L’enfant, un joyau social !
L’enfant, un joyau social !
Enfant, deux syllabes prononcés et voilà le mot qui couve tout : aussi bien la genèse de l’homme et de la femme que la fin de leur union. L’enfance est la jauge d’une société.
En effet le degré d’humanité d’une communauté se mesure aux traitements réservés aux enfants qui y vivent. L’époque contemporaine a battu les records en revendication
et proclamation des droits des enfants. C’est un labeur noble et la preuve indéniable que tous les enfants ne parviennent pas encore à jouir des biens de l’enfance.
Il est vrai que les heures qui s’égrènent en ces temps – marqués par la violence et le plaisir – paraissent de plus en plus sombres pour les enfants.
Une lecture dirigée du récit de l’enfance de Jésus (Mt 1-2 et Lc 1- 2, 40) met en lumière une série de sentiments et de comportements suscités par l’enfant et incarnés par diverses figures.
Un enfant : un rêve, un désir (Elisabeth et Zacharie)
Un enfant : source de joie, concrétisation d’une promesse (Elisabeth et Zacharie ; Marie et Joseph ; les mages et le peuple de la promesse)
Un enfant : cause de soucis, de trouble, de désespoir (Hérode)
Un enfant : objet de violence, de plaisir (les enfants de Bethléem)
Ces personnages étaient en scène, il y a plus de deux milles ans. Cependant le décor n’a pas beaucoup changé! L’ingéniosité – parfois téméraire – des scientifiques pour aider les couples sans enfants ; les célébrations de naissance ; la prolifération des contraceptifs et le recours à l’avortement ; la réalité des enfants soldats et le drame de la pédophilie sont autant de relais modernes de ces figures de jadis.
A l’école des médias assurément, les hommes de ce temps ont été amenés à priser et à rechercher ce qui ne va pas, ce qui cloche, à stigmatiser les plaies, les ratés et les faiblesses de notre vivre ensemble. Personne ne veut savoir combien de vols ont été effectués avec succès, mais tous veulent être informés à la minute près de tout crash aérien. C’est rare de voir des statistiques d’enfants épanouis, mais faites un tour sur internet et vous serez servi copieusement des chiffres d’enfants en situation difficile. Peindre ainsi un tableau qui présenterait l’enfant uniquement comme victime de la société ne serait-ce pas un mépris pour tant d’efforts consentis aussi bien par les sciences humaines que par de vaillantes personnes physiques et morales pour l’avènement d’une enfance épanouie ?
Puissent les diverses luttes d'ici et d'ailleurs nous faire découvrir le réel visage de l’enfant, don de Dieu et fruit de l’amour des parents. Ainsi nous saurons mieux reconnaître l’importance de l’enfance dans la vie de l’homme et résoudre, sans hypocrisie, l’équation de la place sociale de l’enfant. Penser aux enfants, c’est aussi poser la question des orphelins et du coup envisager l’adoption en termes de solidarité sociale, humaine et chrétienne. Puisse aussi que le faîte de toute cette entreprise, se logera la confirmation des foyers chrétiens dans leur mission d’éducateurs.
Romain SEMENOU