Ne pleure plus : Dieu fleurit ta vie!
Ne pleure plus, Dieu fleurit ta vie!
Homélie du 11ème dimanche du temps ordinaire année B :
Ez 17, 22-24 ; Ps 91 ; 2Co 5, 6-10 ; Mc 4, 26-34.
Les textes de ce dimanche fait résonner à mon esprit la souvenance de l’histoire d’un jeune.
Je vous la raconte : un homme avait un fils nommé Okri qui venait d’obtenir son Bac II série D. Okri voulait s’inscrire en agronomie ou en gestion à l’université. Son papa, qui est un banquier, le dissuada aussi bien de l’agronomie que de la gestion et il amena Okri à s’inscrire dans une école d’assurance. Okri y sortit 5 ans après avec un master en assurance. Okri se mit à chercher un stage en vain. Il ne parvint même pas à trouver un stage bénévole et ceci deux ans durant. Fatigué, déçu, Okri commença à regretter d’avoir suivi les conseils de son papa qui l’a détourné de l’agronomie et de la gestion. Il se mit à émettre sa série de “Si” : « si je n’avais pas écouté papa, je serai aujourd’hui un grand agronome ; si j’avais fait tranquillement des études de gestion, j’aurai plus de chance de trouver un emploi ou au moins un stage ; si papa ne m’avait pas détourné de l’agronomie, je pourrai au moins aujourd’hui installer ma propre ferme ; si j’avais su que papa n’était même pas en mesure de me trouver un stage, je n’aurai pas suivi ses conseils ; si et si et si… ». Alors Okri quitta la maison et il coupa toute relation avec son père. Okri réussit à trouver un travail de répétiteur pour élèves d’école primaire. Un an plus tard, son papa, admis à la retraite, monta une société d’assurance à envergure panafricaine. Il chercha Okri à qui il fit comprendre que c’est en vue de la direction de cette société d’assurance qu’il lui avait conseillé de faire une formation en assurance. Okri devint ainsi le directeur de la société d’assurance. Son papa lui a tout juste laissé un temps de maturité et de questionnement, qu’il a géré à sa manière.
En chacun de nous, réside un Okri, qui nous pousse à désespérer en face des difficultés et des rêves déçus. C’est humain de perdre patience quand on attend un bonheur qui tarde à venir ; c’est humain de désespérer quand la vie est dure et remplie d’événements malheureux.
La première lecture – un texte si beau – nous invite à l’espérance car notre Dieu nous rassure : « je renverse l'arbre élevé et relève l'arbre renversé, je fais sécher l'arbre vert et reverdir l’arbre sec. Moi, le Seigneur, je l'ai dit et je le ferai».
Mon frère, ma sœur, Dieu l’a dit et il le fera pour toi. Ne désespérons jamais car Dieu n’a pas de projets d’échec, de mort sur la vie de personne. Notre Dieu nous donne l’assurance qu’il fera de chacun de nous un cèdre – un arbre – magnifique.
Mon frère, ma sœur, sache aujourd’hui que le problème, l’injustice, la haine, la stérilité, le chômage, l’échec de ton projet de mariage, la solitude, le manque d’argent, l’échec de ton travail, la déception, la trahison, la douleur de la maladie, l’infirmité d’un handicap, qui fait de toi une personne malheureuse, un arbre sec, sera anéanti par ton Dieu qui dit : « je fais sécher l'arbre vert et reverdir l’arbre sec ».
Le grand malheur de l’homme, c’est de perdre confiance en Dieu et de ne pas laisser à Dieu le temps et la place pour agir dans sa vie.
Dieu veut reverdir notre vie de bonheur, il veut planter des graines de réussite et de prospérité dans le champ de notre vie. Laissons-lui le temps de faire mûrir les graines – qui comme celles de la moutarde – donneront un grand arbre de bonheur qui se répandra en de longues branches d’amour.
Pour finir, rappelons-nous, avec Saint Paul, que nous sommes en exil loin du Seigneur tant que nous habitons dans ce corps. Et comme le vrai bonheur, le bonheur total n’est qu’en Dieu, ayons le courage d’affronter la vie et de toujours louer notre Dieu :
Qu’il est bon de rendre grâce au Seigneur,
de chanter pour ton nom, Dieu Très-Haut,
d’annoncer dès le matin ton amour,
ta fidélité, au long des nuits.
Amen
Romain Séménou, diacre,
14 juin 2012
