMET, Tome 3ème, Letouzey et Ané, Paris, 1952, p 604- 605.

 

 

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Mais, quand payer son denier du culte@? Faut-il nécessairement attendre le temps de carême@? Non@! En principe, le fidèle peut à tout moment de l’année s’acquitter du payement du denier du culte. Il faut nécessairement dépasser la confusion de périodicité entre le denier du culte et la confession pascale telle qu’elle existe dans nos contrées – peut être – du fait de leur enregistrement dans des cases juxtaposées du carnet de baptême. De plus il n’est pas de tradition catholique ni de bonne foi d’attendre les heures de grave maladie voire de trépas pour payer les arriérés de denier du culte, cela juste pour s’assurer de pompeuses funérailles religieuses.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Sources@:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



04/05/2011
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