L’ordinaire semble rimer avec la routine, le laisser-aller !
L’ordinaire semble rimer avec la routine, le laisser-aller !
Homélie du 3ème dimanche du Temps Ordinaire, Année B
1èrelect. : Jonas 3, 1-5.10 ; 2èmelect. : Cor 7, 29-31 ; Evg. : Mc 1, 14-20
Après les temps forts de l’Avent et de Noël, nous voilà déjà au troisième dimanche du Temps ordinaire. Et l’ordinaire semble souvent rimer avec l’habitude, la routine, le laisser-aller, l’à-peu-près. C’est humain, mais ce n’est pas normal.
Prenons un exemple : à l’approche des examens, les étudiants et les élèves s’attellent à les préparer, s’enferment pour étudier ; et quand les jours des examens sont là, ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour réussir ; puis ils abandonnent les cahiers, ils n’étudient plus, ils s’amusent jusqu’à ce que d’autres examens ne soient programmées.
Un autre exemple : quand nous tombons malade, quand nous sommes souffrant, nous allons consulter un médecin ou toute personne pouvant nous aider à guérir, et nous suivons leurs prescriptions et conseils, nous respectons les heures de prise des médicaments, nous respectons les régimes alimentaires et l’hygiène de vie qu’on nous a recommandé ; mais une fois la santé recouvrée, nous ne tenons plus compte des conseils et recommandations, nous renouons avec nos mignons habitudes jusqu’à ce qu’une autre maladie ne frappe à notre porte.
C’est humain, mais ce n’est pas normal. Et le risque est grand que nous reportons de tels comportements au niveau de notre vie de foi, de chrétien. En effet après la préparation spirituelle du temps de l’Avent et la célébration joyeuse de Noël, nous pouvons être tentés de décréter ce temps ordinaire qui nous sépare des temps forts du carême et de Pâques comme temps de repos spirituel. Ce serait dommageable pour notre santé spirituelle, si nous cessons de marche de conversion, notre cheminement de sanctification en ce temps ordinaire.
C’est donc pour nous rappeler l’impérieuse nécessité de la conversion continuelle et quotidienne que l’Eglise nous sert en nourriture les textes de ce dimanche. Le message de Jésus est clair : « les temps sont accomplis, convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle ». Dans la première lecture, Saint Paul nous rappelle que quel que soit notre état de vie, notre position socio-économique : que nous soyons riche ou pauvre, puissant ou faible, marié ou célibataire, heureux ou malheureux, tout passera, cette terre passera. Il nous faut donc maintenant prendre la salvifique résolution de nous convertir tant qu’il est encore temps.
Convertissons sans plus tarder à l’instar des habitants de Ninive (cf. 1ère lecture), qui renoncèrent sans condition à leur ancienne vie de péché, dès que le prophète Jonas leur annonça le mécontentement de Dieu. Convertissons et choisissons aujourd’hui Jésus-Christ comme Seigneur et Maître de notre. Choisir le Christ, c’est accepter, comme les pêcheurs Simon et André, abandonner nos filets d’injustice, d’impureté pour le suivre. Choisir le Christ, c’est prendre la décision, à l’exemple des fils de Zébédée, d’abandonner notre barque de péchés et de suivre le Christ ; c’est accepter renoncer à nos liens, à nos relations qui nous entraînent au péché et se mettre résolument à la suite du Christ, source et garant de tout vrai bonheur, Amen !
Romain Séménou, diacre