Eglise catholique au Togo : blog d'un prêtre de Lomé !

Père Joseph- Marie Koffi Séwedzro LEGONOU (OFM)

Père  Joseph- Marie Koffi Séwedzro LEGONOU (OFM)

 

       Nous avons besoin des maîtres pour nous apprendre à aimer. Des maîtres qui soient des témoins. Père Joseph en est un….il a suivi la boussole, l’esprit qui lui indiquait une voie différente, l’esprit de l’Evangile, qui fut sa seule charte de vie. Evangile qui, comme chacun le sait, tient en un seul mot : amour.

 

           Une vie vécue, une vie donnée

 

      Joseph-Marie Koffi LEGONOU est né le 10 juillet 1959, il reçu le baptême le lendemain  11 juillet 1959 dans l’Eglise Saint Antoine de padoue de Hanoukopé. Il s’engagea très tôt dans la Légion de Marie, comme ses parents Crespin et Aurélie, et fut membre fondateur de la toute première session des jeunes légionnaires  de la paroisse cathédrale de Lomé.  Après sa première communion et sa confirmation, il s’engagea  ainsi à la suite du Christ sous la protection de la Vierge Marie sa mère. A l’issue de ses études secondaires, en 1981, il entra chez les frères mineurs en 1982 et prononça ses  vœux temporels le 15 août 1984, ses vœux perpétuels le 30 décembre 1989. Ses supérieurs le nomment alors dans l’équipe des formateurs auprès de ses jeunes frères à Adidogomé.          

   

      Depuis la naissance de la province franciscaine du Verbe Incarné, il est nommé vicaire du ministre provincial ensuite curé de la paroisse saint Antoine de Padoue de Hanoukopé de Lomé. Cette charge pastorale était pour lui un moyen de se faire un artisan de justice et de paix. Le frère François d’Assise, fondateur de l’ordre des Franciscains fut cet homme qui vécut ces valeurs évangéliques et qui les laissa comme héritage à ses fils présents dans tout les coins du monde. Cet héritage fut une préoccupation majeure durant toute la vie de frère Joseph. Un homme du bien, son souci était de défendre les petits, les démunis et aussi de défendre la dignité de la personne humaine sur tous les plans. « Toujours impliqué et engagé pour la cause du peuple togolais, défenseur infatigable des droits de l’homme. Un homme simple, déterminé, courageux, dévoué à tous ses frères et sœurs et aux plus nobles des causes.  Frère joseph, a marché dans la vérité et la foi, en prêchant surtout par ses exemples.» (Franciscains international, mars 2006). Frère Joseph-Marie s’est dépensé pour que le droit de l’homme triomphe dans son pays, nommé coordonateur de la commission justice et paix de l’ordre des frères mineurs (OFM) en Afrique subsaharienne. Dans ce but, il a étroitement travaillé avec l’ONG franciscain international aux Nations Unies, représentant la voix de l’Eglise Catholique et de la société civile au cours de discutions avec les autorités du Togo et de l’Union Européenne. Laissant aux autres les moyens de la réconciliation par  la justice, son devoir était d’adoucir les âmes, de mettre en évidence les bons cotés de la société et de la réhabilité à ses propres yeux en lui infusant la confiance de sorte qu’elle puisse se relever effectivement. Un homme de Dieu, il honorait les dons et les talents reçus de Dieu. Endurant le poids du travail, il a toujours le gout de collaborer avec le Fils de Dieu dans sa mission rédemptrice. C’était pour lui le seul moyen de participer à la création et de compatir à la souffrance de ses frères.

 

      Le travail et la prière

 

     La formule "ora et labora", priez et travaillez est non seulement pour les moines mais pour frère Joseph un principe de vie se traduisant par une vie de sacrifice, exprimée très fortement dans sa pastorale. Ce faisant un frère universel  comme son maître St François d’Assise, il travaillait pour le salut des âmes. Il avait l’amour d’un travail bien accompli ; le fait, considérer par certains comme trop sévère ; sa sincérité dans les relations humaines concoure à faire de tous ses amis des amis les uns avec les autres. Son aptitude d’organisateur lui a donné une âme de réformateur pour  adapter les structures  existant sur sa paroisse aux réalités du temps présent. Durant sa vie de prêtre, le père joseph avait réel attachement pour les activités catéchétiques, l’accompagnement des groupes paroissiaux, l’engagement caritatif et il œuvra pour une participation active et consciente des fidèles à la vie liturgique. Il a monté plusieurs chorales dont celle des enfants, la psallette « enfants de Marie », la toute dernière, qu’il affectionnait tant.

 

     Notons que le Père Joseph avait une profonde dévotion à la Sainte Vierge de Nazareth à qui a été donnée la grâce de concevoir le Christ. Tout le temps, chez lui, il égrenait le chapelet ; il disait à ses chrétiens un jour : « Ma force c’est la Vierge Marie ». Il préparait soigneusement ses sermons. En dehors de la messe, il revenait adorer le Seigneur dans le Saint Sacrément de l’autel. Ses chrétiens ont vite copié son exemple en venant adorer Jésus.

 

     Aux heures de trépas

 

      A l’exemple de Saint François d’Assisse, face à sa sœur  la mort, le frère Joseph n’a jamais renoncé à son vœu de pauvreté. Il dira : « je suis franciscain et je veux qu’on m’enterre dans cet esprit. Que mes obsèques soient simples, qu’elles soient la célébration d’une vie vécue, une vie donnée. De mon retour à Lomé, si le Seigneur m’accorde encore des forces, je voudrais écrire et laisser moi-même le déroulement de mes obsèques ». (Chemin faisant, mars 2006 n°31. C’était les paroles de frère Joseph à Paris le 15 février2006) De retour à Lomé, il confiait à un de ses frères « je sais que je vais mourir, je n’ai pas peur. Un moment m’est venu ou j’ai contemplé la mort avec émerveillement » et  il cite le cantique de frère Soleil « loué soit-tu, mon Seigneur, pour notre sœur la mort corporelle, à qui nul homme vivant ne peut échapper.» Enfin sa dernière parole « je vous aime, je vous porte  dans mon cœur.» (Chemin  faisant, mars 2006 n°31). Fils de Saint François d’Assisse, il voulut lui être fidèle jusqu’au bout. Nous chrétiens, nous avons la ferme assurance de notre Seigneur Jésus Christ : « je m’en vais vous préparer le chemin….. » (cf. Jn 14,1-4) Il n’y a rien de plus grand que l’Eucharistie. Le frère Joseph eut cette grâce de dire sa dernière messe, alors que le souffle lui venait â peine. Il mourut le 21mars 2006, le lendemain de la solennité de St Joseph, sa fête patronale ; certes un signe de son union avec le père.  «Faire le bien partout et pour tous, le mal n’aura jamais, le dernier mot », telle était la devise du frère Joseph LEGONOU. «  Le lendemain de la solennité de St Joseph, les fidèles chrétiens de la paroisse St Antoine de Padoue et ceux d’autres paroisses et d’ailleurs, apprenaient  avec stupeur le décès du frère Joseph-Marie. Ce décès bien que  tous le monde soit appelé à mourir, semblait prendre part à une non- évidence. Ce fut pour tous ses proches, une rude  épreuve qui porta un coup dur à leur foi » (Echos de la propédeutique n°12 ; 2006). Le mot de la fin de l’homélie de Mgr Kpodzro était très significatif dans le sens de l’espérance des hommes et femmes qui ont connu et aimé frère Joseph « Que la vie exemplaire de frère Joseph refleurisse dans notre Eglise.» (Homélie de Mgr Kpodzro, obsèques de F.J.M, 31 mars 2006). N’est-ce pas déjà cette assurance de cet homme de Dieu qui a été à la base de l’acclamation des participants à l’Eucharistie lorsque la dépouille mortelle de frère Joseph-Marie quittait l’Eglise?

 

 

                                                        MWANABOLANGA  BABOTELE Christian

                                                              



15/04/2011
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