La vie est sacrée
La vie est sacrée!
L’homme n’est que par la vie. Dire homme, c’est dire vivant. Pour nous chrétiens, la vie est bidimensionnelle : la première vie, celle terrestre qui est dotée de finitude, et la vie seconde éternelle ou perpétuelle – cela dépend de l’école – qui est celle de béatitude en Dieu. D’aucuns peuvent être tentés de penser, quand on avance l’assertion « la vie est sacrée », à la seconde vie. Non, la sacralité de la vie est un référent de la vie terrestre. La vie éternelle en Dieu n’a pas besoin du caractère sacré, pour elle, c’en est un diminutif, une réduction de son essence. De par le rapport intrinsèque d’être et de sens qui le fait naître et être de Dieu, la vie seconde bénéficie des attributs divins et se place au-dessus du sacré. Revenons donc, la vie de l’homme est sacrée pour bien de raisons. Aucune excuse, aucune raison ne peut tenir contre, ne peut avoir le dessus sur la vie. C’est vain et inutile de poser sur la balance la vie d’une part et d’autre part un ou des motifs de non-vie. La vie transcende toute catégorie ou référentiel pour souffrir comparaison ou condamnation. Otez à celui qui nie la vie ou décrète la mort – qu’il s’agisse même d’un fœtus – la vie et il ne pourra que se taire !
La vie est et va. Elle est en tout ce qui est créé. La vie, quant à certains êtres, est simple déploiement dans le temps linéaire. La vie est présence à soi et ouverture à l’avenir dès qu’on le met front à l’homme. En l’homme, la vie est élan d’être, processus dont le starting-block est Dieu. Dès que le souffle d’animation est lâché par Dieu, l’homme surgit. L’homme surgit, où et comment ? En Dieu d’abord, comme projet voulu, désiré et conçu ; ensuite dans l’échiquier de la conscience divino-humaine où le Dieu Providence opère dans la sphère humaine. Puis dans le sein d’une femme, une vierge. Vierge non au sens d’un terrain jamais visité par un homme. Mais vierge au sens d’une nouvelle création. Le sein de la femme, quel soit la femme au fils nombreux ou la stérile qui enfante est virginisée dès qu’elle est prise dans l’engrenage du plan divin. En effet, quand Dieu ouvre les viscères d’une femme à la vie, il rend vierge son sein. Toute créature est nouvelle et comme à vin nouveau, outre neuve, à être nouveau, sein neuf. La vie, c’est au fait le Dieu en l’homme. La part divine en l’homme reste en premier et essentiel ressort Dieu. A son image et ressemblance, Dieu fit l’homme, et Dieu, nous le savons, est avant tout vie ; raison pour laquelle à toute créature, il se donne comme vie avant tout. La vie, premier don à l’homme fait par Dieu, suppose et atteste Dieu, le Dieu présent et vivifiant. En l’homme vivant, tous les attributs ayant Dieu comme référence parfaite, peuvent connaître aliénation, trouble, déclin ou imperfection et vice. Mais la vie demeure plus ou moins toujours égale. La vie est et c’est ce qui détermine toute lutte et poursuite de la fin inhérente à l’état de créé de l’homme. L’homme est vie – offerte par Dieu– qui va, qui cherche, qui poursuit Dieu, la Vie. La vie c’est l’être premier et c’est elle qui communique de l’être à tous les attributs et étants de l’homme. D’abord l’homme est un vivant c’est-à-dire qui vient à la vie, qui vit puis il peut être – car ce n’est ni certain ni donné d’avance – amoureux ou haineux, humble ou orgueilleux, travailleur ou paresseux, … Avec une pointe d’audace ontologique, ajoutons, l’homme est vivant avant d’être noir ou blanc, court ou élancé, svelte ou gras…