Il est temps que je donne un sens à ma vie !
Il est temps que je donne un sens à ma vie !
Homélie du 5ème dimanche du Tps Ordinaire Année B : Jb 7, 1…7 ;
Ps 146 ; 1 Co 9, 16…23 ; Mc 1, 29-39
Quel est le rêve de tout artiste ? Etre connu et reconnu ici et partout. Les producteurs des musiciens font des pieds et des mains pour que leurs morceaux passent – si ce n’est en boucle, au moins fréquemment – sur les grandes chaînes de télévision.
Quelle est la motivation que couvent les efforts des agents commerciaux et des firmes qui n’hésitent pas à investir des fortunes pour la publicité ? Etre des marques et des produits de références, désirés et achetés ici et ailleurs.
Et enfin, quelle est la fin visée par la nouvelle génération d’“ hommes de Dieu ” – aux allures et manières de commercial – qui s’annoncent et se démontrent sur les médias ? Je ne saurais le dire !
Ce qui est vrai et pas moins naturellement humain est que l’homme voudrait tellement être aimé, reconnu, apprécié et “ célébré ”. Ainsi bien d’individus avec en tête de peloton les artistes, les représentants de grandes marques comme petites, les leaders seraient combler de bonheur à l’écoute d’une telle affirmation : « Tout le monde te cherche », à eux adressée.
Cette belle phrase : « Tout le monde te cherche » déclamée par les disciples de Jésus, semble être l’heureux couronnement d’une journée de miracles passée à guérir et à délivrer. Cependant elle ne suscite ni fierté ni rêve de gloires chez Jésus. Il rappelle alors à ses disciples l’ESSENTIEL : annoncer la Bonne Nouvelle et non rechercher gloire et orgueil.
La tentation de mettre les charismes et les talents que Dieu nous donne gratuitement et sans mérite de notre part au service de notre gloire personnelle est très grande et plus tentante que Dame Tentation même. Chacun a un charisme : quand je pense à nos frères et sœurs du Renouveau Charismatique, j’en vois qui ont le charisme de guérison, de prophétie, de langue, de délivrance, … ; quand je pense aux hommes et femmes, chacun dans l’exercice de sa profession, j’en vois pleins de talents et de tacts ; quand je pense… (à toi, à lui, à elle, à eux, à moi) je …(te, le, les, me) vois… Une question : que faisons-nous de nos talents et charismes ? Pour notre gloire ou pour le service ?
Saint Paul, en sage devancier, nous laisse son exemple : il n’a ni fait de l’annonce de l’Evangile un motif d’orgueil ni user des droits que cela lui conférait. Saint Paul a préféré le salaire final : avoir part au Royaume au salaire immédiat car il a compris que la vie de l’homme n’est qu’un souffle. Job l’exprime si bien avec l’image de la navette du tisserand qui s’arrête à bout de fil.
Mon frère, ma sœur, nos jours s’en vont, notre vie n’est nullement perpétuelle sur cette terre. Devant le sombre tableau des décès, il nous est évident que nous mourons tous, rassasié d’ans ou à peine notre vie ébauchée. Et l’espérance chrétienne ajoute : nous ressusciterons tous, certains pour la vie éternelle et d’autres pour la damnation sans fin. Choisis donc aujourd’hui ton équipe – nous sommes en pleine CAN (lool) – : le succès ou la défaite, choisis aujourd’hui ton camps : la vie ou la mort. Choisis le bon côté du barricade, donne un sens à ta vie en la mettant au service de tes frères et sœurs humains. Mets ta force et ton intelligence au service de l’avènement d’une société humaine où tous se sentiront libres, aimés, respectés et épanouis. Tu auras alors fait le bon choix, celui de la Vérité, celui du Christ. Courage, le ciel n’est loin, tu l’atteindras en servant les hommes et en semant autour de toi des germes d’amour ! Amen
Romain Séménou, diacre
04 février 2012